b l L a C o n c h y l i o l o g i e , IL P a r t i e .
fe retirer, la tête fe concentre , les poils s’appliquent fuf
l ’orifice , l’animal fe vuide, & par ce moyen rentre dans fon
tuyau.
Le fécond Vermilleau de la lettre N reflemble peu à ce-«
lui-cij on le prendroit pour une vraie Scolopendre, a l’exception
que ce Ver n’eft revêtu de pattes que le tiers de fa longueur,
à commencer vers la tête. On compte quinze grands
anneaux coupés par autant de petits, fur le côté defquels font
attachés un pareil nombre de pattes. L ’animal rampe, &
marche fur fes pattes pourfortir de fa coquille jufqu’à l’endroit
de fon corps qui en eft dépourvû. Sa tê te , fous la
figure d’un Croiffant allongé , fe voit à l’extrémité du premier
anneau j elle eft fort petite & fe trouve coupée dans
la furface inférieure par une ligne perpendiculaire , qui
forme la bouche garnie de plufieurs rangs de dents faites en
crochets. Cette tete eft entourée de quatre cornes , qui s’écartent
& fe rapprochent : les deux plus courtes font les plus
proches ; & les deux autres, en fe collant fur ces premières,
cachent & enveloppent fous leur couverture cette partie délicate.
Les deux tiers du corps qui n’ont pas paru à l’Obferva-
teur fortir de leur tuyau, font liftes & unis > Si les anneaux qui
les compofent font fi fins, qu’ils paroiftent n’avoir aucune faillie.
Cette partie pleine d’anneaux eft d’un blanc foncé fur
les bords ; le refte eft d’un rouge pâle, qui fe trouve traverfé
dans toute la longueur par un gros vaifleau fanguin dont la
couleur fine & tranchante perce & domine la fuperficie. 11 eft
à préfumer que ces Vermifleaux fortent aifément de leurs
tuyaux pour aller chercher leur nourriture : on ne voit rien
dans leur conftrudion qui puifle les en empêcher.