
nemeiits auxquels uous iivoussatisfait ju sq u ’à ce jo u r. Qu’il eu accueille, en co momcnl,
le Icmoignage public de ma lecoimaissance.
Notre première aimée fui, comme tous les déluils, pleine d ’em barras, de tâloiiiio-
iiienls p our rexéciilion matérielle, qui se ré sum èren t en de lourds sacrifices, b ien loin
de nous laisser aller au dccoiiragemciil, nous rocorameii(,'.àmes Taiiiice suivante, en
ajoutant à n o tre publication une elironiquc e t des articles spéciaux imprimés à l'in té rie
u r des couvertures, ot grâce à la bonne adiiiiiiislratioii et au dévouement to u t amical
de nos nouveaux éditeurs, MM. Masson père et fils, nous arrivâmes à couvrir à peu près
nos frais. La troisième année, sentant le te rra in im peu plus solide sous nos pieds, je
consentis aux dépenses assez considérables d ’une ch ro n iq u e im p rim ée su r une feuille
d étacliéc, el sa réd a ctio n , confiée succcssiveinciit à MM. André, Charles lîa ltc t et
liuclietct, Ions publicistes bien goûtés du monde horlicole, nous p e rm it do tenir nos
abonnés au courant des perfeclioniicnicnls a ctuels et des nouveautés de ra rb o ric iillu re
qui ne pouvaient trouver place dans le Verger.
Nous marchions ainsi, profitant de nos ressources à pe ine suffisantes p o u r d o n n e r à
nos gravures un fini dont les de rn iè re s planches, exécutées p a r M. Severeyns, le lithographe
rciionimé de Bruxelles, sont une preuve indiscutable. Nous commencions, on
récompense de nos clforts, à recueillir les éloges de la presse ho rtico le do la France el
de ré tra iig c r, e t les sacrifices que nous faisions encore, nous les sup p o rtio n s, sans ch a grin,
lieiirciix de rem p lir notre tâche et dans une c erta ine confiance de compensation
p our l'avenir.
Nous avions trop espéré. Dès le mois d 'ao û t, nos éditeurs nous communiquaient un
avis de la Direction générale dc l ’agricuUiirc, nous a n nonçant la suppression pour l ’aii-
née p ro e lia iiic e tlc s suivantes des aboiinenients consentis p ré c édemment. Des économies
de b u d g e t obligeaient à c ette mesure. Je me suis incliné devant c ette décision, et toute
cruelle que fû t l ’épreuve, je ue inc suis pas c ru dégagé des conditions du c o n tra t auquel
le plus grand nombre de mes abonnes sonl aussi restés fidèles. Le lextc dc l’année 1870
est sous presse et toutes les aquarelles sont depuis longtemps en tre les mains de M. Sc-
vcrcyns. Los matériaux de l ’année 1871 sont prêts, et ceux des trois dernières aniices
sont déjà coordonnés de riiaiilère à d o n n e r de plus en plus à n o tre publication lo c a ra c tère
d’utilité iminédiate pour laquelle elle a été fondée.
Toutefois, nous devons vous prévenir que, p our d im in u e r les pertes en prévision, nous
sommes obligés de supprimer dorénavant la ch ro n iq u e dont la publication n ’é ta it pas
comprise dans nos premières conditions de prix.
Nous nous remettons à l’oeuvre, forts d e là sympathie conslaiite de nos abonnés, et d ans la
confiance que ceux qui o n t re ç u graluitcmeiiL les cinq premières années du Verger voudro
n t b ien, en c onsentant de nouveaux abonnements, nous prouver qu’ils savent ap p ré cier
nos ell'orls p our la propagation de la science pomologique à laquelle n o tre dévouemen
t ne fora jamais défaut.
A. Mas.
CHRONIQUE HORTICOLE.
— J ’ai (levant moi une belle grosse poire, jau n e avec quelques taches de roux, d ’une
bonne ap p aren c e et qui me p a ra ît mûre. Hllc a la forme d’mi Bon-chrétien, aussi
M. Collelte, de Rouen, l ’a-l-il bap lisée lian-chrélim Prévost. Est-elle à point? cl faut-il
l ’o u v rir? .le lo crois... c ’ost f a it! ,., (iliair b ian cb atre, à moitié fine. Ello me semble
ju te u s e ... oui, ma toi ! du ju s et assez de sucre ? à moitié cas.saiitc, avec un parfum fort
agréable. Je Iis sur la n o ie qui l’aecornpagiio : o Fru il récollé sur uu te rra in argileux, à
sous-sol Iminido », donc le sucre sera plus ab o n d an t en de meilleures conditions, t / a r b
re , paraît-il, est d 'u n e belle végélalion el très-ru.sllquc. Tant mieux ! et voici un fruit
qu il faudra bleu suivre. Bravo, m o n sieu r Collelto ! Vous voyez que je ii’ai pas de ran c
u n e !
— Au fait, puisque j ’y suis, coiitiiiiions à re n d re ju s tic e . J ’ai dégusté, —- il y a de cela
tro is semaines, — un au tre gain du même semeur. C’est un fils du Saint-Germain et qui
a fructifié p our la première fois en 1865, Connaissez-vous la po ire de Marai.se, qu’on
appelle aussi Mignonne d'hiver? à voir leu r robe, on d ira it les deux soeurs, tniiles deux
ovoïdes et pointues vers la queue. Colie-ci s ’appelle Pouyer-Quertier ; c ’est un hommage
au P rés id en t dc la Société d ’iiortionlliire de Rouen. I^a cliair est un peu ja u n â tre ; clic est
fine, bien ju teu se et rcelleiiieiit b o n n e ; s’il lui nianquo du sucre, c ’est qu’elle provient
du iiiêrae terrain, argileux avec sous-sol humide. De même, que le Ilon-chrétien Prévost,
elle a nnonça it sa ma tu rité de décomlire en février; elles s c so iit un peu pressées tontes
les deux cotte a n n é e ; cela se conçoit, c ’e st je u n e ! En tout cas, c ’est bon.
Ce n ’est pas to u t p o u r M. Collette, dont le nom vient p ren d re place parmi ceux de
nos semeurs éméritos. II y a là aussi qui in ’alLcnd,— c ellc-ei du moins a de la patience,
— mie poire moyenne, d o n t la peau commence s eulement à ja u n ir et d o n t les mar-
b n irc s et les réseaux bruiis vont p ren d re peu à peu ces beaux tons roux qui prom c lten l
g énéralement un lion in té rieu r. C’est la poire Barillet-Deschanips, baptisée du nom d ’un
excellent homme, qui a dû ]iarfois se bien dire à lui-même ; Sic vos non vobisi —
Elle n ’est pas mûre encore. J ’a lten n ra i, sans om e ttre de d é clarer toutefois que nous
nous connaissons déjà, que je l ’ai dégustée à di'iix rep rise s, au m ilieu el à la fin de ja n vier
dernier, que je lui ai trouvé une c h a ir d ’im blanc ja u n â tre , pas toute, fine, à moitié
seulcmenl, ferme, presque fondante ; chaque fuis elle m ’a ra o n lré du ju s , du sucre et un
g o û t bien relevé. Je me suis d it: c ’est un lion fruit d ’iiiver; j ’espère, le mois prochain,
pouvoir en dire a u ta n t dc la soeu r qui est on tra in dc mû rir.
Je pourrais bien p a rle r encore d ’une au lre poire à laquelle M. Collctle a d o n n é son
n om ; je préfère a llondrc à l ’année pro ch a in e ; si elle ne vient pas alors modifier mon
opinion aclucllo, il sera toujours temps de dire au semeur qu'oii reg re tte dc lui voir
do n n e r son nom ju s tem en t à celle des q u a tre poires qui ré u n it lo moins de mérites.
— Qu’est donc doveiiue cette ariiiéo c ette bonne poire dos frères Baltet, si juLcuse, si
sucrée et d ’im si bon goût, que nous avions coutume de sav o u rer à la fin de scpteiiibre
e t au commencement d ’o c to b re ? Vous l ’appeliez Comte Lelieur, ii’est-cc pas, mes collègues
? Ce qu’elle n été cet automne, je ne saurais le dire, mais ce que je sais, c ’est q u ’elle
é ta it bien bonne les années p ré c éd en te s ! Ne la laissez pas p e rd re , au moins 1
— Pourquoi n ’aiinoncerais-jo pas, même p rém a tu rém e n t, — comme un vrai ch ro n iq
u e u r, —^uiie bonne nouvelle p o u r l ’an p ro ch a in à tous les amis de l’ilo rlicu ltu re ? Ou