L E P A S O R E IL L E S D E M E R , T U Y A U X , VERM ISSEAUX
D liC CL& ChaiüZC-é', Pair de Franc#, Comandeiir de<r Ordre-
■ qavP cL lcc Province- d e Picardie, et Lieutenant a en. de<r Arme\
L E P A S , ou P A T E L L E S .
EXPLICATION DE LA PREMIERE PLANCHE.
T O u s les Voyageurs conrioiflent le Lepas, & il y en a
peu qui ne le (oient fait un plaifîr de le détacher du rocher
pour juger de fon goût j plufieurs peuples même voifins
de la mer en font leur nourriture ordinaire. On le trouve par
tout attaché au rocher A , &L l’animal occupe le fond de fa
coquille, où il tient fortement par plufieurs liens. Si on le
renverfe, on remarque qu’une partie de fon corps n’eft pas revêtue
de coquille , comme on le voit dans la Figure B ; il fort
de fa partie fupérieure un petit corps allongé fait en poire,
avec une ouverture en forme de bouche'garnie de levres , de
mâchoires, & de dents dont il eft armé vers là partie la plus
pointue. Les deux cornes avec deux points noirs , qui font
les yeux placés fur leur côté intérieur, lui fervent à tâter &
à reconnoître le terrein C’eft par ce canal qu’il fuce 8c
prefle fes alimens ordinaires , qui ne foncque du limon , de
petits Vermilfeaux, & une forte de Plante marine verdâtre
& fort commune nommée l’Algue marine. Les excrémens
fortent au-deflus de la tète par l’Anus à côté des parties de
la génération , &. à peu de diftance de ces deux cornes.
Une grolfe partie charnue qui eft au milieu, lui fert à fe mouvoir:
on Lui connoît un mouvement lent & progrelfif, né-
ceflaire pour refpirer & aller chercher fa nourriture fur les
rochers qu’il a coutume de parcourir. On le voit en efFer
fe détacher, en élevant fa coquille, de deux ou trois lignes,
& ramper fur une efpcce de mamelon , ou de bafe charnue
plus foncée en couleur que le relie de l’animal. Son man-
telet eft garni de trois rangs de filets charnus & applatis,
qui forment une frange tout au pourtour.
Le corps du Lepas tient à fa circonférence par un cartilage
très-lîmple. On le détache du rocher avec un infiniment
tranchant & pointu , qui coupe furement le nerf qui
l’y attachoit. Sa coutume eft d’être fi adhérent, qu’il faut le
furprendre pour l’arracher. Il fe détache cependant de lui