xvüj P I S C O U R S
ne méthode qui puifle en développer la mafle , & la
partager en plufieurs branches : c’eft le £eul moyen de
faciliter l’étude de toutes les fciences, 8c d’en trouver
les vrais caraéteres diftinétifs. Les anciens Philofophes
ont penfé ainfi, &c les bons Modernes ont fuivi la
même route : l’Ecole même eft de cet avis : qui bette
diflinguitdit-elle, bene docet. C’eft vouloir fe fîngula-
rifer que de penfèr autrement.
On a tâché de répondre aux objedions les mieux
fondées fur la diftribution des Coquillages , fur-tout
fur la dixième Famille des Cornets qui fe trouvent dans
la première claffe des Coquilles Univalves. On a reproche
à l’Auteur , que les Roulleaux, ou Olives, étoient
confondus avec les Cornets. En effet ces deux Familles
& leurs caraéteres font fi femblables, qu’on avoit
crû pouvoir les affocier, à l’exemple de plufieurs Auteurs
qui ont caufé cette petite confufion. Cependant on
convient que pour une plus grande exaditude , les
Roulleaux peuvent fe diftinguer des Cornets , ayant
leur partie inférieure beaucoup plus conforme à la fit-
périeure , que ne l’ont les Cornets, qui fe terminent
ordinairement en pointe par le bas. On a donc mis
dans la Planche 16 un titre qui la partage , &qui fait
voir dans le bas de la Planche huit Roulleaux , qui
à proprement parler font des Olives. Le difcours de la
table a aufli été reporté à celle des Cornets.
C’efl encore pour répondre à l’objedion , que les
Vermiffeaux de la Planche ay ne font point multi-
valves, qu’on les a déplacés, pour faire fuivre les Tuyaux
de mer Planche 7. Les Vermiffeaux examinés de nouveau
n’on t. réellement chacun qu’un tuyau d’une
feule piece ; 8c par confequent ils font univalves. S’ils
parodient unis 8c collés enfemble , ce n’efl que par
le gluten qui fort de leur Coquille, parce qu’on les
trouve ordinairement fohcaires, comme il fe voit dans
les autres figures de la même Planche.
Il faut bien diftinguer ici les pétrifications anciennes,
de celles qui fe font formées depuis la grande ca-
taftrophe, 8c qui ne font pas d’une date peut-être
au-deflùs de 3 ou 400 ans, amenées par des alluvions
particulières de terres ou de fables, qui ont amoncelé
des Coquillages d’eau douce, tels que des Moules, 8c
peut-être imprimé des feuilles de Saule-ozier & autres
arbres du pays. Les pétrifications qui repréfenteht des
plantes étrangères, ne peuvent avoit été amenées que
par le Déluge univerfel. C’eftpar l’examen de ces plantes
qu’on peut juger de l’âge des pétrifications.
Le fyftême qui explique la maniéré dont tous les
Coquillages de mer & de riviere font parvenus fur
les plus hautes 'montagnes 8c dans les entrailles de la
terre, eft développé de nouveau dans le Chapitre cinq.
Les Journaliftes avoient annoncé l’impoffibilicé où fe
trouveroit l’Auteur, d’expliquer comment le Déluge
univerfel a pû placer des Coquillages à plus de 600
pieds de bas : on veut bien lui accorder la première
partie de fon fyftême, qui eft l’arrivée des Coquillages
fur les plus hautes montagnes ; mais on lui con-
tefte la fécondé. On prie le Lecteur judicieux de con-
fulter le Chapitre cinquième fuivant ; on lui demande
feulement un peu de fo i, 8c un refpeét infini pour les
Livres facrés, d’où l’on tire les principales preuves.
A l’égard des Matérialiftes , on ne daigne pas parler
a des gens auflï peu raifonnables : avant d’attaquer leur
pyrrhonifme, il faudrait réformer leurs moeurs j & la
chofe eft au de-là de la portée d’un Philofophe : le
meilleur Théologien y fùccomberoic,
Première Partie. * c ij