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» déclarons hautement que vous enaviez déjà mérité l ’année de rn iè re . » Vous voyez d ’ici,
n ’cst-ce pas? un Ministère ou une Préfeoluro écrivant à une Société ; «P a r les services
» que vous avez rendus celte année à l ’h o rticu ltu re , vous avez m é rité une subvention
B considérable, c’est pourquoi je me hâte dc d é clarer q u ’il y a dix-huit mois je vous en
» ai envoyée une ; je me fais donc un vif plaisir de vous faire p a rv en ir un rappel de sub-
» vention; c ’est de toute justic e. » Voilà ce que l’on n omme des rappels de médailles. Il
n ’y a rie n comme d ’Ctre riches, voyez-vous, pour vous faire faire la rg em e n t les choses !
— Il existait au commencement de oc siècle, h Urgosse, dans lo d é p a rtem en t du Gers,
uu brave cultivateur du nom de Girain, qui n ’était pas, il s’en faut de beaucoup, aussi
prodigue que cola. Ce u ’é ta it pas un rich a rd , c ’est vrai, mais enfm il avait un te rra in ,
un te rra in à lui, sur lequel il au ra it pu du moins te n te r quelques expériences ; mais,
aussi fier que certaines Sociétés d ’ho rticu ltu re, il les laissait te n te r par d ’au tre s. P eu
jaloux d’encourager l ’in d u strie des pépiniéristes, c’est dans les bois voisins q u ’il était
allé faire une ràllo do sauvageons de toute sorte , au moyen desquels il s’é ta it confeo-
tioniié une haie vivace, longue et épaisse. Or, voici q u ’un en d ro it dc la haie s’é ta it mis à
dépasser le re s te ; puis une tige s’é ta it élancée, puis des rameaux, un a rb re e n tie r enfin,
un p o irier, vigoureux, branchu, feuillu et plein de p romesses. Aucune Société d ’h o rticu
ltu re n’ayant envoyé de Commission p o u r d onner des conseils e t aucun professeur
n ’élaut venu lui appliquer une méthode de taille, le p o irie r avait poussé à la grâce de
Dieu et était devenu magnifique. Dame ! c’é ta it dans le vieux temps, et l’on ne souffrirait
plus ces choses là de nos jo u rs !
Mais ce n ’e st pas to u l de d o n n e r du bois ot des feu ille s ; du m om en t qu’on s’intitule
a rb re fru itie r, il faut donner du fruit, el le p o irier ne d onnait que d e l ’ombro. De Tombre,
c’c st du te rra in p e rd u p o u r les légumes ; ta n t pis p o u r le sauvageon des bois d’Urgosse,
la cognée du p è re Giram lui a p p re n d ra à vivre C’est dur, p o u rta n t, d ’a b a ttre comme
cela une vieille connaissance ! Que diable, aussi, pourquoi n ’avoir pas donné seuleinoiit
une p o ire ,q u ’on la v o ie ? .,.. Attendez doue! mais si ! tenez, voyez-vous? là-haut, en voici
une ! puis là-bas une au tre , puis une au tre ! On g rim pe, on cueille, on goùle. Mais c ’est
délicieux, cela ! Abattre un pareil a rb re , nenni !...L e p o irie r re s ta ; p a r reconnaissance,—
il p a ra ît qu ’en ce temps-Ià il y avait encore de la reconnaissance ; — il donna une belle
récolte Tannée suivante, puis, deux ans après, une au tre , e t ainsi dc siüle. — Ah ! çà,
mais, ce père Giram, où donc a-t-il trouvé ces bonnes poires qu’il nous vend si bien ? —
Eh ! bon Dieu! daus mon ja rd in , là-bas, quelque p a rt. — Parfait, cela ! vous nous donnerez
des greffes?.... Donner des greffes!!! cela veut dire faire les au tre s aussi riches
que soi-mèine. — C’est bon, on v e rra Et cependant le père Giram donna et redonna
des greffes. Comme il é ta it généreux, le p è re Giram ! C’est q u ’il avait dans son ja rd in , le
finaud, dos poiriers qui ressemblaient ta n t bien que mal à son poirier, au vrai, et, ma
fo i...., on est marchand ou on ne Test pas bref, il avait jo u é ses confrères. —
L’h ab itu d e , h eu reusement, s ’e st passée de nos jo u rs ! — Drôles de greffes que vos grelfes !
père Giram, les fruits ne sont p lu s du to u t les mêmes. — Tiens ! ah bah ! c’est le te rra in ,
bien s û r Chacun avait été trom p é, chacun en fit son d e u il.... avec espoir de revanche.
C’est un médecin, — les médecins sont capables de to u t ! —■ le d o c te u r Doal, qui fu t le
vengeur commun. Sans h é siter, h a rd im en t, eu plein soleil et devant la famille, le docte
u r, qui avait été trom p é comme les autres, — m ou Dieu, oui ! — s’ou fui un b eau jo u r
d ro it à l’a rb re Une, deux, t ro i s ! .... avec son c o u te a u— les inimitables serp ettes
Gressent n ’é taient pas inventées en co re; — il taille, il taille, il taille, et le voilà qui sort
to u t bonnement avec un p aquet de rameaux. Ou en a u ra , des greffes, père Girain ! Un
autre en eû t vu de belles, mais le doc teur, pensez donc, le médecin de la famille! Un
m é d e c i n , c ’est presque le bon Dieu dans c ertains moments, et il fait bon alors de se
l’avoir favorable. Bref, les rameaux du sauvageon se m a riè ren t peu à peu à tous les
p oiriers du pays, et voici comment la p o ire Giram, dont vous pouvez voir la description
complète dans cette livraison même, s’est rép an d u e dans la c o n tré e , el n’y sera pas
internée, je Tespère.
— En r e l i s a n t d e rn iè rem en t le jo u rn a l d ’une Société d ’h o rticu ltu re , ce p o urrait b ien
ê tre celle de la Seine-Inférieure, — j ’avoue m’ôlre trouvé plus à pla in d re encore que le
père Giram, à qui du moins personne n ’a renié le mérite do sa trouvaille. J ’y ai lu, en
effet, qu’un membre de celte Société - ce p o u rra it bien ê tre M. Collette — a donné nn
moyen ingénieux de reconnaître la qualité d ’un fruit, sans même on en tam er 1 épiderme.
11 suffirait d ’é crire à l ’encre sur la peau de ce fru it; si Toncre p ren d très-bien, bon fru it;
si Tenore prend très-mal, mauvais f r u it; si T c n c re a des c aprices, fruit douteux. Parfait,
M. Collette ! et c’est to u t à fait cela que je rép è te à to u t le monde depuis une dizaine
d’années, et que j ’ai consigné ja d is dans la Hevue de l’horticulture, un jo u rn a l que je
reg re tte toujours ! — seulement je ne l ’appliquais q u ’aux poires et aux pommes, et je
crois que j ’avais raison. Ce serait te rrib le , n ’est-oe pas? d ’av o irtto u v é une chose pareüle
e t d ’en ê tre ré d u it à rab â ch e r le sic vos non nobis ! Allons, une simple petite rectification
à faire ! et une expérience aussi.
— Autre revendication plus sérieuse. - Nous commençons à voir so rép a n d re eu
Franco une bonne ot belle poire d’automne, fondante et pleine de jus, to u te sucrée et
d’un goût parfait ; nous Tappeloiis Beurré Delannoy, comme faisaient les Belges, chez qui
clic a pris naissance, à Jolaiii, près de Tournay. iM. Delannoy, pépiniériste, Tavait en
cU'el présentée à la Sociélé de Tournay, qui lui avait d écerné une médaille. Or, voici q u ’oii
ap p rit un jo u r que la poire obteiiiio de serais p a r M. Delannoy n ’é ta it au lre q u ’une poire
déjà obtenue de semis p a r M. Dilly, iiiarécbal-forrant ; de sorte que la Sociélé déclara,
après reiiscigiieiiieiits pris, que M. Delannoy Tavait trom pée et que son nom se ra it rayé
de la liste des membres. La chose est grave, et je ne me serais pas hasardé à en p a rle r ici,
si je ne la trouvais énergiquement consignée dans la Pomone Tournaisienne, le récent
ouvrage do M. Du Mortier, le vénérable Urésident de la Sociélé de Tournay, q u iq u ah ü e
le fait de fraude audacieuse. Tous ceux donc qui a im en t à faire prévaloir le vrai — ot je
suppose ch aritab lem en t que c ’e st to u t le monde — re s titu e ro n t le nom do Beurré Dilly
à Texcelleiito poire dont je parie. Elle n ’aura plus rien à se rep ro ch e r, et n ’eu sera pas
plus mauvaise (1).
— C’était avant-hier, devant une vitrine. A Tiiitérieur, une grappe de raisin, une seule;
à l ’extérieur, dos yeux ébahis e t des exclamations unanimes: «Quelle grappe ! quelle
longueur! admirable ! » C’était long, c’est vrai, 75 à 80 oeiitiiiiètros; c ’é taient des chapelets
de graines à iTen plus finir, de moyenne taille el pas trop serrés. Curieux pour des
passants ! mais que leur convoitise me faisait donc rire ! Vous devinez à qui nous avions
alfaire; eh 1 mon Dieu ! oui, à ce mauvais raisin de la Palestine: groupe énorme, goût
f i l Nous « jo u te ro n s q u e 1« publicaUoii J e c e lle l’omouc p a r le Ne stor des pomologistes belge s e st u n e
v é rita b le b o n n e fo rtu n e p o u r les pomologistes de to u s pays. Us y tro u v e ro n t les descripUoiis d cxecUents fi m is
■ iu sn u ’alors in co n n u s ou p re sq u e in co n n u s , e t, su r des f r u i l s Irè s -e o n iiu s , des reeüUcu ions d o n p u c , p ie -
eicuscs p o u r rc x a c tilu d e dc l’Iiisloirc de ecrUiincs v arié tés , q u e d es pub liealio iis re e cn lc s a x a .cu t m a llie u -
re u scinGiiUro n façoimce a u g rc tic l ’ima^iimlioii dû le u rs a u te u rs . W , ■
En veille à la lib ra irie de P . M- L a ro c h e , à P aris, ru e B o n ap a rte , hb ; e i chez m ad ame veuve CA?.rEKMA>, a
To u rn a y (Belgique).