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pourquoi ne prendrait-on pas cet a rtic le à la Société d ’Autun : « Le but de la Société
» étant de p ro sc rire la culture des fruits mauvais ou médiocres (combien ont oublié ce
» but-là!), le ju ry &\xra rigoureusement égard au m é rite des fruits exposés, e t tien d ra
» compte des erreurs do dénomination et de classification. » Je sais bien que l’obligation
serait terrible pour certains exposants, mais j ’avoue que cela ne me loucherait guère.
Ce n ’est pas tout, mes br.aves collectionneurs de médailles, écoutez encore ceci : « Des
» étiquettes imprimées pour la classification des fruits comme très-bons, bons, assez bons
» et fruits ù cuire, sont tenues, au secrétariat, à la disposion des exposants. » Vous e n tendez?
et si, après cela, certains pépiniéristes de ma connaissance ont le courage — ou
la vanité — d ’envoyer à Autun, pour le 6 sep tem b re, les p ro d u its de leurs pépinières,
j ’engage vivement la Commission de l ’exposition à faire bien vite quelques tirages à p a rt
p o u r l ’étiquette ; fruits à cuire. Ce qui me ra ssure , du re s te , c ’est que : « Les fruits gé-
I) néraleroent connus comme mauvais ne sero n t admis q u ’à la condition d ’ê tre signalés
B comme tels. » Allons, mes amis, nous fâcherons de voir cela au 6 septembre.
— C’est p our le 15 du mois prochain que sont convoqués à Lyon les membres du
Congrès pomologique de France, et je n ’ai pas besoin de d ire combien Ze Verger accompagne
de ses voeux la continuation de la p ro sp é rité dc c ette oeuvre commune. Une exposition
de fruits facilitera sans do u te les travaux des pomologues : à ce sujet, je me p e rm
e ttra i de d onner un conseil. A mon avis, l ’administration du Congrès devrait in d iq u e r
bien plus tô t l ’époque de sa réunion fu tu re ; ma in ten an t su rto u t que de grandes exhibitions
internationales ont lien plus ou moins près dc nous, les collectionneurs et les
pépiniéristes, vivement sollicités p a r les commissions dire c tric e s, n ’osent refuser des
invitations flatteuses faites longtemps à l ’avance et dont la date bien précisée correspond
malheureusement plus tard avec celle du Congrès. Nul d o u te que ces exposants, p r é venus
de longue date, n’eussent a p p o rté de p ré fé ren c e au Congrès pomologique le
concours de leurs collections précieuses. Quoi q u ’il en soit, on sait comment les Lyonnais
savent organiser des Expositions fruitières, e t je suis to u t tranquille à cet égard.
— On ne saurait tro p offrir d ’avertissements aux h o rtic u lte u rs , surtout lo rsq u ’ils
paraissent le résultat d ’expériences consciencieuses. En voici un bon. — Vous avez
entendu p a rle r sans doute de VInsectivore-Peyrat, qui se met volontiers en m o n tre, avec
des regards provocateurs, à la qua trième page des feuilles publiques. H n ’y va pas de
main morte, l ’Insectivore! Vers blancs, limaces, fourmis, teignes, aluoites, cécidoraies,
biquettes, charançons, chenilles, il vous d é tru it to u t cela radicalement, comme on d isait
au mois de juin. Lorsqu’un puceron lanigère voit a rriv e r \'Insectivore, ce q u ’il a de mieux
à faire, c ’est de recommander ses enfants à la Providence; to u t y p a s s e : mousses,
chancres, oïdiums de la vigne et tous autres insectes, — je cite le texte. — Vous croyez
p e u t-ê tre dès lors que tous les h o rticu lteu rs et toutes les Sociétés horticoles vont se
cotiser bien vite p our offrir à VInsectivore quelque récompense nationale? Eh bien ! n o n ;
elles veulent expérimenter auparavant, ces diables de Sociétés! et voici de quelle façon
celle de Rouen a résumé les expériences qu’elle avait commandées : « Les puces de
» te rre , les pucerons et les vers blancs, — d it le ra p p o rt, — traités selon les indications
» du prospectus, n ’o n t paru incommodés en aucune manière. » E t le procès-verbal
ajoute : « Le Présid en t signale l ’utilité de semblables communications p o u r m e ttre les
•» cultivateurs en garde contre les promesses de certains industriels. »
A dire vrai, j ’aurais préféré une réussite , d ’au tan t mieux que M. Peyrat ne se conte
n ta it pas de faire dévorer p a r son p ro d u it les mousses e l autres insectes nuisibles, mais
q u il confiait en outre à sa vigilance le soin n d’éloigner les rongeurs, taupes, souris,
» ra ts, mulots, etc. », Mieux que c ela, d ’après les o rd res de l ’au te u r de ses jo u rs , VInsectivore
« prévenait la carie du blé, l ’ergot du seigle e t le charbon de l ’orge ». Ce n ’est pas
tout! il « en rich issa it les engrais, amendait les te rre s, activait la végétation » (toujours
textuel, n a tu re llem en t!) et, moyennant le mod iq u e échange de 50 centimes p a r kilogramme,
« ren d a it les récoltes plus abondantes ». Il est vraiment déplorable que 17nsec-
tîijore ait regimbé contre les ordres de M. P ey ra t, et je ne vois guère qui puissent s’en
ré jo u ir que messieurs les chasseurs, puisqu’il devait se c h arg er également « d ’éloigner
» les chevreuils, les perdrix et les alouettes u.
Enfin, atten d o n s avec patience. Les InsecticfZrs, il s ’en faut, n’ont pas tous réussi;
l ’essai des In s e c tirom n ’a guère eu plus de chanc e ; je n ’ai plus d ’espoir que dans les
InsecXiphages. — A qui le to u r? Tu. B o c h e t e t .
LA CU E IL L E T T E DES FRUITS.
(S u ite .)
On conçoit plus facilement que l’on ne p e u t définir le meilleur p oint où une Pêche
doit ê tre détachée de l ’a rb re , afin d ’a rriv e r ensuile à to u te sa perfection. Elle commence
à développer un léger arôm e ; sa peau s ’assouplit en se dilatant e t ne pa ra ît plus aussi
exactement assujettie aux fibres de la chair. On p ressent, à travers son épaisseur, que
les cellules qu ’elle recouvre commencent à se gorger de sucs. Le m om ent est venu où
le fruit, semblant fléchir sous un e légère pression de toute la surface de la paume de la
main e t cédant au mouvement de ro ta tio n que lui im p rim en t les doigts réunis à son point
d’a tta che , arrive à la main qui ne le serre qu’au tan t q u ’il ne puisse lui échapper.
Les Pêches doivent être placées, su r un seul lit, dans un pan ie r plat, e t maniées avec
pré c au tio n ; le moindre froissement n u ira it à leur apparence e l à leu r qua lité ; leu r eau
s’évaporerait bien vite p a r la plus légère meurtrissure . Mises une n u it ou deux à la fraîcheur
d u fruitier, leur excellence ne laisse plus rien à d ésirer. Ce séjour au fru itie r sera de
plus longue durée à p roportion que le fru it sera d ’une variété p lus tardive, d ont la cueillette
doit être faite plus longtemps d ’avancé. Toutes les Pêches à p e au lisse. Brugnons ou
Nectarines, gagnent en finesse et en succulence lo rsq u ’elles o n t len tem en t achevé leur
m a tu ra tio n au conservatoire, e t même quelques-unes sont à leu r meilleur po in t lorsq
u ’elles commencent à se flétrir.
La cueillette des Poires est plus compliquée que celle des fruits à noyau; le u r m a tu rité
est à prévoir p lu tô t q u ’à co n sta te r; u n trè s -p e tit nombre, nous dirons même aucune
n e d evant rigoureusement a tten d re sur l ’a rb re le m om ent de la consommation. Les différen
te s variétés de Poires m ûrissent p en d an t p re sq u e toute l’année; celte prévision de m a tu rité
exige donc des appréciations aussi différentes qu ’il y a de catégories de ces variétés.
Une Poire d’été ne sera p as récoltée comme une Poire d ’automne, et une Poire d ’automne
comme une Poire d ’hiver. Plus une Poire e st de maturité précoce, moins longtemps
d ’avance il convient de la cueillir. Ainsi les Poires m ûrissant au commencement de
ju ille t sont à cueillir tro is ou quatre jo u rs avant maturité, et si elles sont cassantes ou
à ch air un peu ferme, deux jours suffisent. P ren an t pour exemple deux variétés
b ien connues : un Doyenné de ju ille t cueilli quatre ou cinq jo u rs d ’avance aura une eau
plus abondante, plus relevée que s’il eût jauni su r l’a rb re ; un Blanquet, au contraire,
a u ra plus de sucre et n ’aura pas encore pe rd u son eau au moment où il au ra revêtu la
livrée d ’un jaune doré de l ’entière maturité.
A m esure que nous avançons dans la saison, l ’èpoque de la cueillette des Poires sera
plus a n tic ip ée ; ainsi celles du mois d 'ao û t a tte n d ro n t facilement quinze jo u rs au fruitier,
en améliorant la finesse de leu r parfum, sans p e rd re dc leur eau. Telle variété exige
plus, telle autre exige moins; c ’est une étude à faire, en é chelonnant les époques de