
! ( f
i:
( t
' I
Le département de l ’Oise est d é cidément le mieux organisé en associations h o rticoles.
Après les Sociétés de Beauvais, de Clermont, de Senlis, de Corapiègne, qui ont
des sections et des correspondants dans les moindres recoins de leu r circonscription,
et qui se consacrent plus spécialement à l ’a rb o ricu ltu re fruitiè re ,'voici le canton de
Noyon qui édifie une Société, o p o u r le développement et l ’amélioration de la culture
des arbres h fruits », à l ’exemple encore de sa voisine, de Cbauny. Comme ses aînées,
elle possède un professeur d’a rb o ricu ltu re en titre . M. C. 'î'igncroii a été choisi p a r la
Société d ’a rboriculture de Noyoïi.
La Société d ’h o rticu ltu re du canton de Vaud (Suisse) a pris une bonne résolution:
désormais elle p ublie ra le b u lle tin de ses travaux. Nous sommes heureux de voir no tre
compatriote, M. Carrier, professer avec succès la culture des arb re s fruitiers et de la
vigne ù Lausanne, à Yevay, à Frib o u rg , à Ncufcliâtel, etc. Mieux inspirés que nous, les
Suisses se p roposent dc cré er une chaire d ’a ib o rieu llu re et de viticulture en faveur de
ce jeune et zélé professeur. Dans son budget, la société vaudoise inscrit une certaine
somme pour des pièces d ’argente rie à d istrib u e r à titre de récompense. C’est un acheminement
aux primes u tile s ; nous y applaudissons. Nous aimons les médailles quand
elles sont accompagnées d ’un ouvrage, d ’un objet d ’a rt, ou comme la médaille d ’honneur
de la prochaine exposition dc Santiago, qui sera doublée d’une prime monétaire
de 4000 fr. Après tout, le (irix d ’h o n n e u r de la musique à l’Exposition universelle a bien
été une somme de 5000 fr. e t une couronne de vermeil. Mais il faut dire que l’arboriculture,
la sylvioiiUure, la viticu llu re et la pomologie n’ont pas eu de grand prix !
Éloge du Verger. — Après Ics intéressantes livraisons consacrées au Pêcher et au Cerisier,
rédigées avec verve, science et ta len t pra tiq u e , M. Paul de Mortillet continue Les
meilleurs fruits p a r le chapitre du P o irie r, et débute p a r une étude sommaire des ouvrages
pomologiques anciens e t modernes. ArrivéauVEaGEa, voici comment s’exprime
le savant auteur des Quarante Poires :
« Commencé en 1805, le Verger est au jo u rd ’hui arrivé à sa quatrième année, etc.
» Avec M. Mas, pas de position officielle, nous sommes en présence d ’im amateur
livré à ses propres ressources; mais c et amateur est actif, intelligent, observateur; il sait
étudier la nature, la surprendre dans ses secrets, lui demander compte de ses caprices.
M. Mas habite une petite ville, au fond d ’une province ; pour lui, point de ces facilités
q u ’offrent les grands centres, el Paris su rto u t; mais il est studieux et in s tru it; il saura se
former une riche bibliothèque ; et to u t en observant ses ja rd in s, il fouillera les auteurs
anciens, il dépouillera ceux de l ’Allemagne, de l’Angleterre et de rAmérique. Je ne connais
pas d ’homme, en France, qui étudie mieux et plus consciencieusement un fru it et
l ’a rb re qui le porte. Lisez ses d escriptions? si elles pèchent p a r un point, ce sera par
excès de détails; mais, pris isolément, ces détails seront toujours vrais. »
Nous partageons l’avis deM. de Mortillet. Le pomologue de Meylan n ’ayant jamais
compté pour un flatteur, nous n ’hésitons pas à p u b lie r son appréciation indépendante
sur le Yeegeb, dût la modestie de son Directeur s’en effaroucher.
Ch a u l es Ba l t e t ,
Ho rticultevir ù Tro y es.
LE JA R D IN F R U I T IE R .
UN PRÉTENDU COLMAR YAN MONS.
Yoici un fruit peu répandu, et qui mérite de l’être, su rto u t comme fruit à compotes,
où il est de première qualité ; son a rb re est beau, grand, fertile, assez rustique, poussant
bien sur franc et sur cognassier; son nom vrai et son origine sont encore douteux
et me sont moins connus que ses qualités. Il n ’est p o u rtan t pas nouveau, je l ’ai vu il y a
plus de vingt ans planté dans la belle collection du ja rd in des plantes de Rouen;
i’io-nore d ’on il provenait. Prévost l’a d é crit sous le nom de Colmar van Mons dans la
p X o g i e de la Seine-Inférieure, en 1850. Malgré l ’affirmation de Prévost, je ne puis
croire avec lui que ce fru iU à soit celui obtenu p a r l’abbé Duquesne et dédié à van
Mons pas plus que le Colmar des Invalides qui p o rte aussi ce nom. Et voici sur quoi je
fonde’ mon opinion. D’abord les trois Colmar van Mons connus sont tous, d ’après les
auteurs pomologistes, des gains dc l ’abbé Dusquesne? ce qui est beaucoup tro p et pas
assez clair, et il est peu probable que malgré l’admiration du bon abbé pour le prince de
la pomologie, il lui ait dédié trois fruits différents sous le même nom. D’ailleurs deux de
ces fruits paraissent ê tre peu connus en Belgique : ce sont celui qui nous occupe et
le Colmar des Invalides. Ils n ’ont pas été, ju sq u ’à pré sent du moins, décrits p a r les
luteurs belges, e t M. Bivort a seulement d é c rit, dans son Album de pomologie, le gros
Colmar van Mons, lequel me pa ra ît ê tre le vrai. Le fruit figuré ci-contre a été décrit seulem
en t par Prévost. Yoici la description très-exacte d ’ailleurs qu’il en a donnée [Pomologie
de la Seine-Inférieure, page 200) :
Poire Colmar van Afons. — Arbre fertile, s ’accommodant bien de la forme pyramidale ;
il est d ’origine belge, et a été obtenu par M. Duquesne. Rameaux flexueux, blond foncé
ou obscur, sans stries, abondamment pointillés de lenticelles grises très-apparentes.
Boutons à bois saillants, ovales, presque obtus, n o ir m a rb ré gris cendré. ^
Feuilles lancéolées, ra rem en t ovales-aiguës, arquées, à bords latéraux relevés en gouttière
; la d en tu re est p e tite , obtuse, peu profonde.
F ru it moyen ou gros, ovale piriforme, obtus, très-renflé, et parfois bosselé vers le
milieu de sa hauteur.
Pédoncule gros, sans ê tre charnu, brun verdâtre ou c o u leu r olive, long de 3 à 4 cen-
timèlres, implanté dans une cavité à bords relevés de que lq u e s bosses.
CEil grand, presque à fleur du fru it; sépales persistants, larges et longs, ouverts et
étales.
Épiderme jaunâtre, irrég u lièrem en t pointillé et m a rb ré gris foncé, parfois faiblement
nuancé de rose du côté du soleil.
Chair demi-fine, pie rreu se au to u r des loges séminales, tendre, mais non fondante,
d ’un blanc jaunâtre.
Pépins moyens, renflés longs, très-aigus, brun m a rb ré noir. La m a tu rité arrive en
décembre et jan v ie r; o rd in a irem en t cependant elle est indiquée en-Belgique en mars
et avril. Ce beau fru it est p lu tô t bon à cuire qu’à m an g e r cru, etc. Récoltée su r franc,
cette poire se conserve aisément ju sq u ’en mars, et si c ’est un fruit à cuire, on peut dire
qu’il est de première qualité pour cet usage.
Il est facile à reconnaître à son aspect bombé, c ’e sl-à- d ire plus renflé du côté opposé