a&4 L a C o n c h y i i o i o g i e , I. P a r t i e .
(a) Selon Beloit,
p- 408.
(b) Rondelet
(c) Du Pinet,
traducteur de
Mathiole fur
Diofcoride, les
appelle en
François Châles,/*.
137.
( d) In généré
minor um‘
Oftreoru m
Ghamæ funt,
•tantâ cum
aliis affinita-
te, ut facile
in antiquis
fcriptoribus
confundacur
earum hifto-
ria.
R E M A R Q U E S
Sur la fécondé Famille des Cames.
C\ N donne difFérens noms François aux Cames : on les
) appelle (a).fiâmes ou flâmettes , à caufe de leur goût
de poivre qui enftâme la bouche. En Poitou Si dans le pays
d’Aunis, on les appelle Avagnons 5 d’autres les nomment
( b) Pelourdes, ou Palourdes, qui ne laiffent pas cependant
d’avoir differentes efpeces.
On n’a pû mieux rendre en François le mot de Chama, que
par celui de ( c ) Came: on a retranché l’H pour le rendre
plus doux dans notre langue s de même qu’en parlant des
figures gravées, on dit Camée , qui devroit s’ecrire Chramte,
ces deux mots étant dérivés du Grec.
Le mot de Camée vient fûrement de la Coquille appellée:
Chama , parce que les Anciens fe fervoient d’un morceau de
cette Coquille amincie pour y graver deffus des figures. Les
fonds fe peignoient en bleu j Si fouvent les cheveux & les
habillemens des figures,- peintes de differentes couleurs,
s’imprimoient facilement deffus , fuivantla propriété du Coquillage.
Camée ouCamayeu fe difent en Grec fiovlxpo/sa..
Les Cames ( d) font fouvent mêlées avec les Huîtres s c’eft
l’effet de leur reffemblance, quoique leurs parties effentiel-
les dénotent fuffifamment la différence de leur genre. Elles
font ordinairement unies dans leur fuperficie j on en trouve
rarement de raboteufes & de garnies de pointes : les Cames
font plus élevées que les Huîtres, & convexes dans leurs
deux Coquilles qui font affez égales j elles s'attachent peu
comme les Huîtres aux autres corps, Si Pon les voit fouvent
fur le rivage la bouche béante, c’eft-à-dire entr’ouverte,
cre'patulo éf hianti.
Les carafteres fpécifiques les plus remarquables dans cette
famille, font la Coucha Veneris, avec fes piquans Si fa robe
toute chargée de grandes ftries tranfverfales, Si les autres ef-
péces de cette Coquille ; la Came violette, qui préfente une
figure tronquée j la Vieille ridée, dite Vetula, dont les levres
font garnies de piquans : la Corbeille à ftries ondées, Si celle
L a C o n c h y l i o l o g i e ,I. P a l t i h . 2 8 y
dont les ftries font en partie tranfverfales 8c en partie droites,
Portant de la charnière, méritent d’être examinées foigneu-
fement.
En obfervant que la Came eft différente de l’Huître, il
faut encore la diftinguer de deux autres Coquilles, avec lef-
quelles elle eft quelquefois confondue ; l’une eft la Telline ,
efpece de Moule , Si l’autre eft le Peigne-
La Came eft plus ronde Si plus epaiffe que la Telline ,,
dont la figure eft ordinairement un peu longuette.
Ce Teftacé a fes ftries ou rayures tranfverfales ferrées Si
profondes, au lieu que les Peignes ont leurs ftries droites
peu profondes, Si qui partent de leur fommet : la Came eft
rarement élevée dans le lien prefque toujours applati, au
lieu que le Peigne a le fommet extrêmement élevé Si garni:
d’oreilles.
Aldrovandus a mis parmi les Cames le Coeur de Boeuf la.
Tuillée appellée Imhricata, & le Coeur ordinaire, en les appelant
Chama afçera.