(a) Rondelet,
«le Pifcibus,
f-i H
( h ) Telles
que lu Tiare
ftuviatile.
( t ) Medio
Septeitibris
eas in Coicu
deprehendi.
Lifter , de Co-
cleis ftuviati-
libus Anglis. ,
(■ )38-
44 L a C o h c h y l i o l o g i é ) I. P a r t i e .'
pellent ces derniers Coquillages , Conclue Jlagni magni , La*
cujlres, Palujlres : il ne s’agit dans ce Chapitre que des Coquillages
d’eau-douce.
Les fleuves ôc beaucoup de ruiffeaux fourniffent de petits
(a) Coquillages femblables à ceux de terre : ils ont comme
eux des cornes plus courtes à la vérité , mais plus larges,
en forme de nageoire i leur Coquille eft plus longue, unifiant
en pointe à la maniéré des Vis. Il y en a quelques-unes
de plus applaties , avec des pointes j ce qui pourroit les faire
nommer fluviatiles (b) épineufes.
Quoique l’on trouve dans les grands fleuves , dans les rivières
8c dans les lacs , des Coquillages femblables à ceux
de la mer , on ne peut rapporter leur origine au Sel 8c au
Nitre > tout le monde fçait que les eaux-douces en font
exemptes : elles font cependant remplies de quelques parties
falines propres à la végétation , ainfi qu’à la fermentation.
Nous ne répéterons point ici,que c’eft une erreur de croire
que tous ces Poiffons à coquilles fe forment du propre gré dè
la nature , ou d’une matière corrompue, ( opinions fuffifam-
ment combattues dans le Chapitre précédent : ) on ne peut
attribuer l’origine des Coquillages fluviatiles , qu a leur propre
efpece qui fe multiplie.
Les uns s’accouplent , & font des petits tout vivans , on
les appelle Vivipares ; les autres pondent des oeufs, SC font
n o m m é s pour cet effet Ovipares -, d’autres enfin font des glaires
baveufes , ainfi que les autres Poiffons. De ces glaires
fécondées par l’humeur prolifique que le mâle v répand , fie
échauffées par l’ardeur du Soleil , il en fort des oeufs qui
éclofent dans la fuite. Les Limaçons d’eau-douce font réputés
Vivipares , félon Ploot 8c Lifter 5 les Buccins amphy-
bies , les Patelles ou Lepas ont été vues accouplées à la fi»
du mois de Septembrejles Conques fphériques font des oeufs,
ou bien jettent une femence qui s’attache aux herbes , fie qui
eft femblable à celle des Grenouilles,
Lifter (c) a obfervé fur les côtes d’Angleterre les Cornes
d’Ammon dans le coït vers le milieu du mois de Septembre :
elles ont cela de fingulier , qu’elles fartent St fe montrent
dans l’eau hors de leurs Coquilles s elles jettent de plus par
leur falive une humeur qui teint en vermillon. Cet Auteur
veut parler d’une efpeCe de Plan-Orbis , que l’on trouve au
fond dç la rivicre des Gobelins.
L a C on ch y l i o l o g i e , T, P a r t i e , 45
Il eft à préfumer, que les Vis., les Sabots , les Nérites 8c
tous les genres qu’on pourra découvrir, fuivent les mêmes
loix : conformés comme les autres Coquillages , ils
ont toutes les parties néceffaires à produire leurs femblables.
Quelques-uns font umbiliqués, les autres ne le font pas.
Les Moules d’étang fe produifent d’elles-mêmes indépendamment
de l’accouplement d’un autre Animal de leur efpece
, différant en cela des autres hermaphrodites. Leur femence
fe répand fur les oeufs à la fortie de l ’ovaire. Ces
oeufs fe rendent dans l’anus, fic éclofent au Printemps,
Les -Cames fie les Tellines de riviere n’excedent pas la
grandeur d’une fève. Elles ont ordinairement le dos ou ïe
talon boffu , fit leur couleur tire fur le blanc , quelques-
unes fur le fauve ; on en voit qui font bariolées : leur confidence
eft des plus minces fie des plus, fragiles,
La Moule de riviere , beaucoup plus petite que celle d’étang
, étant couchée fur le plat de fa Coquille , en fort en
forme de langue pour creufer le fable fous elle : on la
voit(a) s’appuyer fur fon extrémité pour attirer fa C oquille, 8t
k traîner ainfi dans une efpece de rainure qu’elle forme
ellé-meme dans le fable. L ’Auteur du Mémoire ne fe contente
pas de les faire marcher j. il les fait voltiger fur la fu-
perfîeie de leau. Elles- ont une fingularite dans leur marche
i c’eft d’avancer par la partie la plus courte de leur Coquille,
8c non par la pointue , qui étant mince ôc tranchante*
leroit plus propre à fendre la terre,
LetiT ftru&ure intérieure fie extérieure ne laiffe pas d’être
différente de celle des Coquillages de mer. L ’articulation
des Moules de riviere fe fait par le moyen d’un ligament
coriace à reffort, qui fe voit en dehors , au lieuque
les Moules de mer ont. ce ligament en dedans ; les Huîtres
ont cette articulation renfermée dans le creux du talon qui
eft entre les deux Coquilles. Tous ces ligamens qui, Rallongent
, ne vont point jufqu’à: la- pointe du talon 5 ils laiflent
un certain efpace pour donner la. liberté aux- Coquilles de
s’ouvrir. Deux gros ligamens fitués fur leur dos fe racour-
ciflent,. ôc fervent à les fermer ; fie étant mouillés ,.ils fe
joignent à la membrane qui borde le tranchant des Coquille
s , de maniéré à ne pas laiffer échapper l’eau néceffaire L
la nourriture de la Moule. Elles font fortir un tuyau en-
forme, de langue qu elles traînent de tous, côtés pour cher—
F iij,
(a)$ elon Mrs
Poupart &
Mery. Mémoire
de l'dcadé--
■ mie y . années
1 706. &
1710,