
2 C im O N IQ U R HOHTICOLK.
à nous pro c u re r des modèles, nous doublerons le n ombre des petits fruits de deux ou
trois livraisons. Nous consentons facilement à ce sacrifice, afin de satisfaire, dans les
limites du possible, à l’impatience de nos lecteurs.
Quelques personnes nous ont d emandé pourquoi nous ne donnions pas toutes les synonymies
connues d ’une variété. Il nous eû t été facile d ’en multiplier le nombre, en citant
toutes celles adoptées par les différents auteurs; nous avons cru mutile de rappeler des
noms tro p anciens et a ujourd’hui inusités; beaucoup d ’autres nous o n t parus douteux du
moment qu ’ils ne sont pas confirmés p a r des descriptions suffisantes. Nous avons préféré
ne produire que les synonymes appuyés su r de bonnes descriptions d ’auteurs originaux.
Nous avons ajouté les synonymes des meilleurs auteurs étrangers, précaution autrefois
négligée et cependant si utile à ceux qui veulent étudier sérieusement la pomologie. Afin
de m e ttre la signification de ces synonymes plus à la portée de tous, nous en donnerons
dorénavant la traduc tion française. Si, cependant, après ces explications, le désir d ’une
synonymie plus nombreuse nous é ta it exprimé, nous nous empresserons d ’y satisfaire
dans la disposition des tables que nous formerons aussitôt que douze livraisons du même
volume auront paru. Ces tables p e rm e ttro n t de re lie rc e s livraisons en une première p artie
du volume auquel elles ap p artien n en t, e t ce volume se divisera p a r la suite en au tan t de
parties que le comportera l ’étendue de la classe à laquelle il est affecté.
Nous voulons aussi ra p p e le r à nos abonnés le d ro it que nous leur avons conféré sur le
jardin qui s ert de laboratoire aux études du Verger. Il leur sera toujours ouvert, ils y
recevront de notre part un accueil cordial, tous les renseignements que nous possédons
et même des greffes tontes les fois q u ’elles seront disponibles.
Le concours éclairé et véritablement amical de nos éditeurs est pour nous un puissant
encouragement, et forts de son appui, nous commencerons b ientôt notre quatrième année
pleins de confiance dans l ’avenir de notre oeuvre.
M A S .
Bourg, 15 d é c em b re 1867.
On lit dans le Moniteur i
u L’ouragan qui a de rniè rement sévi à Paris a causé des dégâts épouvantables au
ja rd in réservé de l’Exposition. La grande serre qui occupait la partie c en tra le du ja rd in
s’est effondrée, lirisant dans sa chute tout ce q u ’elle contenait,
1) La pe rte totale s’élève, paraît-il, i plus de -100 000 fr. Les palmiers ot les plantes exotiques
renfermées dans cette serre, et qui ap partenaient à la ville de Paris, o n t été
presque tous détruits. Une autre p e tite serre a été écrasée p a r la chute du to it ondulé
qui recouvrait l ’exposition des usines de Montataire ; de plus, le vent a arraché e t brisé
les piliers de foiïte qui soutenaient le b â tim e n t de c ette exposition. La toiture du re s tau ra
n t des familles a été enlevée e t deux hangars o n t été renversés. »
Telle a été la triste conclusion de c ette magnifique fòle de rh o rtic u ltu re . Les plus
belles plantes brisées en mille pièces ; un monument léger, h a rdi, remarquable à tous
égards, p e rd u de fond en comble ; son c o n s tru c teu r ruiné, la perspective que la ville
entretenait d ’a cqué rir cette belle oeuvre écartée p o u r toujours. C’est là un désastre reg re ttable
entre tous, et la façon, p our ainsi dire, tragique dont s’est terminée l ’exposition
d ’ho rticu ltu re, à ce point de vue, causera des regrets à tous ceux su rto u t qui en o n t pu
admirer les merveilles.
Une bonne nouvelle, c ependant, p o u r faire contre-poids. La Commission impériale
vient enfin d ’annoncer que le travail de répa rtition des prix est terminé. Nous ne saurions
c ite r tous les lauréats, aussi n om b reu x à peu près que les exposants. Nous l ’avons
annoncé dans une autre feuille, le ju ry a été d ’une munificence à nulle autre seconde. Il
ne s’est pas contenté de récompenser les pro d u c teu rs hors ligne : to u t le monde a eu sa
couronne p lus ou moins dorée, et en c h e rch an t un peu, on trouverait qu ’il a été dé ce rné
plus d ’un prix de « croissance » et do « bon camarade », ni plus ni moins que dans les
écoles primaires des bambins de cinq ans. Toutefois, l’adjudication des grands prix a
une importance que nous ne pouvons méconnaître, à ce double po in t do vue, q u ’elle
nous semble faite en toute justic e, et q u ’elle s ’applique à des noms très-connus et très-
placés, p our la plupart, dans rh o r tic u ltu re européenne. Ce sont : la Société de secours
mutuels des maraîchers de la Seine, présidée p a ru n praticien très-intelligent et trè s -b ie n
progressiste, M. Laizier; M. Lindcn, le célèbre ho rticu lteu r, botaniste et voyageur, de
Bruxelles, qui nous a m ontré, pen d an t to u te la saison, de merveilleuses plantes d’in tro duction
nouvelle ; M. Veitch, de Londres, compétiteur de M. Linden, dans les mêmes
sp éc ia lité s; MM. Vilmorin et C'', qui o n t tenu haut et ferme le drapeau de rh o r tic u ltu re
française; et M. Chantin, le tapis sie r-d éc o ra te u r-h o rtico le de l ’Exposition, q u ’il a m eu blée
avec les grosses plantes de ses serres.
On a beaucoup rema rqué , dans les de rn iè re s expositions de fru its, qui ont été fort b r illantes,
la contribution volontaire et désintéressée des exposants qui ont consenti à
renouveler, sans espoir de récompense aucune, leurs beaux lots de la pré c éd en te série.
C’est ainsi que les apports de M. Croux, de MM. André Leroy, .lamin e t Durand, o n t
été maintenus, à la grande satisfaction des visiteurs tardifs. La collection de MM. Baltot,
de Troyes, a été, sans contredit, l’une des plus remarquables, par le bon choix et l ’é tiquetage
scrupuleux des variétés, et la division intelligente en fruits de verger, de ja rd in
fruitier, à cidre et de grande c u ltu re . Nous sommes heureux de constater souvent les
progrès persistants de ces habiles horticulteurs.
Nous ne sommes pas seuls d ’ailleurs à ren d re hommage à leur savoir et à leur esprit
d ’observation. M. le d octeur Jules Guyot, dans un ré c en t ra p p o rt su r sa tournée viticolo
ofllcielle dans le d épartement de l’Aube, a consacré à l ’examen des cultures et des
expériences de MM. Baltet, des pages élogieuses, ré sulta t d ’un sérieux et long examen.
Il a surtout recommandé leu r procédé économique de palissage de la vigne, au moyen
d ’échalas simples, sulfatés, arcboutés p a r d ’autres échalas inclinés .aux extrémités de
chaque r.ing, ce qui suffit à la résistance des fils de fer et e st beaucoup meilleur
marché que le raidissage artificiel des fabricants divers. Le savant docteur a également
conclu en faveur do Tincision annulaire, pour l ’avancement de la maturation des raisins
e t l ’augmenfalion de leur volume, et il a Jeté bas les doutes q u ’il avait entretenus
ju sq u ’ici à l’endroit de ce procédé.