78 L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i s .
leur pafTage , comme les rochers , les digues 8c les monta,
gnes, ont été des lieux trbs-propres a retenir ces Fofliles.
Ilefl indubitable que le Déluge a répandu dans une infinité
(a) Viditque
quod exficca-
ta effet fuper-
ficies terræ.
Cen. c. viii.
v. I J.
(6) Vitium
furculos unà
eum ingenti
frumenti co-
piâ , fru&ife-
rarum que ar-
boruni ftolo-
nibuSjUt ea fu-
bitô in plan-
tationis nego-
tio fervire.
poffent. Kir-
cher.
(c) Portans
xamura oliva?
virentibus fo-
liis in ore fuo.
Cen. c. viii.
y. 13.
d’endroits des quatre parties du monde des Coquillages
fofliles 8c du fable marin jonché de Coquilles. Ces lieux
faute d’avoir été découverts , font cenfés ne point exifler j
c’efl au befoin des hommes que l’on doit toutes les fouilles
des Puits , des Mines , des Carrières, des Minières 8c des Sablières
: tous ces trous n’ont jamais été faits pour chercher
des Fofliles,ils les ont feulement expofés à notre vûe ; d’autres
Fofliles fe font découvers fur les montagnes & fur les^ rampes
des coteaux,dans le temps des grandes pluies qui font écrouler
les terres de la fuperficie : fi enfin nous ne connoiffons point
tous les endroits remplis de Fofliles, prenons-nous-en a notre
ignorance , 8c fouvent à celle des habitans du lieu où ils
exiftent. Ces gens accoutumés à ces merveilles , qu’ils ont
fans celle devant les yeux , ne s’en étonnent point 5 ils n’en
font aucun cas, aucune mention. Il y a donc des Coquillages
fofliles par toute la terre , 8c le Deluge qui les y a répandus ,
doit être réputé univerfel. Ces Coquillages en font les reliques
5 ils fervent de monumens éternels de fon ancienne exiftence,
,
L’autre réflexion fur l’évenement du régné Animal, du
Minéral 8c du Végétal, dans le temps du Déluge , confifte
en ce que tous les Animaux , àl’exception des PoifTons qui
étoient dans leur élément, ont péri 8c ne fe font perpétués
que par les foins que., Noé prit d’en conferver dans l’Arche
la quantité de chaque efpece que Dieu lui avoit ordonnée.
Les Minéraux fe font aufli confervés dans les couches , dans
les Cârrieres 8c les concrétions Métalliques , quoique détrempés
par les eaux du Deluge 5 les fe.ls., les fouphres , les
matières huileufes qui fe font formées de, nouveau, quand
la terre a été (a) deflechée , ont produit de nouveaux Minéraux.
,
A l’égard des Végétaux , malgré-le fentiment- du Pere (b)
Kircher , qui ne parle que de la vigne, du bled 8c des plantes
délicates , dont on avoit eu foin de conferver une grande
quantité de rejettons 8c de femences , le rameau d Olivier
que la Colombe apporta (c) à Noé qui -etojt encore enferme
dans l’Arche, prouve qu’il relia fur la terre des plantes de
chaque efpece , 8c en quantité fuififante pour en perpétuer
L a C o n c h y l i o l o g i e , I. P a r t i e . 79
la race jufqu’à nous. S’il n’étoit refié aucun arbre fur pied,
comment la Colombe auroit-elle pû trouver une branche
verte? S’il n’étoit refié aucune herbe fur la terre, comment
Noé auroit-il pu fans un miracle les conferver une année
dans 1 Arche , 8c dans un état à pouvoir produire leurs
femblables ?
Il n’a donc fallu pour les trois régnés aucune (a) création
nouvelle ; il n’ont fait que croître 8c multiplier depuis ce
temps-là jufqu’à nous, luivant cette parole de l ’Ecriture :
Creftite (jr multiflicamim.
( a ) Tant«
facilior fuit
arborum oia-
nis generis
fpeciatim
oie« confèr-
vatio, quôd
aqua diluvia-
lis fuerit non
fimplex., pu-
r a , limpida.
ièd coenofa ,
LLmofa, parti-
bus terreis
copiofè im--
prægnata.
S ch encrer
herbnr. diluv..
b H