a L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P art i e .
Une Coquille eft donc une matière dure, comparée à un
Teft à caufe de fa dureté, d’où elle a pris le nom de Te/î«jelie
fert ordinairement de couverture aux animaux Teftacés.
Tous les Coquillages fe divifent en ceux de Mer , ceux
d’Eau-douce 8c ceux de Terre.
On ne doit point s’attendre à trouver ici une Hiftoire entière
des Poiffons connus fous le nom Latin Exangues aquati-
t i , 8c en Grec fvo.ipi.at., c’eft-à-dire , les Poiffons qui n’ont
point de fang > diftinélion néceflaire pour ne pas les confondre
avec les autres Poiffons de mer 8c de riviere qui en font pourvus.
Ces Poiflons qui n’ont point de fang, comprennent tous
les Coquillages de mer fic de rivière.
M Pifcium Pline diftingue les Coquillages en trois^Jgenres, les Mous,
quidam fan- Jes Cruftacés 8c les Teftacés ; les (b) Naturaliftes qui font ve-
Ic quibus'dil nus depuis,y ont ajouté un quatrième genre>celuidesZ0opê#«.
cemus i funt Les Poiflons appellés mollia feu mollufca, & en Grec pi.o.\a.K.l-
autemtriage- s’appellent en François Poiflons nerajimprinns , i f . , . 1 mo> us, c’eft-à-di1r1e,,
qu* mollia qui étant tires de leur peau, n’oftrent qu une chair molle,
appellantur , quoiqu’ils contiennent en dedans une matière qui leur tient
deinde coûte- t • _i r *
ôa Cruftis te- |jgj| lang.
nuibus, pof- Ceux qu’on nomïne Crttjlaceafeu Crujlata, 8c en Grec pta.-
m•rTclurfa tdfuftrliss . A«J, toerra*a ’, font - les Poif-l,o ns co.u verts„ d ’u. ,n e croûte lé°gère , 8c
[i) Ronde- qu on peut appeller en François Lruitaces.
Ut, Selon, Les Poiflons connus fous le nom latin de Tejlacea , en Grec
fetpT&Z- °Vf«■ MtS'tfpta., 8c en François Teftacés, font ceux qui fe renfermas.
ment dans des (c) Coquilles dures ,8e folides.
H Naturâ Ceux qui font appellés Plant-Animalia, & en Grec faltovra}.
tigiffe tefta fe nomment en notre langue Zoofhites, ce qui lignine rlant-
rideri poteft, Animales, Ces Poiffons laiflent en doute fi ce font des (d ).
piurimiTani- Plantes marines, ou des Animaux marins,
malibus mari- C ’eft principalement des Poiffons du troifieme genre appel-
uis, qu* eo- Xellacés oü'Coquillages durs,dont on s’eft propofé de par-
ïeâantur' de- lef dans ce Traité. On s’eft renfermé dans ce genre, comme
yorarentur, ]e principal & le plus intéreffant des quatre , en l’étendant
ou caderent jusqu'aux Coquillages d’eau-douce & aux terreftres.
ufum. Quoique les termes de Tejla , Tejlacea, Concha , Conchy ■
jiidrovand. £ ojlrettm, Ojlracodermum , Coclea, foient employés par la
e^xnng. f. grande partie des Auteurs comme termes génériques &
( d ) Selon fynonimes , pour lignifier tous les Coquillages durs , on de-
vroit -cependant diitinguer Coclea qui veut aire Limaçon , 8c
snenta mari- entendre parle mot deTeJla les Coquilles les plus épaiffes 8c
131.
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P art i e . j
les plus dures ; par celui de Concha , celles qui fontereu-
fes ; 8c par le mot d'OJlreum , les Coquilles faites comme les
Huîtres. Pour nous conformer à l’ufage, nous nous fervirons
dans la fuite du terme de Concha , pour exprimer tous les Coquillages,
8c de celui de CWea pour les Limaçons.
Tous ces mots de Concha de Tejla 8c d'OJlreum fe rendent
en François par celui de Coquillage, qui ne doit être employé
que pour exprimer le Pbiffon renfermé dans fon écaille.
Il fert a préfenter également l’idée de l’un 8c de l’autre.
Quand il n’eft queftion que de l’écaille fans le poiffon, le
mot de Coquille convient mieux : ainfi l’on emploiera dans
ce Traité le terme de Coquillage, quand on parlera du Poiffon
8c de fon écaille conjointement j celui de Coquille fer-
vira , lorfqu’il ne s’agira que de l’écaille.
Les anciens, comme Pline, Diofcoride, Rondelet, Belon,
Aldrovandus, Gefner, Jonfton, & les f a j Auteurs qui ont parle
par occafion des Coquillages dans les deferiptions qu’ils
ont données des cabinets curieux , ont prefque tous fuivi la
même route. Ils ontdivifé les Coquilles en trois clafles, les
coquilles Univalves , les Turbinées, 8c les Bivalves. On demande
, fuivant cette divifion, à quelle clafle on doit rapporter
les Nautilles, (h) l’Echinas, le Balanus, les Conques Ana-
tiferes 8c les Vermifleaux de mer.
On n’a pas trouvé un meilleur ordre chez les modernes ,
Jean-Daniel M ajor, Martin Lifte r, Bonanni, Rumphius 8c
autres.
Jean (c) Daniel-Major, Médecin de Kiel dans le Duché
d’Holftein, à la fin du traité de Purfurâ de Fabius Columna,
qu’ilaenrichi de notes fort curieufes, a donné Une méthode
pour ranger les Coquillages dans leur ordre naturel 5 elle eft
intitulée, OJlracologie in ordinem redaliæ tabula : il dit dans
fa préface, qu’à l’infpe&ion feule d’une Coquille, telle qu’elle
foit,onlaplaceradans fon vrai lieu,fuivant la méthode établie
dans les dix tables qu’il a données j ce qu’aucun Auteur n’a-
voit fait avant lui. Voici l’ordre de fa divifion. La première
table offre les Coquillages vivans,comme les tuyaux des Ver-
miffeaux, les nids d’Oifeaux, 8c les Coquillages morts tels que
lesFoffiles. Dans la fécondé table ce font ceux qui renferment
les oeufs des Animaux qui marchent 8c qui nagent, les Coquillages
de différent genre, comme les mafles de Moules 8c
d Huîtres, ôc ceux d’un genre incertain , fçavoir les Coquil-
A i j
(<t)Mufeum
Vormianum ,
*— Mofcardi)
au&arium
mufxi Balf.
Le Cabinet de
Ste Geneviev.
(b) Ut funt
Echini, qui
per fe alte-
rum , nimi-
rum rotun-
dum turbina-
torum genus
efficiunc. A l -
drov. de Teji.
Mf4-
(e) Do£tri-
na» de Tefta-
ceis in ordinem
con-
gruum reda-
& x fpecimen,
tabulis aliquot
compre-
henfum, Sc
non minus
connexum
Cum editisan-
notationibus
in Columnam
de purpur^.
Quam c«tc-
roquin infer-
viturum facile
ad Conchy-
lia&Teftacea
reliqua in
conclavibus
Principum 8c
aliis re&e difl
ponenda,cum
brevi di&io-
nario Oftra-
cologico de
parcibus Tef-
ftaceorum.
1674.