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juteuse et sucrée, constitue une v.iriété de premier ordre. D’après le résultat de nos
écoles fruitières, nous tenons le BeurréSpaë pour fertile.
Nous n ’adresserons pas les mêmes éloges à la poire Ilampton, indigne de la culture, ni
à la poire des Trois-saisons, malgré son nom prétentieux et le charmant corail de son
épiderme. La saveur leu r manque totalement.
Barbandnet, J .-J . Gilain, Président MuUer ontassez bonne façon et un assez bon goût.
Elles obliendront ce q u ’on appelle un succès d ’estime. La Transylvanienne e st fort jolie
et assez souvent d ’un goût p a rticu lie r.
Décidément le Général Tottleben est un beau fruit, mais trop sujet à p o u rrir sur
l’arbre. En outre, il est d ’une qualité très-variable.
Les Allemands font toujours grand cas de la Monseigneur des Hons, g,ignée à Troyes ; e t
les Monsallard et Bouloc sont de délicieuses importations dans n o tre région depuis le
Congrès de Bordeaux. Le Doyenné de Bordeaux (?) n ’a pas eu la même chance.
Quoi qu ’en disent les Méridionaux, le Baux Carcas ne brillera pas sur nos marchés
quand les Bordelaises précitées y paraîtront. Le fruit est pe tit, rond et plat comme une
poire d ’oignon, et sa chair, trop souvent granuleuse, réclame une cueüleUe anticipée,
d ’autant plus que le fruit, contrairement à d ’autres, tie n t tro p à l ’arbre.
Les poires Madame Treyve et Sénateur Vaisse sont de précieuses trouvailles des environs
de Lyon : fertilité de l’arbre, grosseur et qualité du fruit ; maturité, août-septembre.
Elles figurent dans notre traité des Cent meilleures poires.
La prune Decaisne ne pèche pas p a r la grosseur du fru it ni par la fertilité de l ’arbre,
mais elle p o u rrit sur la branche ; la chair tie n t au noyau; la saveur manque s il’année est
humide et si l ’on n ’a pas le soin de la laisser m û rir à l ’office. Il faut l’é tudier encore.
La Coe violette, comme son type, gagne également en qualité lorsqu’elle achève sa m a tu
ra tio n au fruitier. C’est une bonne conquête de M. Dupuy-Jamain.
Parmi nos prunes nouvelles, la Reine-Claude de Wazon n o u sa complètement satisfaits.
C’est bien une Reine-Claude ta rdive ; elle a conservé l ’aspect de notre ancienne reine des
prunes, e t sa qualité la rappelle suffisamment. Moins tronquée que la Beme-Claude de
Jodoigne, dont la maturité est plus hâtive, d ’une forme moins ovale que la Beine-Claude
impériale qui lui est inférieure, elle sncchdekla. Beine-Claude diaphane et précède la Mirabelle
tardive, deux e.xcellentes voisines. Nous recommandons \aReine-Claude de Wazon.
Synonymies. — La poire Empereur François-Joseph est bien décidément la Fondante
des bois, et la poire Empereur Alexandre n ’est autre que X'Onondaga, déjà connue sous le
nom de Solaris Orange.
Les cerises répandues sous les noms de Ros» Charmeux, de Spa, ne sont autre chose que
la Belle de Châtenay. La cerise de Planchoury lui ressemble beaucoup. Est-ce encore une
synonymie? nous le saurons bientôt.
Dans no tre dernière chronique, nous signalions l’idenlilé entre la p rune Reine-Claude
de Bavay hâtive et la Reine-Claude de ju ille t. Il paraît que le véritable nom de celle variété
serait Reine-Claude Davion. Voici comment M. Buchetet nous l ’apprend :
n La Reine-Claude de Bavay hâtive est bien une Reine-Claude, elle est bien hâtive; mais
elle n ’est pas de Bavay. Il y a de cela un certain nombre d ’a n n ée s,n o tre colIègueM. Va-
vin, ami de M. de Bavay, lui m o n tran t chez lui, à Bessancourt, je crois, un beau p runie r
portant de bonnes prunes semblables à la Beine-Claude de Bavay, mais mûrissant quinze
jours plus tard, la ressemblance les frappa tous deux, l ’a rb re ; n ’avait pas d en om connu,
M. Vavin en offrit ,1a dédicace à son ami, qui l ’accepta. Les greffes, naturellement, passèrent
en Belgique ; de là les pépinières de V ilvorde les envoyèrent un peu partout, entre
au tre s par-dessus la Manche, et je viens de voir quelque p a rt que l ’Angleterre a la bonté
de nous l ’envoyer comme une nouveauté. Or, voici l'histoire de ladite nouveauté.
» 11 y a une quarantaine d ’années peut-être, M. Davion, venant s’é tab lir près de Paris,
transporta dans ses jardins des greffes d ’un prunier qu’il avait possédé en Normandie,
prunie r sans nom, venu de semis, on ne sait comment. Il en greffa, en donna autour de
lui, et, en fm de compte, to u t le pays qui s’étend autour de Conflans-Samte-Honorme
et Neuville dans le déparlement de Seine-et-Oise, s’en trouve enrichi dans les plus
grandes proportions. M. Vavin ayant apporté, il y a six on sept ans, des échantillons des
produits de son arbre à notre Société, quelques membres les trouvè rent parfaitement
semblables à ceux deConflans, que le pays a nommés depuis longtemps, - j ’oubliais de
vous le dire, — Reine-Claude Davion, du nom de son introducteur. Après des doutes
émis p a r M. Vavin, une commission fut nommée, laquelle, après avoir fait dans la vallée
de Conflans une forte récolte de fruits et de branches, vint les déposer aux pieds du
p ru n ie r de M. Vavin: fruits, feuilles, bois, to u t était semblable, la chair aussi. Il n ’y
avait plus de doutes, et la Reine-Claude hâtive, dite de Bavay, re p rit son véritable nom,
Beine-Claude Davion. »
Nous avons confiance entière dans cette assertion de n o tre intelligent collaborateur,
e t nous le r em e rc io n s . Mais U y a lie u d e s’é to n n e r q u e le s c a ta lo g u e s d e s en v iro n s de
Paris n ’aient pas enregistré cette dénomination, e t que les Sociétés d ’horticulture aient
laissé l ’e r r e u r sé p ro p a g e r.
sioycn de toirc gro.sir ie s poire». - Nos lecteurs Connaissent c ette fantaisie d in troduire
une poire aussitôt nouée dans une carafe, afin q u ’elle y prenne son développement
Après la récolte, les ignorants sont intrigués de savoir comment le fruit a pu
pénétrer dans le verre. M. Van Lil, professeur de culture à Saint-Omer, affirme que pour
faire grossir le fruit, il suffirait de verser un peu d ’eau dans la carafe, et à renouveler
cette eau à mesure qu ’elle s’est évaporée.
Aiotrc collègue lüapoiéon I " . - Dans une biographie sommaire sur Napoléon I ' ,
M Léo Lespès (Timothée Trimm) rappelle dans le Pe tit Journal, que « Napoleone di Buonaparte
» à l’âge de dix-neuf ans, écrivit un mémoire sur la Culture du Mûrier. M. Blanqm
en p r i t ’copie chez l ’abbé Fesch, et la notice fut imprimée p a r les soins de l’Académie.
Le mémoire aurait donc été rédigé en 1788, alors que >on au teu r é ta it « lieutenant
en second de la compagnie de bombardiers d ’Autun, du régiment de la Fère, au corps
royal d ’artillerie en garnison à Valence (Drômel, où la moriculture constitue une
richesse agricole e t industrielle.
N’ayant pas le travail sous les yeux, nous n ’enregistrons le fait qu’au point de vue
historique.
CuKure forcée du Pécher. — Mieux que nous, les Américains, les Anglais et les
Belges se livrent à la cu ltu re forcée des arbres fruitiers sous verre. Le Pêcher est l ’objet
de leurs prédilections. Un maître sur le sujet, le professeur de Gendbrugge, M. Ed.
Pynaert, pousse vigoureusement aux forceriesfruitières.qui sont à la fois un délassement
et un commerce lucratif. Il cite en exemple un propriétaire des environs de Gand qui
possède une serre de 70 mètres de long exclusivement consacrée à la forcerie du
Pêcher sans ch aleur, .. hormis, à l’époque de la floraison, celle produite par la concentra
tio n des rayons solaires ». Les récoltes sont si abondantes, q u ’en v endant ses pêches
à raison de 3ü centimes, il réalise de quoi d istrib u e r plusieurs centaines de francs aux
pauvres de sa commune, après avoir payé son ja rd in ie r et to u te s les dépenses du
ja rd in .
ü n h orliculteur anglais, M. Rivers, de Sawbridgewortb, s’appuie sur son âge et sur une
longue expérience pour prophétiser la prochaine vulgarisation de la culture forcée des
arbres fruitiers. Avant la fm de ce siècle, s ’écrie-t-il, les serres-vergers seront aussi
familières aux yeux des Anglais que maintenant les champs de blé. Elles seront répandues
dans toutes les régions tempérées des États-Unis d ’Amérique, où elles sont déjà
nombreuses. Sur le continent d ’Europe, elles seront accueillies avec moins d’empressemen
t; mais, grâce au développement du goût et de l ’instruction, on finira par les apprécier
là aussi et par les admettre surtout dans les contrées septentrionales.