exa&es ^répandues dans leurs Ouvrages. Si la Nature
qui étale fans cefle à nos yeux la ricneffe de Ton fpec-
tacle , eut été plus fouvent confultée, elle leur au-
roit parlé fans doute un autre langage ; le flambeau
de l’expérience eft le feul qui doive guider un Natu-
ralifte.
Cette loi mieux obfervée nous épargnerait fans
doute la leâure de ces immenfes compilations, qui
loin de reculer les bornes du fçavoir, ne nous appren-
nent rien, & nous jettent de plus en plus dans l’embar-
ras & dans la confùfion. En effet tout ce qu’on a écrit
touchant les Animaux couverts de Coquilles, fe trouve
démenti par la Nature. On diroit que les révolutions
des Empires qui ont apporté à nos moeurs un fi notable
changement, fe feroient répandues en quelque forte
fur les êtres organifésv qu’ils Jne feroient plus les mêmes
qu’ils étoient du tems de nos Ancêtres, cm au.
roient fouffert dans leur fubftance quelque altération
qui les rendrait aujourd’hui fi méconnoiffables.
On ne peut être qu’extrêmement furpris de ce que
les Auteurs qui ont écrit jufqu’à préfent fur l’Hiftoire
Naturelle, fe foient contentés la plupart de parler de
la couverture des Animaux Teftaces , fans faire aucune
mention de ces individus féparés de leurs Coquilles.
Ils ne méritoient pas moins cependant leur
attention, que les belles demeurés qu’ils fçavent fe fabriquer.
Effrayés peut-être des obftacles fans nombre
qui fe préfentent de tous côtés, foit pour rafTemblet
des Animaux qui n’habitent que les plages éloignées,
foit pour deffiner des corps dont les mouvemens Si
les différentes parties ne font que trop cachées, ils ont
abandonné ce projet.
Fabius Columna étonné de cette omiffion, en a fait
des plaintes dans une ( n ) de fes Préfaces. Il convient
que plufieurs de ces Poiffons parviennent difficilement à
notre vue, que la recherche en eft très-difficile, & que
tout ce qui concerne leur maniéré de vivre &: de fe
perpétuer, eft un myftère que peu d’Auteurs ont dévoilé.
Mais ces difficultés font-elles infurmonpables >
Bien loin de décourager nos Phyficiens, ne devraient-
elles pas au contraire leur ouvrir une fi noble carrière;
Quelle gloire pour eux d’enrichir le monde Littéraire
d’une découverte fi intérefl'ante i
On ne fçauroit difconvenir que cette partie ne manquât
à l’Hiftoire Naturelle , & que la remarque faite
touchant la Conchyliologie ne fût très-bien fondée. C’eft
une matière qui femble y avoir été traitée à fond ; cependant
elle n’eft n’y achevée n’y complette. Les Coquilles
y paroiffent feules, & dénuées de leurs habitans.
Cette Edition les a enfin réunis ; rien n’a paru difficile
à l’Auteur, lorfqu’il a été queftion de l’utilité publique.
Les Animaux qui habitent les Coquillages de riviere
&de terre s’y trouvent également comme ceux de mer.
Ce travail exige affûrément quelque indulgence ; & l’on
ofe s’en flatter de la part d’un Leéteur qui a jufqu’ici
accueilli fi favorablement le Pere de cet Ouvrage.
Des Phyficiens ont fourni, il eft vrai, des Figures
de plufieurs Animaux à Coquilles, mais fans les rail
fembler,&il en manque la plus grande partie. Rum-
phius a donné la figure du Nautille ; Lifter & Willis
celle de l’Huître ; Columna a publié la Pourpre ; Swa-
merdam quelques Limaçons ; Tournefort a décrit
le Lepasi & l’°n voit quelques Poiffons à Coquilles
dans les Mémoires de l’Académie des Sciences.
Sur la réputation de ces Sçavans, l’Auteur avoit e«
deffein d’employer les Figuras qu’ils avoient données ;
( s ) Ex omnibus
ramen
qui de illis
verba fece«
runt, nemi-
nem ipfa tefti*
inhabitamia
animalia con-
fiderafle, va«
riafque eo-
rum effigies
tradidifle, mi-
rum fane vi-
deri poteft.