(a) Recrea-
tio mentis &
oculi in ob-
fèrvatione A-
nimàlium
Teftaceorum,
figuris Aneis.
Rom* 1^84.
(b) Thefau-
rus Cocblea-
xum , Con-
charum,Con-
chyliorum &
Mineralium.
infol. cumfi-
guris. Lugd.
Satav. 17 1 1 .
f c) Merfio-
«lus nova Sc
6 L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e .
Philippes Bonanni ( a ) fçavant Jéfuite Romain , divife
fon livre entrois claffes, les Coquilles Uni valves non turbi-
nées, les Univalves turbinées & les Bivalves. Il range l’Our-
Iln 8c le Gland de mer parmi les Coquilles d’une feule pièce
appellées Univalves , quoique l’Ourfin foie compofé de quantité
de pointes qui font autant de pièces qui lui font jointes,
& que le Gland de mer en offre allez dans fon intérieurpour
mériter un caraûére particulier j ce qui rend ces deux Coquilles
d’un genre très-different. Il appelle V is , les Buccins
des chiffres 104 & 105, de même que la Thiare 8c la Mitre
compris fous les chiffres 119 8c 120; tous ces Coquillages font
de véritables Buccins. Les Nérites , les Trompes, les Porcelaines
8c quantité d’autres Coquilles, paffent chez cet Auteur
pour des Murex ; les Pholades 8c les Conques Anatiferes font
encore confondues avec les Bivalves. Les réflexions Phyfi-
ques qu’il a mifes à la tête de fon Ouvrage, paroiflent un peu
hazardées , quoiqu’écrites purement j 8c fes fentimens fur la
formation des Coquillages ont été critiqués par plufieurs
Sçavans de l’Europe. Trop attaché aux fentimens d’Ariftote
8c des Anciens , il n’a jamais voulu fe rendre aux découvertes
8c aux expériences des Modernes , particuliérement fur
les Coquillages folfiles, qu’il croit être des jeux de la Nature.
Georges Everhard (b) Rumphius, Naturalifte Hollandois ,
fous le nom duquel paroît un vol. in-fol. avec de belles figures,
compofé par Scheinvoët Phyficien, a diûribué les Coquillages
en trois clafles conformes à celles de Bonanni. Il confond
celles appelléesCr/oéo/àouTonnes en François,avec lesCoquil-
les qu’on nomme Cafques, qui font desMurex ,en les appellant
Caffides laves : les autres Cafques qui ont des pointes 8c des
tubercules, font traités de C affidés tuberofz, Verrucoffi, 6c tiennent
lieu de Murex -, les Harpes ou les Caflàndres font platé
e s parmi les Volutes 8c les Rouleaux. Il évite la difficulté
de ranger comme il faut les Araignées 8c les Scorpions qui
font de vrais Murex, en les nommant Codez alata : plufieurs
autres genres de Coquilles font encore mêlés enfemble. Son
livre qui eft écrit en Hollandois , n’étant ttaduit ni en Latin
ni en François, ne fournit pas les moyens d’en parler plus
précifément,
Charles-Nicolas (r) Langius, Médecin de Lucerne , nous
L a Cg n c h y l r o l o g 1 e , L P a r t i e . 7
adonné un petitTraité, par lequel il prétend remédier au mauvais
arrangement dans lequel plufieurs Auteurs ont mis les
Coquillages. Il-promet de les diftribuer dans leurs vraies familles
: il confond cependant le Gland avec les Coquilles d’une
feule pièce j il-met la Couronne d’Ethiopie parmi les- Cylindres
, la Mitre 8c la Thiare parmi les Vis ,. quoiqu’elles
foient de la famille des Buccins r fous le nom de Coucha Ca-
naliculata font compris les Murex, les Tonnes 8c bien d’autres
familles, qui fouvent par la feule épaiffeurfont féparées
en différentes clalTes. Sa méthode ne peut pafler pour nouvelle,
puifqu’elle divife , ainfi que celle du Pere Bonanni,.
les Coquillages en Univalves non Turbinées , en Univalves
Turbinées, 8c en Bivalves ; on n’y voit que le mot de claflè
changé en celui de partie , 8c les fubdiviflons qui font différentes
8c en très-grand nombre. Au refie fon livre eft ingénieux
8c écrit en très-bon Latin ; il feroit à fouhaiter qu’il fût
accompagné de figures.
Toutes ces obfervations ont fait connoître, combien les di-
vifions dont les (a) Naturaliftes fe font fervis jufqu’à préfent
font imparfaites. Elles ont fait naître l’idée d’une nouvelle
méthode, où la fimplicité ( fans cependant rien omettre d’ef-
fentiel ) tiendra lieu de ce grand nombre de (b) clalTes, de
divifions, de paragraphes 8c de fé liions ; à l’infpeétion feule
d’une Coquille , on pourra facilement l’appliquer à la ciafle,
à la famille 8c au genre qui lui fera propre. Quelle témérité ,
dira-t-on, de vouloir ici renverfer une divifion établie presque
dans tous les livres î L ’Auteur a-t-il voulu fe fingularifer
par fon fyftême ? Point du tout 5 c’eft la facilité, c’eft la matière
Amplifiée , c’eft l’occafion où l’on s’eft trouvé de ranger
plufieurs Cabinets, qui l’ont déterminé à tenter une nouvelle
route. Il faudrait fans cela divifer en deux la première claffe
des Univalves., endifant Univalves (c) Turbinées, Univalves
non Turbinées , comme afaitBonannijou bien dire avec
(d)Langius , une Coquille contournée fur foi obliquement
fuivant fa longueur, contournée fur foi perpendiculairement
fuivant la même longueur , contournée fur foi en travers.
Rien ne caufe tant de confufion dans la leéture des Auteurs
que ces mots, (r) Turbinée, nonTurbinée, contournée,
non contournéeùls fe confondent avec la famille des Coquilles
faites en Vis j ils deviennent par cette r.aifon,,abfolumenc
inutiles dans la-nouvelle méthode-
Pour faire connoître combien le mot dé Turbinée eft imfee
ills Tefta»
cea marina
' diftribuendi
in fùas débitas
& diftin-
ctas clafles.
in-4*. fans
fig. Lucer*
1712.4
(a ) Oh n r
parlera point
ici par confédération
de
deux nouvelles
méthodes-
établies par
des Modernes
vivans.
(^)Qiii bene
diftinguit,
bene docet ::
aft , qui ni—
mi dm diftinguit
omnia ,
male docet.-
A . Ri vin us
ord. Plant,
P*g- 7 .
( c ) Il faut
dire Turbinéet
& non pas
Turbinite}mot'
réfervé pour
les Coquillages
FoJJîles.
f d) In fe le—
cundûm Ion-
gitudinem
obliqué con—
torta.
Infèfècun-
ddm lôngitu—
dinem- per-
pendiculariter;
contorta.
In fe tranf--
verfîm contorta.
( e ) Turbi—
nara,non Tur—
binata , con—
torta', noiü
contojta--