(a) Ruyfch,
Theatrum
Animalium.
34 L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
une partie fupérieure, ôc enfuite ils la retirent environ de
cinq a fix lignes.
Le Nautile fait encore remarquer fon mouvement, fur-
tout le Papiracé, qui ne paraît tenir par aucun lien à fa Coquille
, ôc qui , félon les Anciens , va paître l’herbe : à l’égard
de celui qui eft chambré ou à cloifons, il n’eft pas permis
de croire qu’ilforte de fa maifon, comme l’ont avance(a),
quelques Auteurs > il peut fort bien nager-, ôc Pon peut dire
alors Nautilus À natandd.
Les Buccins , les Vis , les Pourpres, les Murex, les Cornets
, les Rouleaux , les Tonnes , les Porcelaines , doivent
avoir un mouvement progreffif, ôc rien n’y répugne. Ils rampent
tous fur une baze charnue , ôc ne laiffent pas de faire du
chemin. Leur opercule qui fuit la longueur de la bouche , eft
étroit j il fort ordinairement de leur corps avec cette mafle
charnue, ôc ne peut nuire à leur marche.
Les Bivalves qui n’ont point d’opercule comme les Unival-
ves , s’ouvrent plus ailément quelles , pour refpirer ôc prendre
leur aliment.
Les Cames , par le moyen de leurs trompes , peuvent manoeuvrer,
mais fans fordr de place j quelquefois elles font
fortir un tuyau , quelquefois deux , toujours dans- 1 intention
de prendre de l’eau , ôc enfuite de s’enfoncer dans le
fable.
Les Coeurs ou Boucardes peuvent en faire autant ; mais
leur marche eft finguliere j elle fe fait par le moyen d’une
jambe qu’elles allongent, ôc retirent fucceffivement j ainfi en
réitérant le même mouvement, ils continuent leur marche.
On a obfervé que le Coutelier ou manche de Couteau
s’enfonce jufqu’à .deux pieds en terre, ôc revient perpendiculairement
à la furface. Lors même qu’il eft Entièrement
dégagé de fon trou ôc qu’on l’abandonne à lui-même, il s’allonge
, recourbe la partie la plus longue de fon corps , ôc
creufe promptement un nouveau trou où-il fe cache. Tous
ces détails feront expliqués dans la fécondé Partie.
Le Peigne , par le mot Saliunt Peilines , met hors de doute
fon mouvement progreffif, à moins qu’il ne foit attache
à quelques corps étrangers par une infinité de filamens ou
Poils,qui s’implantent fur la furface des deux valves , ôc
de là fe réunifient ôc s’attachent à tout ce qui fe préfente à
leur rencontre.
L a iC o n c K i f i i o l o g i î j f. P a r t i®. .3-;
I ln ’y a quellesiKuÎEEes & les 'Moules,, Ifnjt en malle ou
(a) folitaires., auxquelles.on peut refufer.unimouvement pro-
greffif, comme ne foBEant jamais de leur place „ ù moins
qu’on ne.les détache.exprès,j ce qui fera .expliqué dans la
deuxième Partiede cet ouvrage , .page 53.
L ’Huître .étant en malle ne peut île mouvoir, étant attachée
par fon Gluten aux autres Huîtres ; elle ,eft couchée fur
fa boffe, cdft-à-dire, fur.cellc de ifes valvesquia leplus de
rondeur 5 elle.peut s’ouvrir d e.cinqàfix lignes par-déffus les
autres : il r fy a que la xalvefupérieure,, qui Aie quelque .liberté,
i& l’Huître ne fait rienifortir.
La Moule .en malfe sîouvre ôc ;fe ferme feulement d’un
quart de pouce j mais-.elle fait ufage d e fes deux parties :
elle eft naturellement garrocée & retenue par des filamens
qui S’attachent fur la furface de fes deux valves, ,êc de-là
fe réuniffent jà itout ce qui fe pré fente à leur rencontre.
L a Pinne marine eft de même : elle s’enfonce dans le fable
, ôc attachée par fa foye ou fon b 'tffus, elle-ne fort point
d e place , .ayant à-peu-près le même mouvement .que le-.Je«
len. Le. détail de ces deux Coquillages fe trouvera plus au
long dans la fécondé Partie.,
Les Mulcivalves ne font pas moins privées de mouvement.
Les Glands de mer ne peuvent .remuer la moindre partie
de leur Coquille, qui eft toujours appliquée fur une autre
Coquille, fur quelque Pierre ,o u fur un morceau de Bois.
Les Pouffepieds font de même : il fuffit qu’ils foient
■ grouppés ôc adhérens à d’autres , pour ôter l’idée d e tout
mouvement.
■ Les Conques Anatiferes ne peuvent changer de place;
mais elles peuvent ^s’allonger par une violente contraétion
environ de fix à fept pouces, fans quitter leur adhérence
à quelques morceaux de bois. Leur mouvement peut plutô
t fe dire fédentaire que progreffif.
Les Pholades , quoique renfermées dans leur trou , font
.peut-être les animaux qui fe donnent le plus de mouvement
intérieur, puifqu’elles creufent continuellement leur
demeure par le moyen de leurs valves chagrinées ; mais
•elles ont peu de mouvement progreffif. Ihnefaut donc point
les faire refter dans l’inaétion. Quandlaf-holade veut prendre
Première Partie. * E ij
(4) L'Huître
eft rarement
fo lit aire : elle
ne peut marcher
a caufe
de fa Coquille
trop pefan-
te ; elle s'ouvre
un peu par
contraction y
pour prendre
fon aliment■,