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quels ils ont été enfévelis , 8c dont la qualité peu corrofive;
loin de les faire changer de nature , a contribué fûrement à
leur confervation. Les féconds mutilés 8c brifés,tels que nous
les trouvons en Tourraine , en Poitou, 8c qui dans cet état
font propres à engraifferles terres , ont certainement été plus
expofés que les premiers à la violence des vents qui les ont
amenés, tout briles > joint à la nature corrofive 8c calcaire
des terres dans lefquelles ils fe font enfoncés, 8c qui ont pu
suffi par fucceffionde temps , les avoir calcinés 8c réduits en
poudre.
Il eft doue aifé de voir que cet arrangement régulier des
lits horizontaux n’a rien que de naturel, que de conforme à
ce que la nature des eaux opéré tous les jours , quand dans
ces inondations particulières, elles tranfportent quelque ob-
jet qui fe trouve couché horizontalement,lorfqu’elles fe font
retirées.
Enfin les eaux ont été près d’un an à s’écouler : 1a violence
des vents a dû ceffer ; 8c les Coquillages , ou mutiles ou con-
fervés, enfévelis dans le limon 8c les fables , fe font arranges
dans ces lits horizontaux fuivant les couches memes de limon
, ainfi que félon leur pefanteur fpécifique. Rien ne répugne
dans ce fentiment à la vraifemblance, & a tout ce que
nous voyons arriver de nos jours. ^ ^
troisième j_,e s montagnes , dit-on, forties de la mer, fe font élevées
par le moyen des feux fouterrains, 8c ont porte avec elles
différons corps marins. - - jj
Jgl Crufta- L’Auteur ( a ) Italien qui a avancé ce fyftême,établit deux
è de.gu propofitions : la première, que les Coquillages & les corps
coipi che fi marins trouvés fur les montagnes, viennent fûrement de la
trorano fui mer ■) fécondé, qu’ils y font parvenus dans le même temps
a °»Tl Z1,o. que les montagnes font forties de l’eau, 8c fe font élevées du
mm veneti». fein de la terre par l’éruption d’un volcan.
m Cet Auteur approuvé par un Sçavant {b) que nous venons
^ u s à f i o T de perdre, avance que les arbres 8c les plantes étrangères
Muffti » écrit ont p{j croître naturellement dans des terres qui leur ont
i Z / lm p T été propres , 8c que les volcans ont jettées dans ce temps-là j
mie iUns Us 8f que ces mêmes volcans ayant vomi depuis des terres dif-
joarmux il» f,çrentes qui ne convenoient point à la nature de ces végé-
Itatm. taux ^ p jpen eff pas cru depuis ; 8c que les anciens ont péri
p^r cette raifon. Les Animaux de même ont habité tous ces
pays où l’on découvre leurs os ; 8ç ne trouvant plus des plan-
* ‘ tes
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tes qui convenaient’à leur tempérament, ils ont auffi péri,
8c fefont enfoncés dans les terres qu’ont vomies les volcans.
Il prétend de même que les débris du VailTeau qu’on a
trouvé proche Berne , 8c le cadavre entier d’un Cerf près
Geneve, ont été engloutis par les matières qu’a jettées le volcan,
d’où s’eft élevée la montagne qui les Renferme.
Quant a la pétrification des Coquilles, leur empreinte 8c
leur pofition dans la pierre, il les attribue à la matière bouillante
des feux fouterrains , qui a briféles pierres , 8c les a liquéfiées
au point que les Coquillages s’y font introduit i le
temps les a enfuite durcis. La même raifon milite pour les
Poiffons 8c les infe&es renfermés dans les pierres, ainfi que
pour les feuilles , les arbres 8c les fruits étrangers imprimés
fur la fuperficie de ces pierres.;.
Il diftingue deux fortes de montagnes : les premières
font forties dp la terre avant qu’elle fût remplie de Poiffons 8c
de plantes, 8c qu elle eut un fond très-dur 8c très-pierreux ,
incapable de nourrir quelque objet j 8c par conféquent ces
terres en s elevant n’ont pû porter fur la,cime des montagnes
aucun Animal ni aucun Végétal, dont la mer école dénuée.
Les fécondés montagnes fe font élevées après que la mer
a ete garnie de Poiffons 8c de Plantes , qui ne. fub.fiftent que
par le limon 8c les autres matières graffes 8c bitumineufes
qu ont vomies les abîmes d où font forties ces montagnes,qui
en s elevant ont porte avec elfes fur leur cime les Animaux
8c les Végétaux dont la mer étoit alors fournie.
Pour prouver fon fyfteme, 1 Auteur cite le monte nuovo près
Pouzzol j la nouvelle Ifle deSantorins l’IfleNeuve entre les
Açores 8c les Terceres j, le monticule du même Vefuve ,
détruit depuis ce temps-là. On a parlé ci-deffus fa) de ces p
quatre changemens de la terre, 8c l’on a vû qufils font )’effet ss\
de 1 éruption d’un volcan, 8c ne font rien à la queftion pré-
lente. Lille de Santorin eft plutôt une Ifle qu’une monta,
gne , 8c nous en, voyons tous les jours fe former de pareilles
ans les rjvieres. Peut-on- tirer.de1 quelques évehemens fin-
guliers ,8c de plus, particuliers à une région , un fyftême général
pour toutes les-autres îrrj.en n’eft moins concluant , 8c
nCi^ePugfie plus à la création de l’univers.
Il raut encore obferver.que le monte nuovo de Pouzzol Sc le
Première P a r tie f jr