
Mais la culture du Rosier est éminemment française; et lo souvenir des splendides
collections dn Champ de Mars nous ont fait trouver un peu maigres les sujets de
madame Tertzwcil-Rouqué, de Gand; hien q u ’elle possédât en pleine fleur :
Niel, Madame Fuicoi, Maréchal Vaillant, Comte de Paris, Charles Lefèure, Victor Verclier,
Madame Charles Baltet, Madame Knorr, Nipheios, Président Mas.
r ia n te s de pleine te rre . — L’amour dc la p au ic h u re se retrouve ici. A côté des jolies
plantes vivaces Scilla amoena, Arabis alpine, Trillium grandiflora, Soldanella alpina, Dian-
thus Marie Paré, Spirtea japonica, Dielytra spectabilis, Anemone horiensis. Iris pumila, se
présentent les sous-variétés panachées, tigrées, mouchetées, striées, maculées ou bordées
de blanc, dcjauno, de pourpre, dont les types sont les Ligularia Kempferi, Symphitum
officinalis. Convallaria maiallis, Beilis perennis, Saxifraga, Auhertia, Funkia undulata.
Scrofularia mellifera, OEnothera frutescens, Artemisia vulgare.
Quoique é tant sans panaclmrcs, les apports de Résédas n ’en ont pas moins été admirés
et bien sentis, ainsi que les Violettes Delabordei (rose), Arborescens plena, Odorata fiore
pieno. Id, alba, Queen o f the violettes. La superbe variété le Czar m anquait à la collection.
Les Primevères doubles, au coloris b la n c , soufre, lilas rouge, violet, amarante,
b ru n ; et les Pensées Madame A. Verschaffelt, Miroir de beauté. Madame Delesalle, le
Semeur heureux. Madame Delobelle, Henderson, Gloire de L ille, Leonidas, l'E n fa n t dormant,
sont do bonnes variétés pour bordures et corbeilles.
La reine des p etites plantes dc pleine te rre a été bien certainement la Jacinthe. A p a rt
le lot de M. Van Houtte, la ville dc Harlem, en Hollande, avait garni les tablettes de la
serre consacrée aux Jacinthes, aux Tulipes — voire aux Cactus, — afin de ne pas gôner
l’éclat des séduisantes hollandaises.
Le public a constamment stationné devant les envols de MM. Van Waveren, A. Bar-
naert, Krelage, Zocher et Voorbelm-Schneevoogt, dc Haarlem, et Van Houtte, dc Gand.
Les plus belles des belles Jacinthes sont certainement les suivantes :
Jacinthes blanches et carnées: La Vestale, Mammouth, P/ieba, Hercule, Snowball, Michel
Angelo, Voltaire, Mont-Blanc, la Candeur, Madame Von den Hoop, Grandeur à merveille
(cbair), Lord Wellington (carné).
Jacinthes rose et rouge: Prosper Alpin, Reine des Jacinthes, Joséphine, Princesse Charlotte,
l ’Éclipse, Bouquet tendre. Prima donna, Milton, Solfatare, Cavaignac, Am y , Bouquet
royal. Lina, Amphion, Tollins (lilas), T Unique (lie do vin).
Jacinthes bleues et pourpres : Nalob, Alexandre Cantyler, Robinson, Pienemann (grande
fleur), Charles Dickens, Em pereur Alexandre, Van Speyck, La nuit, Siam, Grand lilas,
Lamplightcn, Maria, Czar Peter, Mimosa, Pu rp u re a superbissima, l ’Enfant de France
(rouge cl bleu).
Jacinthes jaunes et cuivrées : Alphonse Karr, Héroïne, Duo de Malakoff (cuivrée).
Un exposant désignait les variétés que nous écrivons en italique, comme étant propices
a « l’o rnement des salons » et les groupait p a r terrines de 25 plantes de la même sorte ;
— à la façon d’un pomologue qui exposerait des corbeilles de William, Duchesse, Louis(!
bonne. Beurre Diel, Bourré d ’Hardenponl, Passe-Crassane, et les recommandant pour
la culture spéculative.
Le lecteur qui aime un article pour le style trouvera le nôtre fort ennuyeux- mais
l’amateur qui tient à savoir ce qui se passe dans le monde horticole, et à c"e qu’on lui
indique les meilleures plantes au milieu des nomenclatures interminables et changeantes
du catalogue commercial, pourra prendre bonne note des noms de plantes et arbustes
que nous avons cités. Ils sont choisis de visu, et sans nous préoccuper du b ru it ou du
silence qui a dû accompagner leur na issance , nous les recommandons aux vendeurs
ot aux acheteurs. N’est-ce pas là lo b u t des Expositions ?
C h a r l e s B a l t e t ,
Tlorticulteur ù Troyes.
QUATRIÈME ANNÉE. N 5 15 MAI 1868.
LE VERGER
PUBLICATION PÉRIODIQUE D’ARBORICULTURE ET DE POMOl.OCIE
REVUE MENSUELLE
CHRONIQUE HORTICOLE.
L’Exposition universelle a emporté avec elle toutes les admirations et toutes les
ardeurs. L’insouciance a suivi l’enthousiasme, même en matière de jardinage. L’exposition
que la Société impériale et centrale d’horticulture vient d ’ouvrir au Palais dc
l’Industrie en est une preuve. Malgré un appel des plus pressants, malgré le zele des
organisateurs, qui ont fait vaillamment leur devoir, l’ensemble a été au-dessous de cc
qu’on devait attendre. Sommes-nous blasé sur les belles plantes depuis les merveilles dc
1867 e l de Gand, ou bien no ire opinion est-elle partagée par la majorité des visiteurs ?
Nous croyons être dans le vrai en ten an t pour ce dernier parti. D’ailleurs, il faut bien
dire que les produits, disséminés dans cette immense nef du Palais, sont toujours
écrasés par les dimensions de l’édifice; le s sp é c im en s géants y paraissent pygmées.
De plus, le ja rd in symétrique dans lequel les plantes sont groupées est peu propre à un
effet d ’ensemble satisfaisant. Nous ne sommes pas toujours satisfait du ja rdm tortillon
ordinaire des expositions florales, ni du bassin en cuvette, ni de ces fossés tortueux en
ciment, qui ressemblent à une rivière « comme deux gouttes d ’eau ». Mais nous croyons
toutefois q u ’une autre disposition eût été plus pittoresque et plus séduisante. Donc
succès modéré, Société digne de louange par scs eflbrts, exposants récalcitrants et trop
amis du chez soi, deux ou trois bons lots, tel nous semble le croquis résumé de l’Exposition,
qui s’est tenue aux Champs-Élysées du 1 " au 8 mai. Nous y avions admiré de
belles plantes à feuillage de MM. Lierval et Loise, deux massifs de Ficus provenant des
serres de la ville de Paris et envoyés là « pour garnir », de jolis calcéolaires, une collection
d ’arbustes dc plein air de M. Honoré Defresnc, parmi lesquels des espèces rares à
Paris, des Rhododendrons qui eussent été sans doute fort beaux en fleur, mais dont
nous n ’avons vu que les boutons, de charmantes Orchidées fleuries de M. Lüddemann,
avec quelques espèces peu communes, des plantes vivaces panachées de belle culture,
des Résédas superbes, des Pensées plus belles encore, de très-bons lots de Conifères,
des Rosiers très-charmants de M. H. Jamain, les bouquets Bernard et les Caladium de
M, Bleu. A notre humble avis, les plantes de M. Bleu étaient la pièce capit.ale dc 1 Exposition,
si pauvre en nouveautés. II avait exposé le plus grand nombre de ces semis m a p i -
fiques que nous avions vus l’an dernier au Champ-de-Mars, et qui se présentaient
aujourd’hui en exemplaires de belle culture. Les variétés nommées Triomphe de l lixpo-
siiion, M. Bleu, M. Toe Play, M. Alphand, Impéruiriee Eugénie, Lamartine, Isidore Leroy,