(a) Requie-
'vitque Area
menfè fepti-
mo, vigefimo
üèptimo men-
fis fuper montes
Armeniae.
Gen. v. 4.c.S.
{b) Reverfæ
funt aquae de
terrâ euntes
& redeuntes
— primâ die
menfis appa-
rnerunt cacu-
mina mon-
tium. Genef.
c. 8,v. 3.
{c) Le Do-
Heur Tf^ood-
xoard (fp autres.
64 L a. C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
montagnes , ont toujours été dans la même pofition par rapport
à l’afpect du Soleil, malgré les mouvemens qu’on veut
attribuer au Globe terreftre & à l’Equateur, contre le fenti-
ment de nos meilleurs Aftronomes. Celles de l’Arménie dont
parle (a) la Genefe, où l’Arche commença à fe repofer le 17e
jour du feptieme mois ; 8c cet autre pallage [b) qui annonce
l’apparition du fommet des montagnes, font connoître qu’elles
n’avoient point changé de fituation , 8c que leur terrein
quoiqu’entouré d’eau, pouvant arrêter 8c foutenir une aulli
grande maffè qu’étoit l’Arche,11’étoit pas entièrement détrempé.
Joignez a cela la confervation de plulieurs Végétaux
de chaque efpece, qui ont été tranfmis jufqu’à nous , ôc qui
ont fourni à la Colombe une branche d’Olivier,laquelle étoit
encore verte; ces raifons conflatent la folidité de quelque
terrein principalement de celui où ces Arbres étoient plantés.
Les Naturaliftes qui ont attribué une vertu générative àla
terre, ne font point embarralfés de rendre raifon de quelle
maniéré les Coquillages de mer font parvenus fur le fommet
des montagnes St dans les entrailles de la terre , leur pétrification
ne leur coûte pas davantage. (c) Ceux qui dans leur
nouvelle Théorie de la terre mollifient tout le Globe terreftre
par le moyen du D éluge, n’ont pas plus de peinea rendre
rai Ion du chemin que ces Coquillages ont terni, 8t, de leur
pétrification. Le Deluge, félon eux, les a répandus fur toute
la terre dans des couches détrempées de fable & de limon;
ils fe font trouvés enclavés dans ces mêmes couches, durcies
St changées par fuccelfion de temps en Pierres,en Marbres St
autres concrétions , de même que les moucherons le font
dans l’Ambre. Les Arbres St les Foffiles les plus pefans , en
s’afïaillant avec les mêmes couches détrempées , .fe fo!nt arrangés
facilement dans les entrailles de la terre, 8t les Folîîles
les plus légers font reliés fur le fommet des montagnes 8t fur
la fuperficie de la terre. Ne femble-t-il pas que ces fyftêmes
foient faits exprès pour répondre à toutes les difficultés ?
Un Auteur moderne vient d’avancer que les Coquillages
Foffiles ne fortent point, originairement de la mer, 6t
qu’ils ont été formés avec l'ancien monde. C ’elt cenfurer
gratuitement les delfeins'd’un Etre fuprême qui vouloir
perfectionner fon ouvrage , St qui . l’a dit exprelfément. 'Le
fel marin qu’on tire de ces Foffiles en les calcinant, les
tendons ôc les marques vifibles du féjour de ces Animaux
dans
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e . 65
dans leurs Coquilles, font des preuves convaincantes du contraire.
J’ai long-temps crû avec quelques Philofophes , que la
terre étoit fuffilante pour produire par fes fels tous les Coquillages
Foffiles fans le fecours de la mer , 6c fans avoir recours
au Déluge. Quand elle fait naître une Fleur, un Arbre
, un Fruit , un Diamant, elle nous produit quelque
chofe d’auffi merveilleux qu’une Coquille. J’ai combattu
avec ces Auteurs les nouvelles opinions ; enfin je me fuis
rendu , leurfyftême ne pouvant répondre aux trois difficultés
fuivantes.
i° . Il fe trouve en terre des Coquillages étrangers, qui
n’ont point de femblables fur les côtes voifines de ces terres.
On y voit de plus des os, (a) des dents , des cornes, ôc
d’autres parties folides d’Animaux terreftres 6c marins , qui
ne font point originaires du pays où ils fe manifeftent. On
rencontre encore dans les mêmes couches pierreufes , des
branches, des feuillages , des fruits , tels que des Noix 6c dés
Pommes de Pin, ôc même des Arbres entiers qui ne croiflènt
pas naturellement dans le pays, 6c que tout le monde recon-
noît pour étrangers.
20. Le goût, l’odeur 6c le fel marin que l’on tire des Coquillages
foffiles, font pareils à ceux que rendent au fourneau
les Coquillages de mer.
3°. L afFaiffement horifontal dans lequel on trouve les Fof-
fues , n a pu fe faire que par le moyen des eaux abondantes
& continues , capables de les avoir fufpendus ôc confervés
entiers jufqu a leur defeente 5 au lieu que les eaux violentes
des debordemens 6c les vagues les auroient entièrement
brifés.
Il n’y a point de répliqué à ces trois Articles : toute la
Phyfique devient inutile ; le fyftême du Déluge fatisfait
feul a toutes ces Objeétions. Comment rendre raifon des
Coquillages que l’on découvre dans la terre, dont les femblables
ne fe trouvent qu’à deux mille lieuës de diftance ? La
vertu generative de la terre ne peut produire à plus de deux
cens pieds de bas , un Arbre , des branches, des feuilles, ôc
des Fruits etrangers , encore moins des os , des dents , des
cornes, 6c des parties folides d’Animaux terreftres 6c marins,
toutes matières hétérogènes.
Première Partie, l
(a) Oa ne
peut douter
que ces dente
foffiles ne
foient réellement
des dents
de Poijfons à»
d’-Animaux
terreftres ; elles
onî confer-
vé leur cara-
Stere offieuxjfr
paroijjent
ufées, à force
d avoir mâché
6* broyé les
alimens dont
ces minimaux
fefont nourris.