«8 L a C o n c h y l i o l o g i e , II. P a r t i e .
valves d’environ une ligne , 8c qui ne changent jamais de
fituation , foit que la jambe forte ou fe renferme dans fon
étui. Mais fitôt que le corps épineux 8c la bouche fe retirent
cette*membrane rentre exactement, 8c tout fe ferme j
quelquefois même , mais accidentellement, il fait forcir à
l’avant de fa Coquille des jambes plus courtes , comme il fe
voit en F. , . . ,,
Dans l’Imbricata ou laFaitiere , l’animal parole varier d a-
vec les autres Coeurs , au moins pour l’exterieur de fa Coquille
, qui eft extrêmement repliee, 8c forme differens contours
j mais on peut croire fuivant l’analogie, que c’eft le
même animal. Il en eft de même de l’Huître appellée Crete
de C o q , qui eft très-différente de la forme des autres Huîtres
, quoiqu’elle contienne le même animal, à la couleur
près.
M A N C H E S D E C O U T E A U -
O V
C O U T E L I E R S .
CE T animal eft vu ici par-deffous du côté de la charnière
, figure H : il ne prend guere cette forme que
lorfqu’il veut fe retirer ou rentrer dans fa Coquille > alors il
fe contrafteli violemment fur fa pointe, qu’il y occafionne
une efpece de gonflement fingulier tel qu’on le voit. Ce
mouvement eft donc paffager : quand il refte étendu étant
iiïondé d’eau de la mer, il prend la fécondé forme, figure G j
mais ordinairement il fe met fur une pointe plus ou moins
effilée, 8c s’allonge environ de quinze lignes, avec un bout
pointu 8c renflé, tel que le montrent les deux figures.
Ce Teftacé qui eft attaché par deux mufcles à fes valves,
en allongeant la tê te , refpire l’air, 8c attire l’eau par deux
tuyaux inégaux qu’on remarque au bout d’en haut I. Il
s’enfonce alors à deux pieds de fond, 8c s’élève perpendiculairement
dans le fable ; c’eft tout le mouvement qu’on lui
remarque. Pour le prendre, on jette du fel dans le trou qu’il
a formé, ce qui le fait fortir j enfuite on le tire de la vafe
avec un fer pointu âppellé Dardillon.
Les deux coquilles du Coutelier qui font comme les deux
moitiés d’un Cylindre creux , font couvertes de membranes
pliées 8c liées par un ligament à reffort, tel qu’on le voit
dans la figure H. Elles renferment dans la partie inférieure
une jambe qu i, quand elle n’eft point enfoncée dans le fable,
fe retire à moitié de la Coquille, 8c eft compofée d’une chair
mollaffe, 8c de fibres circulaires 8c longitudinales qui fervent
à fon mouvement progreffif. Le tout entre dans la Coquille,
excepté le bouton qui eft d’un plus grand diamètre que celui
de la Coquille. Au defïus de cette jambe, 8c dans la partie
fupérieure du dedans, font placées plufieurs membranes
pliées dans leur état naturel, lefquelles forment les deux
tuyaux de la "tête. Les trous qu’on remarque à leurs bouts,
ne ferment exaûement que pour éviter de recevoir le fel
qu’on leur jette, lequel pourrait diffoudre les différens tron-
Hij
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