{a) Alia fù-
per terrain ja-
cent ob teftae
gravitatem,ut
oftrea magna.
Rond. pag. 9 5.
to fit. x.
(£) Efcas fe-
c u i , odoran-
di fcilicet facilitate.
Plin.
bifi. natur,
{c) Vifu| ol-
faftu , geftu
prsditæ,
36 L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
l ’aliment neceflaiie, elle étend de fept à huit pouces de long,
le tuyau charnu , qui lui fert à cet ufage jufqu’à l’orifice de
fon trou j mais ce mouvement ell fédentaire.
L Ojcabnon fuit la marche du Lepas ordinaire : il fe tient
colle aux rochers, couverts ordinairement de trois à quatre
pieds deau j il s’en détache & rampe fur une plaque
charnue, ainfi que le Lepas.
L Ourfin eft celui qui a le mouvement progreffif le plus
accéléré j il court fi rapidement, qu’il eft fouvent difficile
de 1 attraper. On l’apperçoit fur la greve par un beau temps>
& comme il eft couvert de dix à douze pieds d’eau , on fe
fert pour le prendre d’un long rofeau entr’ouvert dans un
des. Douts par un petit morceau de bois > pour en écarter,
les parties : on l’enfonce dans l’eau , on le darde fur l’Our-
fin j & a la place du morceau de bois qui fe dégage aifément
de lui - meme , l’Ourfin s’y loge : alors on le tire de l’eau.
Onpeut encore quand le flux & reflux eft grand, le fuivre fur
la greve très-avant en mer, & le prendre à la main. .
Nous avons cependant des Poiffons qu’on peut croire
immobiles 5 ce font les gros Poiflons à Coquilles appelles
Ceti, qui habitent le fond des ( a ) mers; Leur pefanteur
fpccifique & leur grofleur confidérablejufqu’à pefer zoo
livres , font des preuves certaines de leur Habilité. Il n’eû
pas croyable, à moins d’admettre des eaux auffi violentes
8c auffi agitées qu’étoient celles du Déluge, que ces gros
poiflons fi charges de leurs mjifons, puiflent nager & avoir
quelque mouvement progreffif.
Les Animaux à Coquilles, félon un (L) Ancien, n’ont
d’autre fenfation que celle de chercher de la nourriture.
D’autres Philofophes croyent que l’ufage des fens
leur eft tres-neceffaire. Ariofte leur donne les fens extérieurs
( c) de la vûe , de l’odorat 8C du goût ; mais on- ne doit
appliquer ce paffage qu’à quelques Coquillages qu’on a remarque
ci-deiTus avoir des yeux. Leur goût 8c leur odorat
fans,nez ne confiaient , qu’en, ce qu’ils ne mangent rien
qu’ils n’aiment , 8c qu’auparavant ; ils n’ayent fend. On
pourroit encore leur attribuer la fenfation de l’ouie
fans oreilles , puifque ces Poiflons fe retirent lorf-
quils entendent du bruit, 8c que pour les pêcher, on garde
un profond filence. Tout ceci peut être pris pour un
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e . 57
ufage naturel à ces Animaux , 8c non pour la fenfation
diftinéte de la vûe , de fouie , du goût 8c de l’odorat, mais
comme leur en tenant lieu y le taék ou le toucher leur eft
commun.
Il eft à préfumer que toutes les taches , les raies , fes
marbrures 8c les beaux compartimens qui fe remarquent fur
la robe des Coquilles, proviennent de la tête des Poiflons ,
ou de la partie inférieure de (a) fa' peau :■ cette partie excède
ordinairement l’ouverture de fa Coquille , 8c lui fert à
porter fon fuc baveux dans toute fa couverture, pour l’é-
paiffir 8c l’étendre quand il fe trouve trop ferré. Elle revient
au colier du Limaçon , 8c elle eft ordinairement differente
en couleurs 8c en raies de la peau de l’Animal :
on voit cette partie toute percée de cribles , dont les différentes
tiflures caufent la variété des compartimens par
leur difpofition.
A l’égard<des intervalles , des taches particulières, 8c des
irrégularités qui fe rencontrent fur la robe de la Coquille,
il faut concevoir qu’elles fe forment quand le Poiflbn fe
déplace , qu’il fe repofe en chemin , 8c qu’il celle de travailler
en hiver 8c dans le grand chaud i il laiffe alors un
certain intervalle entre l’endroit qu’il a quitté 8c celui qu’il
reprend. Le fuc baveux ou l’humeur qui produit des bandes,
des ftries , des lignes , des points , fuit le contour du
Poiflbn, 8c forme des taches., des marbrures , des mofaï-
ques 8C des compartimens., en teignant la fuperficie de la
Coquille dans tous ces endroits j ce qui forme des reprifes
de matières faciles à remarquer.
Ce pourroit être encore la fluidité de la liqueur ,, qui fe
tranfpofant d’un crible qui doit donner de la couleur rouge
, va fe placer vers un. autre qpi produit du brun 8c du*
noir , 8c qui par fon changement de place,. a nuancé les;
couleurs > ainfi ce feroit au changement de la tiflure des 1
cribles qu’on pourroit attribuer l’irrégularité ,.la bizarrerie
des compartimens , 8c la marbrure des Coquillages nommés.
Porcelaines 8c Veuves.
Les Boflès appellées tubercules , les eanelures 8c les pointes
qu’on remarque fur la coquille d’un Poiflbn , imitent
la forme de fon corps , fur laquelle elles font pour ainfi dire
moulées. On obferve que dans l’endroit du corps ,.oû le Poif-
fon a une eminence ou une pointe charnue, fa Coquille eit
E iijj
( a ) lin cute
enim concha-
rum teftaceas
colores præci-
puè apparent,
non aliunde
profe&a: multicolores
& varia:
nifi ex
variis humo-
ribus quibus
nutriuntur.