(a) Dans le
Nord, en Angleterre
; dans
le Comté du
Rot, en Irlande
; en Flandre
y proche la
4ville de Bru-
ges,& en Suif-
fe , on trouve
des forets entières
fous terre.
On a découvert
a Ton-
nen dans le
Landgraviat
de Thuringe
le fquelette
d’un Eléphant
pétrifié^ ér une
partie de celui
d’un homme
imprimé fur
une Ardoife
de la carrière
d’Oeningen
dans leDiocéfe
de Confiance.
( b ) M. de
Fontenelle ,
année 162.0.
p. 9.
(c) Géographie
Phyfique,
ou elfai fur
l’hifioire natu- •
relie de la terre
, traduit de
l’Anglois y
p réface, p. 4.
60 L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .'
à nos yeux. Rien ne paroît plus naturel, que d’admettre ces
Coquillages comme des corps déplacés qui vivoient dans la
mer; elle feule les a portés fur la terre , lorfqu’elle s’eft mêlée
avec les eaux de pluies ôc s’eft élevée fi confidérablement fur fa
furface,jufqu’à palFer del 5coudées les plus hautes montagnes.
On ne peut auffi attribuer à d’autres caufes, l’arrivée des
Foffiles étrangers à la terre , tels que font les os, les dents,
les cornes, les mâchoires, les vertébrés, & les parties folides
des Animaux terreftres ôc marins , ainfi que celles des arbres,
des branches , feuillages ôc fruits étrangers, que l’on trouve
en beaucoup de (a) pays. Il en eft de même des Madrépores
ôc du Sable marin : les eaux du c ie l, de la mer ôc de la
terre mêlées enfemble , n’ont pû être portées part-tout avec
violence , fans fuppofer une grande agitation du fable de la
mer , des rivières ôc de tout ce qui a pû fe détacher de la
terre , tels que les arbres ôc les Animaux morts , que l’im-
pétuofité des vagues aura répandus par-tout.
Le fçavant (b) Hiftoriende l’Académie d it, » que pour
» parler plus fûrement fur cette matière, il faudrait avoir
» des efpeces de Cartes Géographiques, drefTées félon tou-
» tes les minières de Coquillages enfouis dans la terre.
Voici le dernier point du Syftême ; c’eft le moyen par lequel
les Coquillages de mer ont été pétrifiés dans la terre ,
ôc font devenus Foffiles.
Pour établir ce Syftême , plufieurs Philofophes modernes
ont été obligés de recourir à une nouvelle Théorie de
la terre , dans laquelle ils conviennent que l’arrivée des
Coquillages de mer fur la terre ne peut s’attribuer qu’au
Déluge univerfel.
Le Dofteur(t) Woodward prétend dans fon Syftême , que
tout le Globe terreftre fut difTous & modifié au temps du
Déluge ; que les particules des Pierres,des Marbres & des autres
Foffiles furent défunies ; qu’elles fe trouvèrent flottantes
ôc fufpendues dans l’eau , confondues avec des Coquillages
de mer, des Animaux ôc des Végétaux; que l’eau ceflant
de tenir fufpendues toutes ces fubftances ,. elles font retombées
dans les lieux où elles étoient autrefois , & fe font ainfi
réunies ; que par conféquent la terre dans l’état où elle fe
trouve à préfent, n’eft: autre chofe qu’une malle compofée
ôc formée d’un affemblage de fable , de terre , de Coquillages
, ôCc.
L a- C o n c h y l i o l o g i e , ï. P a r t i e . 61
Il admet une ( a ) deftruftion totale de la terre ; & pour là
prouver, il marque que Dieu dit à la terre : vous ( b ) ferez
maudite : le Deluge n’étoit pas fait feulement pour punir
les hommes , mais pour la deftruftion d’une terre trop fertile
, dont il falloit changer l’état 6c la rendre plus difficile
à labourer , ôc plus convenable à la fituation où fe trouvoit
l’homme après fa chûte.
Il n’étoit nullement néceflaire de former une nouvelle
terre pour la rendre ftérile ; une feule parole de Dieu eût
fuffi pour en arrêter la fécondité : il n’en avoir pas fallu davantage
pour opérer un plus grand effet, qui étoit fa formation.
La terre fut inondee ; les crimes de les habitans furent
punis ; Dieu fut vengé ; mais la terre ne fut pas reproduite :
Ion état de fertilité fut feulement changé.
Quant à la diffolution du Globe terreftre , elle ne paroît
guere plus néceffaire pour rendre raifon du logement des
Foffiles dans les couches de Pierres dures ,. dans les matières
métalliques, le Spath , le Quartz , la Pierre à fu fil, le Marbre
8c autres concrétions. Si le Marbre le plus dur eût été
diflous ôc réduit en bouillie , à plus forte raifon les Coquillages
l ’auroient été , n’ayant pû réfifter à une fi grande
violence : il auroit fallu un miracle pour les préferver ; ôc il
en.aurait fallu encore un autre pour conferver l’arche où
etoit Noe , ôc 1 Olivier dont la branché fut trouvée par la
Colombe : fans cela ils auraient été détruits» Cette difTolu-
tion fuppofée du Globe terreftre auroit été la deftruftion
de la création ;ce qui eft contraire à la Religion ôc à toute
vraifemblance. Tout y paroît dans le meilleur ordre , rien
n’eft; contraire aux loix de l’équilibre ni à celles du mouvez
ment.
Ilfuffifoit de dire , que le Déluge univerfel ayant détrempé
les terres jufqu’a une certaine profondeur , ôc ayant répandu
les Coquillages de mer ôc les autres Foffiles fur toute la terre,
les plus légers font reliés fur lafuperfkie des terres , ôc y ont
péri dans la fuite ; que ceux qui etoient plus pefans,. ont été
détermines félon les loix de la gravité ,. à s’enfoncer dans les
terres ôc dans les fables,auffi avant qu’ils ontété détrempés:les
pluies enfuite, les ravines, ôc les torrens qui entraînent continuellement
les terres du haut des montagnes , en auront
comble les plaines ôc les vallées ; ils. auront caufé la profon-
Hii]
(a) Delebo,
inquit, hominem
quem
creavi, a facie
terra: ab , ho-
mine ufque
ad animantia,
arepcüi ufque
ad volueres
cceli. Peenitec
enim me fe-
cifle eos. Gen.
c. 6. v. y„
( b ) C’efi-a-
direfiérile , fe-
lon M.deSacy.
Gen. p. j.. r.
17*