
clemamie ju sq u ’à quel point ou saura s’en consoler en so disant que du moins on aura
Équilibré avec l ’aimée suivanlej
Maintenant M. Laluiye ajoute : « Lorsque les feuilles qui forment roscHc autour des
» boulons sont nombreuses, c ’est un indice de bonne ooiiformation et, p a r conséquent,
» do p roduit; on doit donc épargner ceux-ci et sacrifier les autres pour I’ariuec qui suit. »
Mais voici une rélloxion qui se dresse devant ma naïveté : Les feuilles nombreuses, —
c ’est M. Labaye qui lo dit, dénotent des boulons bien conformés et qui produisent
b ie n ; les feuilles pou nombreuses, des boutons mal conformés et qui p ro d u isen t mal;
or, les premiers, on les épargne, cl les seconds, on les sacrifie, ce qui m’amènerait
à résumer ainsi le système : Conserver les boulons qui doivent pro d u ire, mais, pour
ne pas avoir une récolte trop abondante, supprime r ceux qui ne p roduiraient pas.
M. Lahaye appelle cela les petits secrets du métier; ne vaudrait-il pas mieux que cc
fussent dc grands secrets et qu ’alors on ne les révélât à personne? Est-il bien sûr
aussi q u ’à la fin dc mai, nous reconnaîtrons déjà parfaitement les boutons qui donneront
des fruits Tannée suivante?
— C’est étonnant comme il y a dos gens qui sont au courant de ce qui se passe ! Voici
q u ’un instituleiir d ’Eure-et-Loir v icn td e se livrer à laconceptiou d ’un grand projet : « Si
les chemins dc fer utilisaient les te rra in s qui les b o rd en t on y plantant des arbres
» fruitiers ! » El là-dcssus l’imagination voyage, e tla comptabilité aligne scs chiffres : ta n t
pour les frais! ta n t p o u r les produits ! et tant pour le gain ! — toujours ! Certes, l ’idée
de cet instituteur dénote des intentions qu ’il serait injuste do ne pas trouver bonnes,
mais je no puis m ’ompûohcr de le p rie r d ’avouer qu’il a dû beaucoup moins voyager cpie
son imagination, sans quoi il n ’eû t pas manqué de voir que son p ro je t, non-seuloraenl
avait été conçu bien anté rieurement, mais qu’il avait en o u tre reçu une exécution
rciiouvolco en maints endroits. No pas voyager n ’est certes pas uu crime, el je suis loin
d ’en faire un reproche, bien que ce no soit pas sans un certain plaisir que je verrais
certains personnages horticoles de Paris e n trep ren d re de longs, de bien longs voyages;
mais, d ’un autre côté, c ’est si facile de lire 1 et quand je vois la Société d ’horliculture
d ’Euro-ot-Loir faire tant d ’efforts p our a ttire r à elle et encourager les in stitu teu rs, quand
je lis les chroniques mensuelles tellement intéressante.s et pleines de faits de son zélé
Vice-Président, M. Jules Courtois, je me demande comment on p eu t ignorer prés de
Chartres cc qui s’est fait d’utile eu a rb o ricu ltu re !
Ce n ’est corles pas d ’aujourd’hui que date la pensée d ’utiliser les terrains latéraux
des voies ferrées, et il y a dos années déjà que l ’exécution en est entreprise. Sur la ligne
de Mulhouse, de Oretz à Coulommiers, la locomotive, depuis quatre ans, salue Poiriers cl
Pommiers au passage; sur la ligne d ’Orléans, d’Arpajou à Saint-Michel, les ta lu s sont
garnis dc Vignes que les Groseilliers remplacent au besoin; d’Auoh à Toulouse, on a
p lanté des Poiriers, des Pommiers, des Pruniers, des Pêchers, des Vignes, et cola avec
intelligence, d ’après les te rra ins, d ’après les expositions; on y a mis des Figuiers lorsqu
’on les jugeait convenables; on a même piaulé d ’Asperges les parUes avoisinantc.s;
daus des sections plus récemment ouvertes, sur la ligne dos Charentes, p a rticulièrement
d ’Angoulême à la Rochelle et de Saintes à Pout, les terrains adjacents ont reçu chacun
Tessence fruitière pour laquelle ils montraient des préférences, Tosicr les remplaçant
même dans les terrains trop marécageux. Chez uos voisins les Relgcs, parmi lesquels do
jeunes et remarquables professeurs propagent les choses arboricoles avec une a rdeur que
soutiennent si bien le ta lent et Tart dc bien dire, on a compris aussi tout lo profil qu’on
pouvait tir e r de terrains restés inactifs; on a planté intelligemment le long des nombreuses
voies ferrées, et Tou plantera encore, ainsi qu ’on fait chez nous en ce moment,
ainsi qu’on fera p a rto u t à la longue, lorsqu’on aura su passer avec indifférence par
dessus toutes les petites objections que la routine vient déposer encore devant les roues
des locomotives. Ce q u ’il ne faudra p a s ,'p a r exemple, qu ’imitent les gens actifs qui
poussent forlcment à ces amclioralioiis, c ’est la confiance que nourrit à part lui l ’instituteur
d’Eure-ct-Loir, lorsque, é talant — su rlo papier — les récoltes futures des terres
utilisées, il adjuge dc son chef chacun des fruits au prix de 15 centimes Tuii dans
Taulre; ce sont ces obiffres-là qui tu en t to u t un système au berceau ot qui font lever les
épaules à tous ceux qui ue demandent pas mieux que de les lever ju sq u ’aux oreilles, dès
q u ’il no s’agit plus de leurs idées antédiluviennes.
— Jeviens de citer incidemment les intéressantes chroniques qu’é crilM. Jules Courtois
d.inslo/?M«etm de la Société d'Eure-et-Loir ; ce no s erap a s sans p laisir que je profilerai de
Tà-propos pour citer en outre, à ceux qui pourraient ne pas les connaître e n co re ,— et je
les en plaindrais beaucoup ! — celles que publient M. Xavier Faivro dans le Journal de la
Société Autunoise et M. le docteur Laguesso dans celui de la Société de la Côte-d'Or. Rien
de oc qui intéresse Thorticullure, rien non plus do cc qui intéresse la pomologie, qui
rentre plus spécialement ici dans nos études, n ’est oublié dans leurs remarquables
articles, et nul doute pour moi que cette façon spirituelle, délicate et intelligente de
présenter aux lecteurs ce que la science peut parfois avoir d’aride n ’ait a ttiré déjà, aux
trois heureuses Sociétés dont je parle, un c ertain nombre d ’adhérents nouveaux, princip
alement parmi les amateurs, dont un ré c it agréable séduit to u t d ’un bond 1 a ttention
d ’abord indiflérento, et qui, entraînés peu à peu, so re tro u v en t plus lard au nombre des
plus fervents adeptes.
— Un moment d ’attention ! — « Los bonnes Pommes sont celles qui portent le nom
» do Ileinette Il en est dc même des bonnes P ru n e s ; elles ne doivent p o rte r d autre
» nom que celui de Iteine-Claude. » C’est extrait d ’une leçon d ’arboricuttiire donnée
dans TOiso el réimprimée dans le jo u rn a l d ’une Société. Que va dire lo Calville > que va
dire la Jefferson? et que vont dire aussi ceux qui s ’y connaissent?
— Parmi les fruits que lo Congrès pomologique recommande pour la première fois à
nos études, il en est peu que l ’époque de leu r maturité nous p e rm e ttra de déguster avant
la session de septembre, la plupart mûrissant on plein automne et d ’autres en hiver;
j ’aperçois cependant, p armi les Pommes, la Transparente de Croneels, des frères Baltet, de
Troyes. Le fruit est nouveau, pas encore assez répandu sans doute pour que lieaucoup
d ’entre nous puissent déjà se prononcer à son sujet, mais je ne veux pas manquer de
prévenir ceux qui l’aurait introduite dans leurs cultures dc la surveiller avec soin ot
d ’eii faire l ’expérience. La Transparente de Croneels mûrira avant la session prochaine,
fin d ’août ou commencemeul dc septembre, et si les échantillons recueillis dans les
divers endroits où clic est cultivée veulent bien cette aimée so montrer semblables à
ceux que j’ai connus les années précédentes. - et il n ’y a pas dc raison p our qu ils
fassent un' coup dc tôle, - je puis dès à présent me poser en prophète. Le fruit sera
p eu t-ê tre d ’un assez fort volume. Usera to u t au inoms d ’une grosseur plus que moycime,
il sc montrera un peu allongé, assez régulièrement arrondi, laissant voir, sous la peau
transparente qui lui vaut son nom, un jaune léger comme celui du b eurre pale, avec de
nombreux points blanchâtres qui s’y accumuleiil. La chair sera jau n â tre , nn peu
saumonée, cherchant à s ’introduire dans la famille dos Rciiieltes; on lui trouvera du
parfum et du sucre et un jus suffisant; bref, on sera satisfait d ’avoir acquis, pour cette
saison hâtive, une bonne Pomme que je crois pouvoir recommander eu loute conliaiice.