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LIMAÇON A BOUCHE APPLATIE.
LE troifieme genre de Limaçons eft celui à bouche
platce D , nommé Sorcière en Bretagne , dont la figure
eft ordinairement élevée en cône, & très-large par le bas. On
diftingue de deux fortes de Limaçons à bouche platte s un
très-petit dont les fpirales font très-applaties, & qu on
nomme Sorcier* : il eft umbilique, & tire fur la couleur cendrée
, avec des taches brunes. L ’autre beaucoup plus grand
eft le vrai Sabot, dont les fpirales plus élevées font chargées
entièrement de cordelettes, d’une couleur de pourpre foncée,
avec des marques bleuâtres eomp arties& prefenrant une
nâcre allez belle. , ,
L ’animal eft précifémenç le même: que les deux prece-
dens ; il ne diffère que dans la groffeur & la nuance des couleurs.
Sa chair d’un blanc-fale tirant fur le jaune , eft reçue
dans un fac d’uu brun foncé, avec une bouche brune , les
veux gros & noir* placés à l’ordinaire : les. cornes de la même
couleur font coupées dans toute leur largeur par une ligne
brune ce qui les rend épaiffes St d’une pointe fort camufe.
Trois particularités fe préfentent dans ce teftacé ; la première
confiftc dans une petite languette charnue, ferme St
ondée, d’une teinte blanchâtre qui paroît annexée , & fortir
du fond de la.poche St fe rendre le long: du col. Elle, ne pa-.
roît qffen rompant une partie de la Coquille, comme il fe
voit dansle deffein. La fécondé particularité eft une bafei
charnue fur laquelle il rampe : elle porte dans fon pourtour
un liferé en forme de bordure formée par un. amas de petits
points bruns chagrinés} ce qui offre la figure d un ruban.
Son opercule fait la troifieme différence s il eft plus mince
que les autres St très- brillant. Comme il eft parfaitement
rond, il ne paroît pas pouvoir s'appliquer exaftement à fcel-
ler. une bouche ovales mais il fe replie fur lui-même, St fe
joint aifément aux parois de la Coquille.
L ’avantage que lé Limaçon à bouche platte a fur les deux
autres,. c’eft de n’être point fujet, par la configuration St
la jufte proportion du poids de Ion corps avec la plaque char-
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nue fur laquelle il rampe, à fe tenverfer en paflant dans les
endroits efearpés: au fieu que les autres allant par les mêmes
endroits, entraînés par le poids de leur côquille peu proportionnée
pour la grofieur à la force de l’animal, font ren-
verfés, froifles, & bleffés, avant qu’ils ayent pû s’en garantir
en retirant leurs cornes, leur bouche, 8c rentrant
promptement dans leur coquille. C ’eft ce que plufieurs expériences
m’ont fait remarquer.
MU R E X , o u ROCHERS *
IL paroît que l’animal qui habite la Coquille du Murex
ou Rocher, eft le même que celui qui occupe les Cornets
8t les Olives j 8t c’eft peut-être laraifon pour laquelle
les Auteurs ont confondu jufqu’à préfent ces trois genres
de Coquilles, aufquelles ils ont encore ajouté les Pourpres
& les Buccins , comme on le verra dans la fuite. Il eft
vrai que le Murex approche afiez de la Pourpre pour la
figure extérieure & intérieure , St qu’il ne paroît d’abord
de différence que dans la couleur, dont la partie fupérieure
eft d’ un blanc jaunâtre, St l’inférieure tire fur un brun verdâtre.
L e Murex fe diftingue encore par fa bouche allongée
garnie de dents, St par fon corps , qui au lieu de feuilles déchirées
8t de piquans, comme en a la Pourpre, eft couvert de
pointes, de Boutons , de côtes, de tubercules, de crochets
ou de doigts quelquefois peu faillans j fouvent le Murex eft
tout nud comme le Cafque, avec cependant des replis St des
apparences de tubercules qui le font reconnoître pour un
véritable Murex.
Celui E qui eft umbiliqué 5c chargé de grofles tubercules
, eft couvert d’une croûte blanche affez épaiffe , qui
cache les petites nuances variées de différentes couleurs
qui ornent fa robe. Telle eft, par exemple, la belle Mufique.
La bafe fur laquelle il rampe eft charnue 5 & fon mantelec
en fe recourbant à la fortie de la Coquille, forme un tuyau
qui a beaucoup de faillie. Ce que ce Coquillage a de fin-
gulier eft fa tête 8c fon c o l , qui font extraordinairement
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