in ) Le lac
de Zurich félon
Gefner,
De aquat. p.
i 9‘ÿi
-COQUILLAGES
DE
TERRE.
8 S L A C ON CHVLIQL0 6 IE, L PARTIE.
Cette entreprife n’eft pas petite. Combien de voyages fur
l’eau ! combien de pêches en différentes rivières ! quel foin ,
quelle dépenfe St quelles relations indifpenfables ! Il eftbien
vfai que ces forces de collections qui n’occupent qu’un tiroir
ou deux, ne présentent point des objets fort agréables à la
vûe : elles font plus eurieufes que belles > mais elles fervi-
roient infiniment à l’Hiftoire Naturelle de l’Europe. C’eft au
temps à nous mettre à portée de la finir. L ’E fp c ra n c e , félon
Pope, voyage avec n o u s , & ne nous quitte pas même à l’heure du
trépas.
(a ) Les Lacs , les Etangs , les Marais d’eau-douce , jusqu'aux
canaux des jardins, donnent des Coquillages , la plupart
des mêmes genres 8t efpeces que ceux des Rivières :
les Moules extrêmement minces font les plus communes.
Nous avons encore des couches entières ou des lits de
Coquilles de riviere dans les Ifles qui s’y forment ; tous ces
Poiflbns à Coquilles fe nourriffent de feuilles, d’herbes St de
Plantes qui croiffent dans les eaux.
On a vu dans le premier Chapitre de cette Partie , que les
Coquillages terreftres fe divifoient en vivans 8t en morts.
Les vivans, font les Limaçons à bouche ronde St demi ronde
, les Buccins St les Vis que l’on trouve par-tout en fouillant
la terre , dans la moufle des vieux murs de Jardins,
dans celle qui eft dans les troncs, ou au pied des grands Arbres
, fous les bruyères , fous les palliflades d’ils, dans les
Galles des Figuiers ou des Mirthes ; les Limaffes, ou Limas,
font encore de ce nombre. Elles habitent les Caves , les lieux
fouterrains, humides St marécageux , ainli que les bois épais ,
St paiffent plutôt la nuit que le jour.
Si l’on n’a pû augmenter jufqu’à préfent le nombre des
Coquillages terreftres , c’eft à la difficulté de pénétrer dans
les terres des Sauvages, & à la fragilité de ces objets, qu’on
doit s’en prendre. Les Coquillages que l’on appelle morts ou
Foffiles , font enfoncés dans les terres, dans les montagnes ,
dans les carrières, fondrières, marnieres , mines, puits, fontaines
St fouterrains. On les trouve en fouillant la terre , 8t
la plupart ne font que des débris de Coquillages de mer,
quoiqu’il y ert ait cependant d’entiers -, rarement on y voit
des Coquillages d’eau-douce.
Les Foffiles fe rencontrent prefque en tous les Pays de la
terre; chaque jour en découvre de nouveaux: chaque fouille
en différens Royaumes eft une preuve qu’ils font répan-
L a C O H C H I L I O I O G I E , I. P A R T I E . 87
dus par toute la terre: le temps découvrira ce Phénomène
qui eft prefque démontré.
Les endroits fulvans font les plus renommés de l’Europe
pour les beaux Foffiles. Proche la Ville de Syracufe , il y a
des carrières toutes pleines de Coquilles ; -celles des Mégariens
en ont abondamment ; la Ville de Meffine en expofe
dans tous fes environs ; St Païenne dans une grotte attenant
fes murs. Dans la Pouille, Province du Royaume de Naples
, près la Ville d A n d r éa , tous des coteaux font remplis
de pierres de Tuf chargées de Coquillages, encf’autres les
cavernes de J am te -M a r ie in Lamés , à un mille de cette Ville
,ainfi que du côté de Milaz.z.0. On trouve â Malthe , dans
le Tuf du terroir appellé terra dé f a n Pa oU , beaucoup de
Coquillages, St des Gloflopetres. Sur le monte M a r io , à N e ttu -
no pr ès A lha n o , dans les environs de Rome , il y a quantité
de Foffiles. Près la Ville de Veronne , principalement
tur les monts Bolca St Zoppica , St dans un lieu appellé
Roncà , on voit non-feulement de toutes fortes de Coquillages
, mais encore des pierres empreintes de figures de Poif-
fons, de Plantes St d’Inleétes. Les montagnes du Frioul, principalement
les monts del d ’A r t St Sp ilimbergio, le Modènois
dans un lieu d i t M o n te delle marav iglie , fur le mont d é lia
! sa l]a , St proche Sazasuolo ; le Bolonois fur le mont delle
g ro tte , dans les lieux dits, delinferno , d e lM a r t ig n o n , & M e r -
c a t i , font tout remplis de Foffiles, ainfi que les-environs de
J. urin & de Nice..
Les^Minesfa) d'Allemagne font pleines de ces pétrifications,
fur-tout le canton de Hidelberg, de Nurembem ,-d’Ey-
ftetten, d’Eifleben, Hildesheim en «axe, Bran bac, Franc-
kenberg , Spangerberg, les monts Carbonate 8t Odenberg ,
Riegelfdorff8t le Comté de Mansfeld. La Suiffe n’en polfe-
de pas moins, principalement dans les cantons de'Soleure ,
de Zurich fur le mont Legerberg, dans ceux de Berne , de
aile, de Claris fur le mont Guppen, de Schwits fur le
mont Albng,dans le pays deNeuf-châtel au torrent de Scyon,
dans les carrières d’Oëningen fituées dans TEvêché de Con-
itance. Il y a des couches de Coquilles dans les Pays-Bas
pnnc.palement à Anvers St à Bruxelles, lefquelles s’étendent
plufieurs lieues, St leDoffeur Woodtvard dit que rien n’eft
T r s le,S Provinces d’Angleterre. On troues
Foffiles a Almauda en -Por.tugal ; les Pyrénées St les
(*) In edi-
tiflxmâ fermé
montis parte,
quam Widei-
reld vocanc ,
feopuli funt
compa&i ex
meris concha-
rum Lapidea-
rum teftis..
S cheuchx.er.
her rfty.p xx,.