
» enfonccz-y une cheville de hois ; ou encore, faites un tro u dans le tronc e t bouchez-le
i> avec uu coin dc pin, ou to u t au moins de chône. » Si l’Echo du parlement belge veut
bien ouvrir le De re rustled, au chapitre XXV du livre II, il tro u v e ra à son to u r que
Palladius avait déjà trouvé la trouvaille do MM. de Condé et Ster.
— L'Arboriculture n ’a pas de chance ! On se rappelle q u ’en 1866, la Sociélé impériale
et centrale d ’horlicuU nre de France a ouvert un concours dans les termes suivants :
« Montrer quels sont les avantages et quels peuvent être les inconvénients de la taille
» des arbres, et, p our cela, s’appuyer à la fois su r les faits de p ra tiq u e ou d ’observation
» et sur l'histoire de l ’A rboriculture fru itiè re . » Moi qui entendais p a rto u t, au sein des
Sociétés comme au sein des journaux, discuter à g rande volée la question do la ta ille ,
en proc lame r l’u tilité, é tan t donné l ’espace re s tre in t dans lequel nous devons la p lu p a rt
du temps cultiver nos a rbres, ou bien en ré p u d ie r quand môme les procédés ba rb a re s,
je m ’a ttendais à voir la Commission, chargée de l ’examen du co ncours, engloutie sous
une avalanche do paperasses expédiées dos q u a tre coins du monde. J ’apprends, p a r le
rap p o rt, que l ’avalanche s’est composée do deux Mémoires que les auteurs, mus sans
doute p a r un sentiment do bienveillance dont on ne le u r a pas assez tenu compte, avaient
rendus le plus légers possible. « L’au teu r du prem ie r, d it le rapport, n’a nullement
» compris la question telle q u ’elle avait été posée ; l’autour du second p o u rra rc com-
» menccr à lu tte r avec de grandes chances de succès, s ’il veut bien s ’a tta ch e r à combler
» les lacunes qui existent a u jo u rd ’hui dans son travail, à en corriger les inexactitudes,
I) à en mieux Iracer le plan, enfm à en améliorer la rédaction. » Espérons que l’auteur
du d it Mémoire, après avoir exécuté ces toutes légères re touche s, aura c ette fois plus de
chances pour le c o n co u rs que la Société prolonge ju sq u ’à la fin de 1871. Espérons aussi
que nombre do gens capables, que je serais bien te n té de n om m e r — e t qui ont tout le
ta lent e t la pratique nécessaires p our tra ite r cette ma tiè re , — se m e ttro n t cotte fois à
l’oeuvre, et que la médaille d ’or de 300 francs, qui d o rt depuis trois ans dans son écrin
de cuiraussi consciencieusement qu’un collègue, que je connais bien, dans n o tre Comité
d ’a rboriculture, sc réveillera alors aux acclamations des n om b reu x c o n cu rren ts qui s’en
disputeront la possession glorieuse.
— J ’ai promis de faire coimaitro, au tan t que je le pourrais, les bons fruits un peu
nouveaux qui nous arrivent, e t je voudrais d ’a u ta n t mieux m ’a ttire r sous ce ra p p o rt la
confiance des le c teurs du Verger, que je suis toujours disposé à sabrer mordicus ceux
qui me p a ra issen t indignes de la table , quand bien même je les verrais ard em m en t
défendus dans les recueils ou dans les Sociétés d ’hoi’tic u ltu rc . — Je dis quand bien
même, je me trom p e , je veux d ire surtout. — Or, j ’ai dégusté, le 1 " septembre, deux
fruits to u t jeunes, u n Brugnon e t une Poire, qui me paraissent excellents, et je me hâte
de le dire.
Lo Brugnon s’appelle Botvden; il nous vient d’A n g le te rre ; il est gros e t ii e st beau ; il
reste bien vert é tan t mûr, et i! sc couvre à moitié de couleur v iole tte ; de plus, il ne se fend
pas, et c ’est un avantage que n ’ont pas toujours les meilleurs de son espèce. On sait ce
q u 'e s t la cliair d ’un Brugnon, c a r— fo rt h e u reu sem e n t—la culture s’en est bien répandue
en ces dernières années, et nos étalages parisiens, qui jadis en chômaient p resque tous,
les connaissent ma in ten an t; on sait dès lors cc q u ’est un bon Brugnon, avec c ette pulpe
ferme qui fait semblant de ré siste r mais qui fond dans la bouche, avec ce parfum délicat
et bien relevé, avec ce jus sucré qui baigne les d en ts, lo palais, les lèvres et to u t ce qui
le to u c h e ; le Brugnon Boicien ofl're to u t cela. On nous a d it l ’arb re fertile, nous n ’avons
aucune raison pour en douter ; donc, vous tous qui aimez les Brugnons, notez bien le Brugnon
Bowden ; ne faites pas trop attention au n om, —ce n ’est pas sa faute ! — mais
plantez l’a rbre . Je crois du reste avoir entendu dire que le Brugnon Rowdcn va ê tre
décrit et figuré p ro ch a in em en t dans le Verger; on v e rra bien si j ’avais tort.
La Poire sc nomme ProfesseurHortolès.ic ne vous dirai pas que c’est un gros et beau fruit,
n on ; q u ’il arrive même à une époque avantageuse, n o n p lu s ; mais enfin M. Morel, de Lyon,
le pré sen te au public h o rtico le , et il faut bien en co n sta te r et la naissance et le mérite.
Grosseur moyenne ; je ne dirai pas 22 centimètres de circonférence, mais 200 grammes.
Voulez-vous que j ’ouvre une p a renthèse? — Si nous nous enlendions tous p our désigner
toujours 1e poids des Poires ot non pas leu r ciroonféronoc, croyez-vous que nous ne ferions
pas une bonne chose? La longueur est tellement variable que, la p lu p a rt du temps, l ’épaisseur
ne donne q u ’une idée fo rt in ex a cte ; j ’ai eu des Beurré Clairgeau de 28 centimètres
qui pesaient 300 grammes, d ’autres de 28 oenliraètres également, qui en pesaient 500 et
même davantage. C’e stlam a tiè re m angeable qui im p o rte le plus, eu somme, et c’est c elle-là
q u ’il est bon d ’indiquer. P en d an t q u ’on serait on train p our les Poires, rien n ’empêchera
it de faire la même chose p o u r les autres fru its, quoique l ’inconvénient soit moindre ;
et puis, — je ne sais pas comment cela se f a i t ! .— mais je trouve qu ’en mesurant le to u r
d ’un fru it avec un fil, ce diable de fil glisse bien souvent e t s’allonge parfois — bien
involontairement sans doute — b e aucoup plus q u ’il ne serait nécessaire. Je n ’ignore pas
que, là encore, il y a la ro u tin e ; et les Pêches do 28 ccnlimôlros ! Voyez donc un p eu
ce que l’on deviendrait, à Montreiiil e t ailleurs, si au lieu do dénoncer 28 centimètres
p o u r les Pèches, on ne dénonçait plus que 285 grammes ! Enfin, si nous essayions tout
de même ! Voulez-vous ?
Donc la Poire Professeur HortoVes pèse dans les environs de 200 grammes ; ce ne sont
pas, je l’avoue, les 1500 grammes d e là Belle Angevine ; seulement, sur ces 1500 grammes,
je voudrais bien q u ’on me d ît combien il y en a de bo n s! La forme est à peu près de
celles qu’on est convenu d ’appeler Bergamotte, relevée c ependant vers la qu eu e, et qucl-
quelois comme une Jaminette, quelquefois même comme une Fondante de Noël; un to n
v e rt-jau n â tre uniforme, ou b ien un peu de rose dans certains échantillons, ou bien
en co re un rouge plus vif dans d ’autres ; c’est une afl'airo entre les feuilles e t le soleil.
Quant au signalement in té rieu r, je l ’inscris : Chair fort ju te u s e et fort parfumée, d’une
saveur relevée — pas de musc, o h ! n o n ! n ’ayez pas p e u r! — du jus en abon d an c e ,
au p o in t q u ’on s ’ap erço it à peine q u ’il manque dc la finesse au grain. En somme,
c’est un bon fruil, avec lequel on voudrait se trouve r face à face en hiver.
Bien q u ’e lle n e s o it pas d ’une naissance ré c en te , je ne voudrais pas m anquer de fa ire
l ’éloge de la po ire Monsallard, que je viens de g o û te r encore et toujours avec un plaisir
nouveau, l’ancienne Poire p é rigourdinc, et d o n t les hab itan ts do la Gascogne ■— je leur
en fais mon compliment — ont fait un éloge qui n ’a, ma foi, rie n d ’exagéré. C’est un de
ces a rbres p o u r la propagation desquels il faudrait to u t faire, des pieds, dos mains, de
la plume ei de la lan g u e ; il faudra it q u ’on nous le cultivât dans les cham ps, au to u r des
villes et p a rto u t; cela pousse parfaitement et p ro d u it do bonnes ré c o lte s; pas de ces
m échants pe tits fruits qui se d o rlo ten t d ans nos charre tte s, et qui nous feraient volontiers
re je te r la langue en compagnie do le u r chair, mais do beaux fruils, dc 250 à 300 g ram m e s,
— vous voyez que j ’atta che le g re lo t! - bien juteux, bien parfumés, qui ne savent p a s
ce que c ’est q u ’une chair grossière et qui no manqueraient pas d ’amateurs. Voilà des
variétés à p lanter, à la bonne bouro ! Ah! si l’on avait dos te rre s des rentes e t......
une tre n ta in e d ’années à vivre 1
— Il faut bien le dire, du reste, ré co lteu rs cl semeurs sont bien à p la in d re ! Depuis-
l ’époque où il ra ’a é té donné do voir le jo u r e t toutes les jolies choses qui s’y passent.