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(a) M. it colorées différemment peuvent trouver paffage & s’impri-
»•««nwr. wr. ,mer pur ja ro{,e des Coquilles. Un (a) fçavant Académicien
xmU„. année d i t , >> que c’eft une fuite néceffaire de la maniéré dont croît
»7os.f. î8o. oe la Coquille du Limaçon , que tout le contour de la Co-
çrJmvaMes. n qUjffi foit formé par fon colier, parce qu’il ell la partie la
« plus proche de la tête , & que par conféquent pour
»> peu que l’Animal croilTe , il celle ce collier d’être couvert
»> par d'ancienne Coquille > c’eft donc toujours à lui à l’éten-
«sdre,& on peut le regarder comme l’ouvrier de tout le
« contour de la Coquille : ainfi il fuffira que ce collier foit
« compofé de différens cribles , pour former une Coquille de
» différente couleur.«S’ily a fur la Coquille trois ou quatre
raies différentes en largeur Sc en couleur, il y aura autant
de cribles fur le collier du Limaçon en même proportion,
& propres à laiffer paffer des parties noires, brunes, blanches
, rougeâtres ou citron.
Pour preuve que les raies différentes viennent des cribles
différens du collier , » il remarque que lorfqu’on a dépouille
»» un Limaçon d’une partie de fa Coquille , tout le refte du
w corps paroît d’une couleur affez blanche, au collier près,
« dont le blanc tire un peu fur le jaune , & qui outre cela
•> eft marqué d’un nombre de raies ou taches noires ou bru-
» nés égal à celui des raies de la Coquille pofées dans le
» même fens : il rapporte plus bas, pour prouver que les
» taches du collier font la fonftion de cribles différens de
« ceux du refte du collier , l’expérience d’une partie de Co-
■■ quille rompue que le Limaçon a réparée. La Coquille qui
» croît fur le collier , vis-à-vis les raies brunes ou noires ,
» eft elle-même noire ou brune j celle qui fe forme entre
ces raies eft blanche ou citron , Sec. « Ici ce n’eft point
i ’Auteur qui parle, la nature en fait tous les frais.
Ce fentiment fur la caufe des couleurs qui fe forment fur
la robe des Animaux à coquilles , eft encore combattu par
quelques Phyficiens , qui demandent pourquoi ce crible ,
ee collier , cette filiere , à qui l’on attribue la formation
des couleurs, ne les porte pas également dans le dedans de
la Coquille, comme elle fait fur la fuperficie extérieure,
puifque l’Animal travaille toujours en deffous î Quand un
Limaçon , par exemple, répare une breche que l’on a faite
i fa robe , fouvent éloignée de fon collier, & à laquelle ce
eolüejr ne peut atteindre , les couleurs s’y forment également
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meut comme fur le refte : ainfi on croit que ce peut être une
autre caufe qui fait naître les couleurs.
Les couleurs ne paffent pas les premières couches des Coquilles,
& les dernieres font toutes blanches. Les petites
excroiffances ou reprifes de matière qui fe voient fur leurs
robes , marquent les açcroiffemens de l’Animal en différens
autres tems.
Quand le Poiffon eft pris vivant, tes couleurs des Coquilles
font plus belles } elles font alors exemptes des vers , qui
les attaquent fûrement lorfqu’elles ont été prifes après la
mort de l’Animal. Ces couleurs font plus vives que celles
des Plantes : on fçait que l’humide eft plus propre à entretenir
la vie que le fe c j l ’eau même y eft plus convenable que
la terre.
On remarque qu’un genre de Coquillage ne change point
de couleur , quand il eft déterminé naturellement au blanc,
au brun ou au rouge ; ce changement n’arrive que lorfque le
Poiffon a été malade, comme on vient de le,dire en parlant
des Huîtres du golfe Perfique , ou que différens fels ou
différentes exhalaifons font portés en même tems dans la
même matrice.
Un (a ) Auteur prétend qu’on voit rarement la couleur <■ ,Interco_
bleue parmi toutes les belles nuances qui décorent les Co- Iores, quibm
quilles. Il a connu par expérience-, qu’un morceau de foie diverfimo<Ji
bleue , une plume d’une très-belle couleur bleue, une quan-
tite de couleurs dinde mife dans du fe! de nitre , du jüs app»ret color
d’orange ,_du vinaigre & de l’urine , perdent leur couleur COEruie“s-.-Bi'-
bleuë. Ces matières , félon lu i, analogues ou correfpondan- "nênü'&l“'».
tes aux fels corrofifs de la mer, détruifent l’humeur qui peut li > t- lS3-
occafionner la couleur bleues à la vérité elle fe trouve rarement
dans le mélange des belles couleurs que nous remarquons
fur les Coquilles.
On pourroit rapporter contre ce fentiment l’exemple de
la Moule de Magellan, de la.[b)Dorade , de plufieurs efpe- (i)Dorfüm
ces de Glaucus, de Chromis êc d’Orties de mer qui ont le es coeruieo
dos bleu doré. Ces Poiflbns fe nourriffent tous dans la mê- ’ Ia~
me eau 5 ainfi les fels qui peuvent détruire la couleur bleue fimt /
des Coquilles, devroient aullî détruire celle de Ces Poiffons. laaeo col?re'
Les Coquillages qui vivent fous le fable ou dans la boue,’
pourroient s’appeller Coquillages à tuyaux, parce qu’ils ont un
ou deux tuyaux charnus plus ou moins longs, félon que ces
f i train t Partie. * F