8o L a ' Co n c h y l i o l o g i e ] L P a r t i e .
(a) Rumphius
appelle une
Coq utile le O
afcendens , a
caufe d'une
efpece de figure
de Lion qui
fe difiingtte
fur fon écaille,
Concha fpe-
.^rorum .nommée
ainfi par
rapport à quelques
petites
figures bifar-
res faites comme
des fpe-
Mres,
COQUILLAGES
DE
MER.
(b) Conclue
in mari in -
-diarnm O-
•rientalj cgrc-'
-guis piftura-
tX. Bonanni,
récréât, ment.
& oc,.
C H A P I T R E SIXIEME.
Dans quels lieux fe trouvent les Coquillages de mer, de
riviere & de terre, avec les differentes
maniérés de les pêcher.
NOUS venons de voir l’admirable ftru&ure des Coquillages
qui nous font connusique ne remarquerions-nous
point dans ceux que la mer nous cache ! Quelle diverfité
d’efpeces dans un même genre , 8c quelle variété de couleur
dans chacune de ces efpeces ! Elle eft fi grande . qu’on
trouve rarement deux Coquilles parfaitement lemblables 5 il
y a toujours de la différence dans la grandeur, dans la forme
extérieure, dans les couleurs ou dans quelques marques particulières.
La Nature y a même employé jufqu’à la bizarrerie;
en effet on y découvre des lettres romaines , des cara&e-
res hébraïques , des notes de mufique, 8c quelquefois des têtes
d’hommes 8c (a) d’animaux : la régularité des comparti-
mens l’emporte furie compas & fur la regle;8t à la vivacité de
leurs belles couleurs la peinture eft obligée de céder. Parcourons
préfentement les lieux où tous ces beaux Coquillages
fe trouvent, 8c les différentes maniérés de les pêcher.
Ces admirables produirions viennent de la mer ; mais toutes
les mers n’en fourniffent pas , non omnis fert omnia tellus :
nous tirons les plus belles des grandes Indes ou Indes (b)
Orientales , 8c de la mer rouge,
Le Soleil par la forte chaleur qu’il répand dans ces climats
fi voifins de la ligne , y rend les couleurs plus vives , plus
brillantes 8c plus nettes ; la -vafte étendue des mers , qui ne
permet pas à l’eau falée d’être adoucie ni tempérée par les
fleuves qui s’y jettent ., conferve encore 8c entretient cette
chaleur. Les Sels , les Nitres , le Vitriol 8t les Bitumes
qu’emporte de deffus les terres le mouvement continuel
2e ces vaftes mers, fourniffent aux Poiffons la nourriture
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e . . 81
& les humeurs néceffaires pour former ces beaux Coquil-
lages.
Les côtes de l’Afie font les premières parties du monde qui
fe préfentent à nos yeux. L ’Ifle de Bahren dans le golfe Per-
fique ou d’Ormus , eft l’endroit où fe pêchent les plus belles
Nacres de perles, ainfi que fur la côte de l’Arabie heureufe ,
proche la ville de Catifa, 8t dans l'Ille de Ceylan proche
celle de Manar. On en pêche (b ) encore , félon Tavernier , (aj Ontrm-
en cinq endroits de l’Amérique ; dans les Mes de Cubagua 8c « /»"g««
de la Marguerite , à Comogote, au Rio de la Hacha 8c à Ste UM Ssag
Marthe. Celles d’^r«, de Ceram , delà Sonde, des Molucques & j k h f îa
d’Amboine -, les Mes de Bantam 8c Bornéo, près Batavia , la
fi fréquentées par les Hollandois , fourniffent des: Pei-
gués , la Feuille de choux, l ’Arrofoir, les Doublettes O U quatrième lei-
Bivalves , comme le Manteau ducal, les belles Moules , les Jac°bi
Huîtres épineufes, les Tellines, les belles Volutes ou Cor- îafitLSri^
nets, les Roulleaux, les Trompettes ou Buccins , 1a Cou- 4°- Amft-
ronne d’Ethiopie, les Tonnes, l’Efcalier , les Murex, les f 'S'
Sabots , les Nerites, les Calques, les Caffandres, les beaux
Limaçons, l’Araignée , le Scorpion , le Latribi , les Vis ,
parmi lefquelles eft la Scalata, l’Eperon 8c les Conques fphé-
xiques. 1 1
Les Mes Maldives , les Philippines, Bengale 8c la côte de
Malabar donnent de beaux Limaçons 8c autres Coquillages ;
la Chine produit des Nérites , des Sabots, de petits Boutons,
des Porcelaines 8c de très-beaux Limaçons. Le Japon fournit
fur fes côtes , des Bivalves très-épaiffes : les Moules 8c
les Tonnes fe trouvent fur celles de la terre des Papous.
Dans TMe de Chypre on voit de très-beaux Lepas.
L Amérique ne donne pas d auili belles Coquilles, ni en fi
grande quantité, que l’Afie. Panama, ville de la Terre Ferme,
fournit des Roulléaux, des Porcelaines 8c des Conques fphé-
riques , appellées Pourpres de Panama. On trouye au Bréfil,
principalement à Fernambuco 8c dans le golfe du Mexique ,
proche Campeche, des Murex, des Tonnes, des Buccins)
des Burgau , des Pourpres, des Peignes , des Porcelaines
des Nerites, des Moules , des Vis , des Sabots , des Coeurs
■ ,,£ ePas’ ^M e de Cayenne nous fournit un beau Buccin
8c 1 Oreille de Midas. La Jamaïque 8c Tille des Barbades
lont remplies de Porcelaines,de Cames Sc de Buccins.On trou-
ve a S. Domingue de toutes les efpéces qui viennent des In-
Pnemiere Partit, L