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Notre vénérable collègue donne de sages conseils sur l ’éducation forcée du Pêcher,
du Poirier, du Cerisier, du Prunier, du Pommier et de l’Abricotier, son arbre favori.
Nous y reviendrons.
«rcffage du Noyer d’Amérique. — La Société impériale et centrale d’agriculture de
France recommande, à l ’instar de la Belgique, la plantation du Noyer d’Amérique, dont
lo bois sera si précieux dans l’ébénisterie ; mais elle ajoute que des prix seront décernés
aux plantations dc Noyer d ’Amérique dont la tête serait greffée en Noyer d ’Europe à
fruit comestible.
Nous avons essayé divers modes de greffage ; el celui qui nous a le mieux réussi est
la greffe en fente sur bifurcation, qui a fait un c ertain b ru it il y a quelques années, à p ro pos
du greffage de la Vigne par M. Boisselot, de Nantes. C’est donc au coeur des enfour-
cbures du sujet que l’on introduit les greffons, au printemps, à la montée de la séve. Les
b ranches de la bifurcation sont coupées à 0",25 lors du greffage, et rasées n e t après une
année de végétation.
De celle façon on o btient des a rbres mixtes, dont la tige présente une valeur industrielle,
tandis que la tête aura ren d u service à la consommation.
Uesd’iictïon dn puceron lanigère. — Dans le ja rd in de l’évôché de Troyes, de vieux
Pommiers en éventail é taient ravagés p a r le puceron lanigère. É tan t disposé à les je te r
au feu, M. Martin, chargé de les soigner, dégage la te rre a u to u r du tronc, et couvre les
racines de chaux. Quelle ne fut pas sa surprise au printemps suivant, de les voir végéter
vigoureusement sans la moindre trace de pu c ero n s, tandis que les sujets voisins, non
opérés, en étaient liltéralement couverts!
M. Robinet, agronome, n ’a-t-il pas obtenu un résultat analogue en arrosant les racines
de Pommier avec du jus de tabac ?
A notre avis, ces deux expériences concordantes sont appelées à ramener dans la bonne
voie les combattants du fléau du Pommier.
Fôtc de Saiot-Fîacrc. — Revenant aux anciennes traditions, la Société horticole,
vigneronne e t forestière, à Troyes, vient de célébrer le patron des jardiniers. A côté de
la messe, du banquet et du bal traditionnels, elle a distribué des récompenses aux p ro p
riétaires, ja rd in ie rs , vignerons, forestiers, in stituteurs, administrations communales,
dont les travaux ont été visités su r place. Plus de cent candidats se sont mis sur les
rangs dans les cinq arrondissements de l ’Aube, et ce mode d ’examen offre naturellement
plus de garantie que l ’appréciation pure et simple de produits dans une exposition.
Le prix d’honneur de l’Empereur a été décerné aux pépinières de MM. Baltet frères;
les médailles d ’or du Ministre aux serres dc M. Léger, au vignoble en treille deM. Rabiat
et aux plantations sylvioolcs et aux houblonnières do M. Simonnot ; quatre médailles
de vermeil, au nom du Conseil général, ont été a ttribuées à MM. Lanier, Martin,
Prévost, Rousseau, professeurs d ’arboriculture du département.
A côté des médailles, la Société a distribué un certain nombre d’outils et de livres
ayant rap p o rt au jardinage. Cet ordre de récompenses a été vivement goùlé par le public
e t les lauréats. 11 est hors de doute que les gagnants du Livre de la Ferme p a r P. Jo igneaux,
des Meilleurs fru its par P. de Mortillet, du Verger par M. Mas, et des trousses
d ’outils, seront plus satisfaits que s’ils avaient reçu une médaille quelconque!
C u A K L E S B a l t e t ,
IlO ftien lteu r à Tro y es.
QUATRIÈME ANNÉE, N“ 10 15 OCTOBRE 1 8 6 8 ,
AVIS. — Nous adressons avec ce numéro le texte des planches de ju ille t e t d’août.
Le prochain contiendra celui de septembre et d ’octobre.
LE VERGER
PUBLICATION PÉRIODIQUE D’ARBORICULTURE ET DE POMOLOGIE
REYUE MENSUELLE
LA 13' SESSION DU CONGRÈS POMOLOGIOUE DE FRANCE.
Treize années se sont écoulées, — comme le temps passe ! — depuis le jo u r où
s’est fondé le Congrès pomologique; c ’est m aintenant une oeuvre vivante; il agit, il
marche, et les diverses régions de la France se font un honneur de le recevoir dans ses
stations annuelles.
C’est à Bordeaux qu’on s’est réu n i celte fois, au milieu d ’une Exposition dont je me
garderais bien de commencer à dire la moindre chose, parce qu ’une fois a ttiré p a r la
charmante disposition des lots, l’habile organisation des concours, la gracieuseté de
l ’ornementation e t celle plus grande encore de nos hôtes, je courrais grand risque
d ’arriver un peu ta rd à cette salle où se réunissent, deux longues fois p a r jo u r, la matinée
et l ’après-midi, mes aimables et laborieux collègues.
La réunion a constitué son bureau de la manière suivante :
Président d'honneur. — M. Michaelsen, Président de la Société de la Gironde.
Président titulaire. — M. le sénateur Réveil.
Vice-présidents. — MM. Robert Hogg (de Londres), de Boutteville (de Rouen), de
Cannard d’Hamale (de Malines), Paivre (d’Autun).
Secrétaire général. — M. Rouillard (de Paris).
Secrétaires. — MM. Cuigneau (de Bordeaux), Mauduit (de Rouen), Sicard (de Marseille),
Michelin (de Paris).
Ainsi constitués, les membres actifs du Congrès ont accompli les travaux dont je vais
rendre compte. Laissez-moi faire une remarque, deviens de dire « les membres actifs » ,
c ’est que, comme dans toute société importante, on distingue ici deux sortes de coo-
pérateurs : les membres de fond et les membres de luxe, tous con trib u an t pécuniairem
e n t— et c ’est bien quelque chose — à la bonne réussite de l’oeuvre, mais les premiers
seulement y ajoutant l’appui de leu r expérience. Chacun c e rta in em en t veut la prospérité
du Congrès, oui, mais, d’autre part, la ville est bien a ttrayante ! et la Garonne offre
un si beau coup d ’oeil ! et puis, voyez donc là-bas, pas bien loin, n ’aperçoit-on pas
Rayonne? e t Biarritz? et l ’Espagne don c ? On était soixante-douze à l’ap p el, on se re trouve
quarante au trav a il; mais, c’est égal, on en était, à Bordeaux, du Congrès p om o logique
!
Bref, on a travaillé, et sérieusement; et s ’il y a eu peu d ’élus cette année, il s’est trouvé
des réprouvés en assez grand n om b re ; d ’aprè s le re spec t que l ’on doit aux majorités,
c ’est p a r ceux-ci que je commence.