(a) Thomæ
Burneti
Theoria tel-
luris facræ.
in- 4?.
(b) "Nouvelle
Théorie de lu
terre, en An~
glois.
6t L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
deu roù on les voit aujourd’hui. Ces Foffiles fe font donc
trouvés couchés horizontalement dans des malles molles de
fable 8c de limonJiratum fer Jlratum , c’eft-à-dire, lit par lit.
Ces maffespar fucceffion de temps fe font durcies en Pierres,
en Marbres & autres concrétions.
Le Doéteur Thomas («) Burnet 8c (b) Whifton ont com-
pofé des fyftêmes fi oppofés à l’Hiftoire & à la Nature , qu il
liiffit d'en rapporter quelques endroitspouren être convaincu.
Ils admettent tous deux uncahos informe, une terre fabulea-
fe , fans aucune viciffitude de chaleur ni de froid ; point d E -
té , point d’Hiver : une terre fans mer , fans montagnes 8c fi
informe, qu’ils l’envifagent comme une vile Planette compo-
fée de bouë , 8c qu’ils ont peine à regarder comme la pro-
duélion d’un agent raifonnable. Le Déluge eft arrivé , félon
eu x , par un concours accidentel des caules naturelles. Whifton
y emploie la rencontre d’une Comete avec le Soleil,
qu’elle enveloppe avec fa queuë. L ’extravangance de ces
fyftêmes m’épargnera la peine de les combattre. C eft ai nfi
que les erreurs, faute d’être relevées, fe tranfmettent jufqu à
nous de fiecles en fîecles. * . .
A l’égard des deux hypothefes nouvelles , l’une de 1 origine
des angles alternatifs 8C correfpondans qu on apperçoic
dans l’intérieur des montagnes ; l’autre des trois^ grandes~re-
volutions, y compris le Deluge univerfel, arrivées au Globe
terreftre, prouvées i° . par des rochers immenfes brifés en
mille endroits , Sc remplis d anciennes crevafïes qu on ne
peut attribuer à l’effet des eaiix du Deluge ; 2°. par les difïe-
rens litsd’Ardoifes, 8c au-deffous de -Pierres confolidées de
couleur variée , 8c couchés les uns fur les autres , qui ne
peuvent avoir été amenés que par differentes inondations:
nous abandonnerons au jugement du Public ces deux opinions
comme futiles.
D’autres Savans' de différens pays qui ont fuivi l’hypothe-
fe du Doéteur Woodward, ont avancé r°. Que l’état préfent
de la terre eft très-différent de celui dans lequel elle a été
pendant plufieurs fiecles après fa première formation; 2° Que
la forme 8c la difpofition préfente du Globe fuppofe néceffai-
rement qu’il a été dans un état de fluidité , qui admet le
mouvement du Globe fur fon axe 8c autour du Soleil. Ils
concluent delà , que la vélocité du Globe l’a fait diminuer
après avoir fait un certain nombre de révolutions fur fon axe
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e . 6j
& autour du Soleil, 8c que cette diffolution changea tout-à-
fait fon état précédent, 8c détruifit fa ifrucfure extérieure.
Les preuves les plus fortes qu’ils en apportent,font i °.les Coquilles
remplies de la matière même qui forme les bancs, les
couches , ou les malles de pierres qui les renferment , 8c jamais
d’aucune matière héterogene ; 2°. laftruéture régulière
des montagnes 8c la connexion des unes avec les autres , tirant
des Pôles vers l’Equateur, 8c de l’Equateur vers les Pôles.
Cette régularité fuit le Globe ; elle paroît partir de la
même caufe, 8c ne point fortir d’un cahos comme étoitle
monde dans le premier moment delà (a)création.
Pour établir ce fyftême , on feroit obligé de prouver que
le monde étoit dans un défordre extrême au temps du Déluge.
Le mot de cahos lors de la création du monde ne détaille
rien ; Dieu en tirant le monde de ce cahos, l’a rendu
(b) parfait dans toutes fes parties : tontes les montagnes auffi
régulières dans leur contour 8c leur connexion, les différentes
couches des Métaux , des Minéraux , 8c des autres concrétions,
arrangées fuivant leur pefanteur fpécifique , telles
que nous les voyons aujourd’hui. Envain les Auteurs du fyf-
teme prouvent-ils la diffolution du Globe par fa fluidité 8c
fon mouvement fur fon axe , comme s’il étoit queftion d’une
machine ordinaire fujetteaux,frottemens ; d’où ils concluent
qu il faut neceffairement qu’il y ait eu une fécondé formation
du Globe terreftre.
Ce feroit attaquer la puiffance de Dieu , que de .croire
la création imparfaite. L e monde a été créé parfait en
toutes fes parties. Dieu lui-même examine fon ouvrage 8c
1 approuve : (c) viditque Deus cunffia quoefecerat, dr erant valdè
bona. Le Ciel qui n’a jamais fouflèrt de changement, en eft
une bonne preuve. L ’homme 8c tous les êtres qui lui font
fubordonnés, n’ont point été créés de nouveau après le
Déluge. Dieu conferva à chaque efpece affez de fécondité
, pour la rendre enceinte de toutes lés créatures. de
fon efpece qui dévoient naître dans la fuite des fiecles. Les
Animaux 8c les Plantes quicroiflent aujourd’h u i, font d’une
origine auffi ancienne que le monde , puifqu’ils ont été formes
le troifîeme jour de la Création : preuve manifefte que
dès leur commencement , ils étoient parfaits de même
que le Globe terreftre.
L Allé , 1 Afrique 8c l’Amérique., ainlî que les plus hautes
( et ) Terra
autem erat
inanis & vacua,
& tene-
bræ erant fu-
p.ér faciem
abyffi. Gen. c.
I, v. a.
( b ) Igitur
perfefti funt
cceli & terra |
& omnis or-
natus eorum.
Gen.c. z. v .i.
(c) Gen. c. i .
v. io. e&» ji.