i 04 L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
paffe deflus le maftic ,'une petite couleur à la gomme, & lur le
tout un vernis à l’eau , une eau de gomme Arabique , ou un
blanc d’oeuf. Cet expédient, quand les cavités,font petites,
réuffit à s’y méprendre 3 on peut même s’en fervir dans les
pariies caffées. , . ,
On abbat les excroiflances à la lime douce. Quand la bou.
che d’une Coquille eft bleffee dans fon bord ou écornée en
quelques endroits , on l’ufe 8c on 1 unit adroitement avec
des limes très-fines. ■ ■ . 1 H ,
Les défauts accidentels des Coquilles font yi etre truites,
d’être roulées, d’être piquées devers ou rouillées. On appelle
fruftes 6C roulées.les Coquilles dont les pointes 8c les extrémités
ont été ufées par le flot, jufqu’a ce qu il les ait jettees fur
le rivage. A ces défauts il n’y a point de remede , non plus
qu’à la piquûre de vers , lorfqu’elle eft confiderable. Pour la
rouille, on peut empêcher qu’elle n augmente, en frottant les
Coquilles d’huile ou de vernis 5 on prétend qu’une eau de fa-
von y eft très-bonne: on les elïiiyede façon > cjuil rcfte
d’huile ou de favon que ce qui eft entré dans la rouille.
L ’habitude qu’ont les Hollandois dépeindre les Coquilles ,
n’eft nullement à fuivre 5 c’eft une fupercherie dont un Na-
turalifte ne doit point ufer : plus il s’approche de la nature ,
plus l’art doit s’éloigner de lui.
CHAPITRE
'îfc. *f/* rtL ai&a a{L aiSla ^5',
C H A P I T R E N E U V I EME .
D e l'arrangement d’un Cabinet d’HiJloire Naturelle.
NO U S avons donné autrefois dans le Mercure (a)Fran- [*)juin 1717.
çois une difTertation fur le choix & l’arrangement d’un tim-
Cabinet curieux: touty eft employé, &tout contribue à l’embellir
3 les livres , les médailles, les morceaux d’antiquité,
ceux de fculpture, les tableaux , les defTeins des grands Maîtres
, les eftatnpes, les habillemens étrangers, jufqu’aux ouvrages
de tour ôc de mécanique : l’aflortiment d’un laboratoire
n’y eft pas même oublié.
C ’eft ici une nouvelle fcene qui ne préfente que les ouvrages
de la Nature 3 infiniment au-deflus de l’a rt, ils doivent
effacer tous les autres : cette fcene donne l’idée de l’ordre
quon pourroit fuivre dans les grandes collections.
Comme ondiftingue l’Hiftoire Naturelle en trois Régnes ,
le Régne Minéral, le Régne Végétal 6c le Régne Animal;
cet ordre demanderoit trois pièces de fuite.
La première offrirait ce qui concerne le Régne Minéral ;
on trouverait dans la fécondé piece le Végétal ; enfin dans
la troifieme , les Animaux, & tout ce qui y a rapport feraient
places méthodiquement. Par cet arrangement les matières fe
trouveraient diviféesfuivant leur ordre naturel, en clafles,
en genres , en efpeces , en variétés s au lieu qu’on les voit
pele-mêle dans une galerie, qui n’a d’autre avantage que celui
du coup d’ceil.
De belles armoires uniformes régnantes au pourtour, avec
des fcabellons dans les angles , pour porter des buftes de
Marbre, compoferoient tous les meubles de cet appartement.
Des pilaftres joints à des agraffès d’ornemens dorés enrichiraient
ces armoires garnies en dedans de tablettes, avec des
portes de glaces , pour expoferaux yeux , dans des fioles de
criftal ou de verre blanc appellées Bocaux, les tréfôrs de la
Nature. Ces armoires feraient partagées en difierens tiroirs,
Fr entier e Partie. Q