
Eu notre qualité de sociétaire, nous émettons le voeu que l ’institution débute par une
exposition générale et un congrès, A la suite de 1867, l’agriculture et ses industries
annexes réclament une revanche. Nous souhaitons vivement qu ’une Société composée
d ’éléments aussi vivaces ait l’honneur de leur en offrir l ’occasion.
C o n g r è s p o m o lo g iq u e d ’A l l em a g n e . — Dans leurs réunions pomologiques, les Allemands
ne se bornent pas à discuter le mérite et la synonymie d’un fruil, ils abordent les
questions qui se ra tta ch en t à la culture des a rbres et à la production fruitière. Les discussions
qui en résultent sont instructives, et les membres non assistants peuvent en
prendre connaissance dans les annales du congrès. C’est ainsi que du 24 au 27 septembre
1867, le Congrès pomologique séant à Reutlingen (Wurtemberg) a tra ité des sujets
suivants, et vient de les livrer à la publicité :
Quelques observations générales sur les pépinières, par Donauer. — Instruction pour l’entretien
des vergers. — Su r l’arboriculture, par Lobbecko. — Importance de la culture des
arbres fruitiers, p a r Charles Baltet (traduction par M. Ed. Ladé). — Idée sur Varboriculture
dans les environs de Brixen, par Sargant. — One apparition remarquable sur les pommiers
et poiriers en 1867, par Fischer. — Trois ennemis de l'arboriculture en Amérique, par
Siedhof. — Expériences sur l'arboriculture dans la forêt Noire en Wurtemberg. — Sulfatage
des tuteurs, par Mayer. — Culture des arbres fruitiers en pots, par Kienast. — Culture
de la vigne dans la vallée de Zell, par Golsen. — Proposition pomologique de la Société d'agriculture
de Kandern, parSchanzlin et Betsch. — Récolte de 1866, par Fischer. — Rapport
sur l'état des arbres fruitiers en Silésie, p a r Appler. — Rapport sur l ’état des arbres
fruitiers en Hohenzolleren, par Blurnenstetter. — Les meilleures cerises et prunes, par
P. Oberdieck. — La taupe mange-t-elle les vers blancs, p a r Regendanck. — La culture du
Pêcher, par Hausser. — Le vinpétiotisé [mousseux) du Neker. — Glacières dans lesquelles on
conserve les vivres en Chine, par Pousseilgue. — L'azote de la tourbe agissant comme engrais,
par Schultz. — Le sang considéré comme engrais d'été, par J. Nieprascbk. — L a pomologie
en Suède, par Eneroth.
P r i x d é c e r n é s p a r l ’A c a d é m i e d e s s c i e n c e s . — Dans sa séaUCC solennelle de 1868,
notre premier corps savant a décerné les prix suivants, qui se ra tta ch en t à l’horticulture.
Prix de statistique fondé par M, de Montyon, à M. Eugène Marchand, pour son Etude
statistique et économique sur l'agriculture du pays de Caux.
Prix Desmazières, à M. Antoine de Bary, pour son Traité sur les champignons et les
lichens.
Prix Bordin, Étude de la structure anatomique du pistil et du fruit dans ses principales
modifications, à M. Pb. 'Van ïie g h em , pour son beau travail consistant en un mémoire
manuscrit de 2Ü0 pages, avec atlas de 39 planches repré sentant plus de 500 ligures, donl
les commissaires demandent l’impression dans le recueil des savants étrangers.
P r im e s d ’h o n n e u r d e l ’h o r t i c u t i n r c . — En a ttendant que I’h o rliculture ait ses primes
d ’bonnour spéciales, elle est admise dans les concours régionaux agricoles, et les h orticulteurs
ont le droit de présenter leurs cultures à la commission de visite des fermes
pour la prime d ’honneur.
Au concours régional de Montpellier, le 2 mai 1868, M. F. Sahut a obtenu une
médaille d ’or pour ses écoles fruitières et forestières. En 1867, au concours régional
l’établissement de Troyes, Baltet frères, obtint une médaille d ’or grand module.
Ces deux maisons sont, à notre connaissance, les seules qui aient obtenu une distinction
aussi élevée; à moins que l’on y ajoute l ’exploitation qui re çut la prime d ’honneur
dans les Alpes-Maritimes, et dans laquelle se trouv,aient des pépinières d’Orangers, de
Citronniers, de Myrtes, de Grenadiers et de divers végétaux industriels.
Bécoration dans l’iiorticniture. — Le 31 mai, l’Bmpereur et l ’Impératrice ont visité à
Rouen la magnifique exposition organisée par la Société centrale d ’horticulture de la
Seine-Inférieure, el ont daigné en complimenter M. Roustel président, en lui remettant
les insignes de chevalier d e là Légion d’honneur.
Nous applaudissons à cette distinction qui honore le titulaire en même temps q u ’une
des Sociétés horticoles les mieux organisées, et qui a compté à sa tê te des hommes tels
que Prévost, Tougard, MM. de Boulteville, d ’Estaintot, Roustel.
Poirier Aviiiiani panaché. — En rendant compte des nouveautés horticoles gagnées
récemment dans le d épartement de. Seine-et-Marne, M. Camille Bernardin, président
ou secrétaire général de plusieurs Sociétés d ’horticulture, cite au dossier de M. Soipion
Cochet, pépiniériste à Suines, le Poirier William panaché, « plus vigoureux que l ’ancien
William, d ’où il est sorti. » Nous avons certainement confiance dans les paroles de nos
confrères Cochet et Bernardin ; mais ils vo udront bien nous expliquer comment il se
fait qu ’une sous-variété malade soit plus ro b u s te que son type?
L’an dernier, M. Deseine, ho rticu lteu r à Bougival, nous a montré un P . Fondante de
Noël panaché ; de notre côté, nous avons trouvé les P . Doyenné d ’hiver. Fleur de neige,
Anna Audusson, de longres, à feuilles ou à fruits panachés, mais peu vigoureux, ou
insigniflants au point de vue de la culture. Espérons que la William aura plus de
chance.
Nos frnits d.ons l ’nimaïaya. — 11 paraît que les mouts Himalaya, si riches en Rhododendrons,
se p rê ten t à la cu ltu re des arbres fruitiers. A diverses altitudes, et même sur
les sommets arides, on ren co n tre l ’Abricotier, le Cerisier, le Poirier, en forts spécimens.
Comme dans la Syrie, l’Abricot est. assez bon et d ’une fécondité prodigieuse ; à ce point
que les montagnards en ramassent les noyaux, dont l’huile suffit à leurs besoins, si nous
en croyons la Société d ’acclimatation. Les Cerises servent à composer plusieurs
liqueurs agréables. Quant aux Poires, elles sont abondantes, mais tellement dures et
acerbes, qu’on les abandonne en p a rtie aux singes et aux perruches.
Eatrctien des arbres en rerger. — Tandis que l ’on martyrise les arbres fruitiers en
basse tige, on néglige ceux en plein vent. Aussi ne produisent-ils, en général, q u u n e
année sur deux ou trois, et des fruits moins beaux. Un propriétaire de la Brie, M. Bigot,
à Guermantes, possède un verger qui lui rap p o rte chaque année de très-beaux fruits. Les
arbres sont dirigés à haute tig e , en vase plus ou moins régulier et soumis à une taille
.annuelle; le chiffre de la production, ta n t en fruits de table q u ’en fruits économiques,
représente un revenu magnifique.
Quand les arbres sont épuisés p a r l’âge ou les productions, on les regreffo à la base
des branches principales, avec une variété plus vigoureuse que la précédente ; et I on
continue à les dresser, à les tailler et .4 les tenir dans un état constant de propreté.
En Allemagne et en Belgique, on préfère généralement la forme pyramidale, à haute
tige. Les arbres qui en résultent ont une belle apparence, et sont faciles à conduire.
Fabrication du cldrc. - La Société d ’horliculture de Beaiivais ayant ouvert un
concours pour le meilleur manuscrit sur la fabrication du cidre, le premier prix a été
accordé au Mémoire remarqualilc de M. Haucbecorne, pharmacien à Yvetot. Dans un