4* L a C o n c h u i o l o g i i , I. P a r t i e .
Animaux s’enfoncent plus ou moins dans le fable. C ’eft par
ce moyen qu’ils fe confervent une communication libre avec
l ’eau qui eft au-deflus d’eux.
Les gros PoifTons à coquilles font la plûpart attachés les
uns aux autres , tantôt fur des pierres , tantôt fur des cailloux
, fouvent au fable même ; a autres ont de grofles pattes
pour fe cramponner fur les mêmes objets. Il y en a qui fe fervent
de leurs langues pointues & tranchantes , pour s’enfoncer
dans la vafe & dans le fable j ce point d’appui fait que
ces PoilTons refilent à la violence des flots de la mer. Une
gluë qui fort de leur corps , & qui attache & colle enfemble
plufieurs Coquillages, tels que les gros Poiflons, les Huîtres,
les Moules , les Vermiffeaux , ne doit point être regardée
comme un caractère diftih&if, & auquel il faille s’arrêter;
ce n’ell qu?un effet du hazard dans lequel la nature n’entre
pour rien.
L a C o n c h y l i o l o g i e » Jj P a r t i e ; 4î
CHAPITRE QUATR IEME .
De quelle maniéré fe forment les Coquillages des Fleuves
des Rivières , des Lacs , des Etangs , des
Marais Si des Canaux.
LA (a) mer, par la qualité & la force de fes eaux, four- f<) Longé
nit des Coquillages plus grands & plus beaux, que plura & matous
les fleuves , les rivières & les lacs pris enfemble. Ces ’
Coquillages d’eau-douce, moins épais & moins variés dans vils” diacu-
leurs genres ôc dans leurs efpeces , n’ont ordinairement que bus.gignumur
deux cornes , ainfi que les Coquillages de mer : ceux de ^ S B h |
terre en ont quatre. . ramfepèaffli
Pline (b) dit que les Coquillages fluviatiles & terrellres "îarinæ
ont deux cornes & n’ont point d’yeux; cela eft contre l’ex, Éljg ag ttf
perieuce : le Limaçon terreftre a quatre cornes. d) Binaque
Les Auteurs ont fort peu parlé des Coquillages d’eau- fua co’jnua
douce ; ils fe font contentés de dire qu’il y avoit des Mou, conmhoettf.
les, des Tellines & quelques Limaçons. Un ( c ) feul a plus quc ocoüs ca-
écendu leurs genres, en parlant des fluviatiles qui fe voient £ f | B |
dans fon pays. Que ne trouve-t-on point quand on confulte pâmant,
la nature ?' Différentes recherches faites fur les eaux, plu- Itcr' Lii■ ’ •
fleurs péchés m ont fait découvrir de nouveaux genres. , ’ (j^Hiftorîa
On comprend toutes les efpeces de Coquillages d’eau- A°i™alium
douce fous le nom de Cochlex fluviatiles ; il n’importe qu’ils fe
trouvent dans les fleuves ou rivières, dans les lacs ou étangs»
dans les marais ou canaux. Il faut cependant diftinguer îes
Coquilles roulées , que les torrens amènent des montagnes
voifines , & qui , quoiqu’elles fe trouvent dans les eaux-
douces , font originairement marines.
Il ne faut pas confondre parmi les Coquillages fluviatiles
ceux que l’on pêche dans les lacs & le s marais d’eau fa-
ee , qui font regardes comme des Coquillages marins ou
maritimes, étant dans le voifinage de la mer ; les Auteurs ap-
F ij