(a) Univerfos
cochlitas tam
foiidos.qiüm
cruftaceos, ex
purâ & merâ
lapideâ mate-
rià concretos
efle. p. i oo.
pr&f. cochlitx-
rtim Anglia,.
52 L a C o n c h y l i o l o g i e » I. P a r t i e .
Lifter^«) eft du fentiment, que les Coquillages foffiles
ne font que des reffemblances & de pures pierres que la
terre à produites , auxquelles elle a donné cette forme. Son
opinion va II loin qu’elle s’étend fur tout ce que l’on trouve
en terre, Urnes, Armes de pierre , Pierres magiques , T a lis mans
, & pourroit bien aller jufqu’aux Médailles &C auxMon-
noies fabriquées que les fouilles de la terre font apperce-
voir.
Les raifons que ce Naturalifte apporte font , i ° .l a différence
qu’il y a entre la figure des Coquilles de mer , &
celle des Foffiles. 20. L ’énorme grandeur de quelques Coquillages
foffiles de la clafle des Bivalves , fi oppofée à la
forme ordinaire des Coquilles de mer. 30. Il n’y a , félon lui
que deux fucs lapidifiques , le fuc vitriolique & celui de
chaux : le vitriolique change toutes chofes en fa nature» on
n’a jamais vû changer des Coquilles terreftres imbùës de
tous côtés de fuc de chaux , foit pour la matière, foit pour
l’épaiffeur 8c le poids.
On feroit voir fur le premier article , des Foffiles parfaitement
femblables aux Coquillages de mer pour la forme, la
figure, le genre & l’efpece ; il n’y a entr’eux rien de différent
que l’émail & la couleur naturelle que les Foffiles ont perdu
dans la terre. 2°. Nous ne connoiflons pas tous les Poiffons
à coquilles , fur-tout les gros qui habitent le fond des mers j
& il eft à préfumer que cette groffeur énorme dont parle
Lifter , eft ordinaire à ces Poiffons monftrueux que le
Déluge a répandus par-tout. Quant au fuc de chaux qui
n’a rien changé aux Coquillages qu’011 lui a préfentés , il
faut croire que les chofes fe paflent tout autrement dans
les entrailles de la terre , ou bien que le fuc vitriolique
ayant corrodé les Coquillages, ils ont péri entièrement , &
qu’on ne trouve que ceux qui étoient voilins d’un fuc:
de chaux, ou d’un autre fuc moins corrofif que le v.itrio-
lique.
Si certains Philofophes qui donnent tout au hazard , con-
fidéroient attentivement des objets auffi réguliers que le font
les Coquillages » s’ils examinoient la multitude des lignes ,
la régularité des compartimens , la précifion des contours ,
l ’aflortiment des couleurs , la Variété dans les formes , la
charnière & l’emboiture des Bivalves , la place du tendon
ou nerf qui attachoit le Poiffon à fa coquille , le lieu qui
L a C o n c h y l i o l o g i e , L P a r t i s . 5$
marque dans l’intérieur d’une Huître oà le . Poiffon étbit
affis , la répétition uniforme & à l’infini des mêmes cliofes,,
ils verraient fans doute que rien ne fent le (a) Lazard >. ils
feraient forcés d’avouer que des mefures fi.jüftes & des proportions
fi bien gardées indiquent plutôt l’attention que lle;
jeu de la Nature. C ’eft une uniformité régulière répétée dans
la méchanique de chaque efpece de Coquillages, La vertu
généra tive ne peut former en terre dés .Coquillages ., parce,
que ce font les Poiffons de lamér qufforifteht eux-mêmes,
leurs Coquilles : comment la terre pourroitrélle lfes produi-:
re , elle qui ne peut former, un Limaçon fansfemence & fans.
oe lifîSn la terre prodiiifoit ces Coquilles., elle produirait
auffi les Poiffons qui y font logés5 &-l’on,trouve toujours,
ces Coquillages vuides. Nous avons l’exemple du Limaçon,
qui augmente fa maifon & en forme prefque une nouvelle.
J’ai fou vent cafte un morceau de la Coquille, d’un de ces
Animaux , & l’ayant enfermé , dans, une. boëtet pendant la
n u it, la cicatrice s’eft trouvée fermée, le lendemain ma-.-
tin ; c’eft une humeur gluante & baveufe qui opéré & forme
fa Coquille. Les Crabes & les Ecrevifles lorfqu’elles,
perdent une de leurs pattes > en rétabliftent. de nouvelles,
qui font toujours plus,courtes que les premières,
. Les Offeaux forment eux-mêmes leurs plumes , les Animaux
terreftres. leurs poils 5 ils:uaiffenc,g:comme l’on fçaic,
prefque. tout nuds , £t la Nature ne leur la; pas refufé les
moyens de fe couvrir: il eft donc certain que les Poiffons
apportent comme eux en naiffant , la caufe immédiate de
leurs Coquilles j ils en font eux-mêmes.les fabrioateufs.. .
- Qn objeéfca que les Coquillages foffiles ne font pas. B B u
& que ce font dès Animaux terreftres.. !
Si les Coquillages foffiles font des Aniihaux térreffres-,;
comment fe peut-il faire qu’ils foient détruits au point qu’il
ne s’en préfente. aucun de vivant aujourd’hui.?»S’il en faut,
juger par la prodigieufe quantité que l’on trouve de Coquillages
répandus, dans: toute la terre.,, ils . devraient être:
en grand .nombre-::la; terre n’eft donc point leur élément; &
nous lifons dans la (h) Genefe , que Dieu dit à l’eau de produire
des Poiftbus,,.éc non à la- terre». Une autre preuve que:
tous ces Coquillages font mar ins c ’eft qu’on en tire un fel»
marin pareilià.celui.que. l’on tire des autres Coquillages.de
mer.. Ils. ont le mêfne.aôùt, la même odeur.
G iij
(a) Ingenioi
fè excogita-
tam fentinis
alicujus vim
plafticam ; vcl
ridendum lu-
fum naturx.
{£ ) Dixit:
i etiam Deus ^
producant.
aquæ reptile*
animas, vivet»-
tis. Gen.x, xi.
>’.10»-