(a) Les Chy-
miftes les appellent
le régné
Animal,
le régné Végétal
& lê régné
Minéral. «Qn
en a conclu,
que les Animaux
croijC-
fent, vivent &
l'entent ; que
les Végétaux
çroiffent & yi-
yent & que
les Pierres
■ croiflçnt Xeu-
lement,
obfervations journalières 8c des conjectures bien fondées
, leur fourniflenr le moyen de traiter plus à fond
le fujet qu’ils choifofent. Ils y découvrent mille choies
inconnues aux Anciens. Que ne devons-nous point à
Malpighi 8e Grew , pour la découverte de l’anatomie
des Plantes ? Rédi n’eft pas moins admirable, d’avoir
démontré par beaucoup d’expériences la génération
des Infeétes par le moyen des oeufs ; fans parler de
plufieurs autres Modernes , qui ont percé le voile
que la crédulité des {îecles pâlies avoit jetté for pes
fortes de matières.
Eloignons-nous donc des valtes idées de Pline, 8c ne
foivons pas Aldrovandus dans fes excurfions for des terres
étrangères. Laiflons à l’Aftronomie la çonnoilfance
des mouvemens céleftes, à la Géographie le foin de
mefurer la terre 8c de la décrire, à la Médecine la
fcience de guérir les maladies ; abandonnons aux Laboureurs
l’emploi de cultiver les terres, aux Vignerons
celui de faire le v in , 8c aux Peintres l’Art d’imiter
la Nature 8c de fobjuguer les fens, Toutes ces fcien-
ces étant ainfi écartées, l’Hiftoire Naturelle ne paraîtra
plus fi faftueufe -, elle n’aura plus en vue que trois objets
principaux, fçavoir les Animaux , les yégétaux 8c
lçs Minéraux {a).
On avoit eu deffein de donner un elfai for l’Hiftoi-
re Naturelle, ou, ce qui eft le même,une idée foccinde
de toutes fes parties. Un effai n’éft pas toujours du goût
de tout le monde s il eft même prefque impofoble de
ne pas s’étendre au-delà des bornçs étroites qu’il pref-
crit. On a fenti combien cette entreprife étoit difficilç
à exécuter, Faire un choix heureux, parler de tput en
fe relferrant, être précis fans rien omettre d’effentiel,
n’eft pas une chofe fort aifpe > ce point de vue eft même
fouvenf
Souvent plus difficile à feifir , que de fe mettre au large.
On a donc crû qu’il étoit plus à propos de traiter
avec une certaine étendue quelques parties de l’Hifo
toire Naturelle, afin d’en donner une connoilfance
plus exade 8c plus entière ; c’eft ce qu’on a exécuté
dans les deux volumes qui traitent de la Conchyliologie
8c de l'OryBologie.
L’ouvrage de la Conchyliologie eft divifé en deux
Parties. La première traite des Coquillages de mer ,
de riviere 8c de terre, fous le nom de Conchyliologie,
tiré de deux mots Grecs, Coucha, , 8c \iyos,
Sermo. C’eft un difeours, c’eft un Traité général de
tous les Coquillages de mer, de riviere 8c de terre ,
dans lequel on trouve une nouvelle méthode de les
divifer, accompagnée de Tables Latines 8c Françoifes,
pour diftribuer les Coquillages fuivant leur caradere
générique dans les claffes qui leur conviennent : ces
Tables font accompagnées ;de figures en taille-douce
des plus belles Coquilles {a.') au nombre de 500. deffi-
nées d’après nature , 8c de (b ) leur grandeur naturelle,
avec leurs explications, des remarques fur chacune de
leurs Familles, 8c des critiques for les meilleurs Auteurs
qui en ont écrit.
(a) Plufieurs
perfonnes ont
cru que toutes
les Coquilles
étoientgravées
dans cette fuite
: l’Auteur
n’a jamais eu
ce deffein ; il a
feulement choi-
f i dans chaque
genre ce qu’ il y
avoit de plus
beau de
plus rare : fa
Collection feule
Quoiqu’on veuille aujourd’hui critiquer l’ufage établi
des méthodes, qu’on les dife toutes arbitraires, 8c
nullement néceflàires dans la diftribution des parties
elfentielles d’une fcience ; c’eft fûrement le goût de la
nouveauté qui fait tenir ce langage. C’eft l’efprit de
fyftême qui s’empare de quelques Modernes, qui voulant
fubjuguer tout le monde, fe font eux-mêmes
creufé des abîmes où ils ont fait naufrage. Le Ledeur
au contraire doitetre perfuadé, qu’il n’y a rien de plus
important pour s’inftruire d’une matière, qu’une bon-
Premiere Partie. ç
lui auroit
fourni plus de
200 efpeces
autant de variétés,
qui ne fe
trouvent point
ici.
( b ) Il ne
faut pas croire
que plus les
Coquilles font
grandes, plus
elles doivent
être eftimées :
leur vraie
grandeur efi
un pouce & demi
ou deux
pouces tout au
plus: celles qui
excédent cette
mefure , font
peu recherchées
, & elles
ne font pas ru* res.