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ne doit jamais ê tre cueillie que com p lè tem en t m û re ; et l ’on d it avec raison que le
pi'olclairc, oblige de ménager sa bourse, maiigo dc moillciires cerises que le riche, plus
soucieux du luxe des primeurs que de la satisfaction du goût de ses convives. La cerise
change bientôt de couleur et môme avant d’.ivoir a tte in t toute sa grosseur ; aussi combien
d ’iaipatieiUs d’appétit ou de gain sc b â ten t tro p àen jouir. Quelle différence cependant
de saveur et do qualités hygiéniques en tre une cerise à peine rougie et celle dont la peau
s’est colorée d ’uu beau p ourpre foncé passant ju s q u ’au n o ir p our c ertaines va rié té s,
entre une cerise aux couleurs blafardes et celle dont le to n chaud, ambré ou tran sp aren t,
indique que le sucre est achevé dans sa chair.
Les différentes variétés dc cerises se divisent en quatre classes assez d istinctes: les Guignes
à c h a irp lu s ou moins m olle, bien juteuse e t sucrée; les Bigarreaux à chair ferme, croquante
et souvent Irôs-sucrée; les Cerises p ro p rem en t dites à cbair te n d re , sucrée et acidulée,
et les Griottes h chair un peu plus ferme e t d é c id ém e n t acide. Les fruits des deux pre-
mièresclasses atteignent leur maximum dc qualité quelques jo u rs après qu’ils ont acquis
toute leur couleur, dont T intcnsilé est différente p o u r chaque variété; tro p lontemps après,
la cbair des Guignes s ’amollit trop, laisse évaporer son sucre e t son parfum et décline
môme quelquefois ju sq u ’à la fad eu r ; les Bigarreaux p e rd en t leur consistance croquante,
leur chair devient creuse au to u r du noyau e t subit une so rte de décomposition qui en
d énature le sucre et le parfum. Lcs Cerises p ro p rem en t dites se c olorent presque toutes
Irès-p rém a lu rém en l; elles seront cnlre-cueillies, c ’e st-à -d ire détachées de Tarbre à
plusieurs reprises, à mesure qu ’elles arrivent au tou décisif de l ’entière maturité avant
q u ’elles a ient perdu le b rillant dc leu r coloris c tq u e le u r peau soit devenue te rn e , indice
d’un commencement de fermentation intérieure qui altère la fraîcheur de leurs sucs
mélangés dc douceur et d ’une agréable acidité. La p lu p a rt des variétés de Griottes
peuvent re s te r longtemps à Tarbre et ne ré c lam en t u n e cueillette anticipée que si elles
sont destinées au liquoriste ou au contiseur. Leur chair est o rd in a irem e n t pourvue d ’une
certaine dose d ’aslringence qui contribue à les m a in ten ir longtemps au même degré de
maturation, ot même sou v en t elles sont préférées lo rs q u ’ayant p e rd u une partie de
leur eau de végétation, la p ro p o rtio n de leu r sucre toujours assez faible est devenue
plus appréciable.
L’Abricot doit ê tre d é ta ch é avant que sa couleur soit devenue tro p mate, sinon il serait
pâteux e t son jus moins relevé; sa peau d o it avoir encore to u te sa vivacité de ton, et s ’il
ne faut pas faire effort pour lo sépa re r du rame au, il n e doit pas non plus tom b e r trop
facilement dans la main. Rangé avec précaution dan s un p an ie r où les lits ne seront pas
entassés, il sera déposé au fruitier dont la fraîcheur, en m odérant le travail de la m a tu ration,
lui conservera to u te son eau ra rem en t tro p abondante.
Les Primes seront cueillies au m om en t où le développement de le u r arôme, leur
facilité à céder aux secousses imprimées à Tarbre, annoncent le u r entière maturité. Deux
ou tro is jo u rs de séjour au fruilier le u r d o n n e ro n t un ju s plus abondant et plus relevé.
Évitez de les a rra c h er si elles ré s is te n t; elles a ch èv e ra ien t bien leur eau au fru itie r,
mais elle serait sans sucre et sans parfum. Quelques variétés à p e a u épaisse, à chair un
peu consistante, gagnent à être a ttendues ju sq u ’au p oint où leu r peau s’affaisse ou se
rid e légèrement; leu r sucre est alors plus c o n c e n tré , sans q u ’elles a ien t perdu leu r
parfum, et leu r chair est devenue plus fondante. Nous pourrions cite r, de ce nombre,
la Goutte d ’or, la Mirabelle tardive et la Fulton des Américains qui est de bonne consommation
jusque dans la première quinzaine do novembre.
A bientôt la cueillette des Pêches, des Poires e t des Pommes.
M a s .
CINQUIÈME ANNÉE. N® 7 15 AOUT 1 8 6 9 .
LE VERGER
PUBLICATION PÉRIODIQUE D’ARBORICULTURE ET DE POMOLOGIE
REVÜE MENSUELLE
CHRONIQUE HORTICOLE.
■ — La nécessité d ’un tirage q u i ne p eu t pas a tten d re , et aussi celle de l ’apparition
toujours exacte du Verger, vont a p p o r te r au jo u rd ’hui une rude épreuve à ma p a tien c e ,
en m ’obligeant k re ta rd e r d ’un mois les témoignages de ma plus vive satisfaction, au
sujet des nombreuses petites h e rb e s ro u g e s que le 15 août ne va pas man q u e r de greffer
en fente sur la boutonnière des h o rticu lte u rs ; cette fois, je n ’en doute pas, c et immense
in té rê t qui semble na ître p a rto u t en faveur de ceux qui, vivant de le u r cu ltu re , nous
p e rm e tten t de vivoter à n o tre to u r, va se manifester enfin p a r uu de ces élans décoratifs
si longtemps comprimés. Déjà les concours régionaux de Chartres f
fo u rn i l’occasion de ren d re hommage, dans ce sens, à deux hommes zélés, M. Courto. ,
vic e -p ré sid en t de la société d ’Eu re-et-L o ir, e t M. Delaeour, président de celle de 1 Oise
qui tous deux ont ta n t fait pour l ’h o rtic u ltu re de le u r d épartement ! L élan é tan t donné
e t les regards paraissant aller enfin dans la bonne direction, je n ’hés.te pas à c ro ire que
n ombre d ’oublis vont se trouve r effacés, et, d u t la chronique prochaine exiger u n supplémen
t, je me réjouis d ’avanoe d’avoir à y insérer toutes les nominations qui intéressent
Thorticulture. Donc, au 15 sep tem b re, et j ’espère que tous ceux a qm je vais faire subir
ce re ta rd de publicité voudront bien me le p a rdonne r d ’avanoe.
— Les expositions automnales s’o rg a n is en t; les plantes o n t triomphé ju sq u ’alors les
fruits vont avoir leur to u r. Hambourg le u r fait une assez large part, ainsi qu aux arbres
qui les p roduisent, dans son exposition internationale d ’h o rticu ltu re , où les lu tte u rs
français, espérons-le, figureront avec avantage; ce sera du 2 au 12 septembre. Le
c ercle horticole du Nord, encore to u t plein de la fougue de la jeunesse, ne se contente
pas d ’avoir eu cette année un succès d ’été, il veut u n succès d ’automne et il annonce,
p o u r le 26 septembre, une exposition de fruits, de légumes et de fleurs coupées Je
retrouve dans son programme l’innovation à la mode : — puissent toutes les modes être
aussi raisonnables 1— pas de concours spéciaux, tous les produits horticoles admis,
pourvu q u ’ils en soient dignes. A la bonne h e u re ! Le Cercle horticole du Nord n a
que des praticiens pour membres titu la ire s , une exposition bien reuss.e est pour lui
un e question de co rp s; elle réussira.
— P u isq u ’on perfectionne les pro g ram m es, il serait bien temps, il ne serait q u e
tem p s même de suivre enfm la voie q u ’a tra c é e depuis plusieurs années la Société Autunoise,
c ette Société dont on ap p ren d avec é tonnement Tâge encore presque en fan tin ,
lorsque Ton suit des yeux son organisation sage e t p ra tiq u e et les résultats o b ten u s. En
ce temps où Ton glisse si volontiers la main dans les écrits ou les recettes des confrères,