(a ) Mulie-
bri ornatui
præcipuè con-
venientes,&ob
hoc Cytheria-
c x dicebantur,
quia Veneri
gratae. Livior
o conchiSyGal-
UyCyther'uuis.
(b) Thea-
Xrum Anima-
lium. Jonfion
& Ruyfah,
(c) Flint,
lib. 3 a»
96 Ï_.a C o n c h y l i o l o g i e ,!. P a r t i e .'
des bagues fculptées que l'on appelle Camées.
Aujourd’hui les Perles fervent d’ornement aux Dames ; &
on les employoit au même ufage du temps de (a) Martial :
les autres Coquilles communes embelliflent les grottes & les
fontaines. J’en cxcepteTes belles , dont les Curieux parent
leurs Cabinets. De ces dernieres on fait des Tabatières, des
boëtes à mouches, des manches de couteau , des cuillers :
on en incrufte des fufils, des tables 5 8c les Peintres en mi-
gnature les emploient pour délayer leurs couleurs.
En Sicile , en Sardaigne 8c en Corfe , là foye de la Pinne
marine qui y eft fort commune , fert à faire des Etoiles, des
bas & des gants. A Smirne , à Meffine Sc à Palerme , on ne
voit que des femmes occupées à devider cette foye, qui a
beaucoup de rapport au Biffas des Anciens.
La Médecine ne laiffe pas de tirer quelque: fecours des
Coquilles.
On dit le Buccin bon pour les [b) palpitations de coeur, 8c
pourles douleurs d’eftomac.
La Pourpre eft un contre-poifon : elle guérit les* Pullules
8c les Ulcérés, & appliquée fur le nombril d’une femme ,
elle la difpofe à devenir féconde.
Le Murex oie les tumeurs, les taches du vifage 8c les abcès
qui viennent fur les oreilles ; fur quoi(c) un Ancien dit: Mu-
ricum vel Conchyliorum tejhe cinis maculas infacie mulierum fur-
gat, cum ruelle illitus.
On prétend que les Sabots 8c les Nérites excitent l ’appetitj
8c que la Pinne marine fait uriner.
Les Peignes font bons pour l’eftomac & la rétention d’urine.
Les Moules étant broyées,font cenfées propres à guérir les
douleurs 8c tumeurs des talons.
Les Huîtres communes , étant calcinées , donnent une
poudre excellente pour les dartres vives.
Leur dilîblution eft d’un grand fecours pour les eftomacs
dérangés. Celle des Perles fait le même effet. Cette poudre fe
fait après avoir fait fécher au Soleil les Coquilles pendant
plufieurs jours.
L'Echtnus Marinas eft propre aux ulcérés , & la petite C oquille
appellée monnoje de Guinée , guérit de la colique ,
dont elle a pris le nom.
■ Selon Galien, les Coquilles guériffent la fiftule lacrymale,
la teigne des enfans, les ulcérés, la douleur des dents , 8c
les
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e . 97
les brûlures} leur qualité falée provoque encore le ventre
& les urines.
Lifter {a) dit que les Coquilles en général font corrofl-
ves, & qu’elles guériffent la fievre appellée Hettica.
Si nous en croyons plufieurs Auteurs , les Coquilles font
propres à une infinité de remedes, qui font conteftés par nos
Phyficiens modernes : tout le monde convient qu’en général
elles ont une vertu alkaline, propre à diffoudre les humeurs
acides.
Les Coquilles d’Huître calcinées font eftimées propres
à prévenir l’hydrophobie , lorfqu’on a eu le malheur d’être
mordu par quelque Animal enragé.
(a) Conchas
fcepticæ vir-
tutis cfle affirmât
, in omni
ventriculi cru-
dicate idoneas.
Premiere Partie. N