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cher un point d’appui , ou pour remuer le fable Sc s’en
couvrir.
Les mufcles circulaires de l’inteftin font en allez grand
nombre & par paquets, ils contiennent les excrémens. Outre
ces inteftins , les Moules ont une efpece de tê te , de®
poumons , un coeur, un foye , un anus , quatre réfervoirs
d’eau qui fe communiquent par deux canaux de chaque
côté du ventre , deux ovaires & deux véficules féminales.
Elles ont encore une grofle glande pleine de lait qui fort
par les petits trous de la glande, embarraflee par une membrane
mufculeufe qui devient dure Sc ridée , quand le Poif.
fon rentre dans fa Coquille. Huit mufcles attachent la Moule
intérieurement à fes deux Coquilles. On ne peut douter que
leur accroiflèment ne fe fade de la même maniéré que celui
des Coquillages de mer ; lorfque la membrane mince
qui retient les extrémités des ligamens , croît & s’étend vers
les bords de la Coquille , les ligamens changent de place 8C
avancent avec cette membrane, Sc cela infenfiblement & par
degrés. Les différens étages d’accroiffement qui la forment,
rendent fa Coquille raboteufe Sc fervent à la conferver à
mefure qu’elle croît.
Les fluviatiles mangent de petits Poiflons, Sc plufieurs
vont paître. Les Moules vivent d’eau, Sc dans leur traînée
mangent du frai de Poiflons. Il y a tout lieu de croire que
les autres Coquillages vivent de la même maniéré.
On ne peut guere attribuer d’autre fenfation à ces Coquillages
que celle de l’ouïe. Il feroit inutile de répéter ici
ce qui a été dit à ce fujet dans le Chapitre précédent. U y a
tant de conformité entre les Coquillages marins , ceux de
terre Sc ceux des rivières , qu’on peut appliquer à ces derniers
prefque tout ce qui a été dit des premiers.
Les compartimens des fluviatiles ne font point comparables
à ceux des Coquillages de mer ; leur couleur Sc leurs
rainures font également légères. On trouve cependant des
Limaçons jaunes rayés , quelques-uns de couleur d’Agathe
avec quelque compartiment. Les Nérites de la riviere de
Seine forment un beau réfeau : on en voit quelques - unes
de rouges, d’autres verdâtres ï on trouve aulîî des petits Buccins
rouges , beaucoup de bruns & quelques-uns verds. La
foiblefle de leur couleur vient du défaut de parties falineis
Sc nitreufes > ce qui rend ces Coquillages mal-lains , de peu
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d’ufage pour la table, fur-tout les Moules, dont la chair eft
dure Sc indigefte (a). Un Auteur veut même qu’elles donnent
la fièvre.
?I1 y a de ces Coquillages qui ont des fpirales , des cane-
lures , des bofles , des pointes , des tubercules , mais en
petit nombre : les Vis forment plufieurs tours j quelques-
unes font à étages avec de petites pointes. Le Buccin ap-
pellé Buccinum fiuviattlc , eft la plus belle Coquille d’eau-
douce que nous ayons 5 elle eft extrêmement mince , ayant
trois étages de meme que la T iare, garnis de pointes peu
élevées. Sa couleur qui eft commune,ne répond nullement
a la fingularite de fa figure. Toutes ces marques femblent
m'avoir point d’autres principes, que ceux qui ont été établis
dans le Chapitre précédent, en parlant des Coquillages
de mer.
(<*) Mali fuc-
c i , quo fie ut
qui iis copia*
uùs vefeun tur,
iu febres in-
cidant. Ronde
de fl/tv.p. 1 14