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jourd’huique toute génération vient d’un oe u f, ou de choie
qui lui eft analogue, il rapporte la formation de tous les Coquillages
à celle du Limaçon terreftre. C ’eftla facilité d’en
faire des expériences qui lui a fait, prendre ce parti. Oit font
les preuves que Lifter en rapporte î Quelles font les expériences
qui fa (lent L o i |
L e corps de l’Animal, félon ces Philofophes, eft couvert
d’un grand nombre de tuyaux remplis cte potes par où palTe
la liqueur dont il fe nourrit ; cette liqueur elt mêlee de parties
vifqueufes ôc pierreufes,. qui fe raffemblent fuir la fttrface du.
corps de l’Animal, qui s’y épaiflîflènt Sa s’y figent. Ges parties
s’attachent aifément les unes aux autres, 8c compofenr
une petite croûte folide, qui eft la première couche ; une fécondé
, une troifieme , une quatrième enfin fe forment de
même. Elles croilfent comme les: Pierres , pat appofition ou
addition de matière , ôc non par végétation , comme tous les
autres Animaux ; elles fe durciflent enfuite à l’air. Nulle
crainte que les. pores fe bouchent pour former la fécondé'
couche j l’Animal qui a produit la matière de la première , a
diminué affez le volume de fon corps ,.pour donner de l’air
entre la première & la fécondé. Ces couches qui fe lèvent art
feu comme des pâtifferies. feuilletées , en font une bonne
preuve : elles fe collent aifément l’une fur l’autre , a la maniéré
des corps folides j mais l’humidité de la peau de l'Animal
ou fon mouvement continuel, les empêchent de s’attacher
à fon corps.
Cependant plulieurs Philofophes conteftent ce fentimenc
fur la formation des animaux à Coquilles j ils 1 attribuent a
une qualité végétante 8c tendineufe , telle qu’eft celle qui
forme nos os 8c nos ongles. Cette qualité organique eftfufïr-
fante pour former , par l’appofition de couches fucceflives
Pépaifleur de leurs Coquilles, SC cela par le moyen du tendon
qui attache l’Animal à fa coquille , & par lequel il y
porte la quantité de matières néceftaires à fa formation.
Cela eft fi vrai , que quand on a coupé les tendons d’une
Huître , elle meurt peu de temps après..
Comme cette hypothefe ne peut s’étendre aux Animaux k
Coquilles qui paroiffent. n’avoir point de tendon , tels que
le Nautile papiraeé, les Tuyaux vermiculaires ,. les Autales T
les Dentales , qui font flottans dans leurs etuis fans y paraître
attachés , on eft obligé ou de leur fuppofer un tendon, qu’ils,
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©nt enfuite retiré quand ils ont voulu fortir de leur Coquille,
ou d’abandonner cette qualité tendineufe , 8c de revenir au
premier fentiment, qui eft que ces Animaux forment, nour-
riffent, & augmentent leur maifon par cette feule humeur
baveufe 8c pierreufe , qui fort continuellement de leurs
corps.
Quant à la génération des Coquillages, ceux qui conviennent
qu’en certains, temps ils font enflés Sc qu’ils font des
ceufs, conteftent cependant la différence des fexes , leur
acouplement 6c la portée de leurs petits.
Elien , félon ( a ) Aldrovandus , rapporte qu’il y a dans la ^
mer rouge des Poiffons à Coquilles qui s’accouplent, 8c qui ceis,p. 107»
ont les dents fi pointues 6c les levres de la bouche fi tranchantes
, qu’ils coupent tout ce qu’ils rencontrent. Il y a tout
lieu de croire que ce font des Pourpres. Le même Aldrovandus
eft d’un fentiment bien différent fur la génération des
Poiffons; il croit, qu’ils n’ont aucune ( h) femence propre à (i)Semen
perpétuer leur efpece, 6c qu’à l’exemple des Plantes , ils vero milium
croifîent de rejettons. ^andum” *
Un autre (c) Auteur , fuivant les expériences qu’il a faites eftjfedquo
furies Limaçons de terré qui s’accouplent au mois de Juin 8c dmmusmo-
qui couvent leurs oeufs , prétend que les Moules ôc les Hun- ümFkntur. *
très en font autant; il allure que les pêcheurs au moisde DeTiftuceis,
Mai tirent au-dehors la matrice des Huîtres, 6c qu’après ,4Î'
les avoir leparees avec le couteau , ils rejettent dans la mer ineuntein
cette matrice qu’il appelle factura , pour en reproduire d’au- coitu ^ias co'
très. Selon un ( d) Voyageur, on feme les Huîtresdans les ri- i “ s^ lmus>
vages du Levant, dans lefquels on fçait qu’elles feplaifent le MenfcMaio
mieux. - foeturam in
Plulieurs ont remarqué que les oeufs des Huîtres ne font ^So.'ïî^rl
point propres à la génération ; c’eft feulement un indice que .( * ) Petrus
le Poiffon fe porte bien. Elles pondent ordinairement dans ia arinrinosof-
pleine lune , ôc dans un temps un peu chaud. D’autres difent treaferere. ’
que les Huîtres font leurs oeufs dans une faifon où elles font
laiceufes ôc mal-faines ; elles font remplies alors de petits vers
rougeâtres, appellés (e) accoucheurs , parce qu’ils en facilitent (e)Ef*i&r
la naiffance : ces oeufs au microfcope ne font autre chofe la ”“>rine dm
que de petites Huîtres dans leur Coquille. ^iDeflmdm
La plupart des Naturaliftes croyent les Poiffons à coquil- j, i?i. '
les hermaphrodites, fondés fur ce que les Limaçons s’accouplent
avec les deux natures. Ils ont un corps cloifonné, félon
Dij