Ça) Tedes
ad ambulan-
dum utiles, félon
bras, pour tâter ôc fonder le terrein avant de rifquer
leur marche : ces Animaux feront donc cenfés avoir
les mêmes facultés que les autres Vers à Coquilles,
quoiqu’ils foient de différente figure ; & l’on peut dire
qu’ils forment une efpece dans le genre des Vers à Coquilles.
Athenée,
Deipnofop.
Libx. 7.
Rumphius
chap. x. Nau-
itltts major feu
crajfus y B ta-
tapeda , edit.
Hollandoife,
lait paître le
Nautile près
4a rivage.
Tous ces individus ont toujours un ou plufieurs tendons
ou nerfs qui les attachent a leurs Coquilles ; il
n’y en a que deux qui paroiflent en etre prives. Le
premier eft le Nautille Papirace , qui fe trouve fur
terre hors de fa Coquille, qu’il abandonne fouvent pour
aller chercher (a) fa nourriture. Le fécond eft le Ver-
mifleau ou Tuyau de mer folitaire: tels font encore
les Dentales & les Antales, qui font flottans dans leurs
tuyaux fans y être attachés, ôc parodient, ainfi que la
Chenille, avoir leur corps indépendant de leur fourreau.
Pour ramener les choies à la vraifemblance ôc peut-
être à la vérité, ne feroit-il pas plus fur d avancer, que
ces animaux ne tiennent à leur Coquille que tres-legere-
ment; Le raifonnement même fait connoitre que ces
Animaux ne peuvent être privés de tendons ; comment
pouvoir fe figurer qu’ils ayent pu former leurs Coquilles
, les nourrir, les augmenter quand ils en ont eu
befoin pour fe couvrir eux-mêmes > il faut donc qu’ils
ayent eu un tendon pour la communication de leur
humeur baveufe ôc pierreufe, fi nécefTaire a la formation
de leur couverture: ils auront apparemment détaché
ce tendon, quand cette couverture a ete parfaite,
&c qu’ils ont voulu fortir de leur étui. Nous avons
l’exemple des Crabes, Homars, Ecreviffes, qui en fe dépouillant
tous les ans de leurs croûtes ou écailles, retirent
les mufcles qui y étoient attachés, pour les reporter
À l’écaille ou croûte qu’ils forment de nouveau.
On s’étoit flatté en examinant les parties vivantes
de ces Animaux, de pouvoir les divifer plus méthodiquement
qu’ils ne le font. Cette idée ne pouvoit manquer
de venir à un Phyficien accoûtumé à l’Analyfe.
En effet, l’infpeéfion de l’Animal Maître ôc Architecte
de fa maifon comme la partie la plus eflentielle,
auroit dû frayer une route plus fure que n’avoit fait
fa couverture feule. Il devoir en naître de nouveaux
genres, de nouvelles efpeces, des variétés fans nombre,
en un mot tout ce qui eft nécefTaire pour établir un
nouvel ordre de divifion. Cependant fur le rapport
des Naturaliftes qui ont deflîné fur le lieu ôc examiné
avec foin ces Animaux, fur l’infpeétion des deffeins
qui font parvenus à l’Aureur, ôc par la pêche qu’il a
faite cet Eté des Coquillages fluviatiles, ôc la recherche
des terreftres, il a trouvé ces Animaux prefque tous
femblables au Limaçon, à quelque différence près dans
leur tête, dans le nombre ôc la pofition de leurs cornes,
ôc dans les parties de l’Anus. D’ailleurs ces Animaux
vivans ne découvrent pas afTez de parties pour pouvoir
en porter un jugement certain ; que feroit-ce, fi
on les eût deffinés morts ; ces Animaux alors fe replient
fur eux-mêmes, de forte que la tête, le col, la bouche,
les yeux, la bafe charnue ôc l’opercule fe réuniffent
dans une maffe informe, où l’Animal, pour ainfi dire,
fe confond dans fa propre fubftance. On peut en juger
par les Animaux morts repréfentés dans plufieurs Ouvrages,
dont l’afpeél, malgré la beauté de la gravure,
n’inlpire que de la trifteffe au SpeéJateur.
Ces railons jointes aux expériences que l’Auteur a
faites, l’ont déterminé à revenir à la méthode établie
depuis longtems dans la Conchyliologie, de divifer les Co-
quill âges par les parties extérieures de leurs demeures >
Seconde Partie. B