
rendus constituaient une véritable pomologie locale; et la prochaine session du
congrès pomologique de Franco à Bordeaux sc. ressentira de l’absence do son ancien
secrétaire.
L'horticulture du sud-est a été' également éprouvée dans la personne de M. Jean-
Baptiste B ü r d in , dirigeant une maison importante fondée depuis un siècle, à Chambéry.
En excursion botanique dans les Alpes, il se fait une légère blessure avec sa serpette ;
mais peu de temps après, il récolte une plante vénéneuse qui lui empoisonne le sang par
cette blessure. Le 8 mai, il rendait le d e rn ie r soupir.
Par une terrible coïncidence, un incendie ravageait ses bâtimeuls au moment dc l ’in humation.
Heureusement que les établissements horticoles ne sont pas enfermés dans
une simple construction. — M. Ch. Burdin fds a repris la direction des affaires.
C h a r l e s B a l t e t ,
Ho rticu lteu r ù ïr o y e s .
BIBLIOGRAPHIE.
Conseils sur la cnitnre des fleurs, par M. le comte DE L a m b e r t ï e . —• Après les Conseils
sur les semis de graines de légumes, M. le comte Léonce de Laraberlyo public les
Conseils sur la culture des fleurs de pleine terre et de fenêtres.
Cette brochure étant « offerte aux habitants de la campagne », l ’auteur a procédé par
élimination, et a dù choisir parmi plus de 1500 espèces et variétés.
De même que les ouvrages destinés à la jeunesse n ’ont jamais gâté l’âge mûr, les
leçons données au village ne seront pas déplacées h la ville.
Pour tous ceux qui connaissent la prudente réserve de M. de Lambcrtye, son goût
éclairé et l’honnêteté de ses livres, on peut .accepter les yeux fermés les 20 arbustes,
les 70 plantes vivaces et les 40 plantes annuelles q u ’il place au premier rang.
Ces trois divisions forment au tan t de chapitres qui se subdivisent et se fractionnent à
l ’inflni, — la clarté de l’ensemble y perd p eu t-ê tre , — de manière que le lecteur trouve
eu paragraphe titré les détails sur la culture des plantes, leur multiplication, leur entre tien,
et jusqu’à leur achat.
A notre avis, l ’indioation des maisons de vente devient l’écueil d’une oeuvre indépendante.
Les observations qui abondent à toutes les pages révèlent un praticien consommé. Les
tableaux résumant les qualités et l’importance de chaque espèce ; la classification par mois
des travaux du p a rte rre et de la floraison des plantes confirment la haute idée que nous
avions de l ’esprit méthodique de M. le comte de Lambertyc.
Tout cela est condensé d ’une façon admirable. Chaque mot est pesé ; l ’auteur sait que
le campagnard n ’a pas le temps de lire longtemps. Il n ’y a que les hommes qui savent
beaucoup qui puissent écrire un livre aussi court, aussi instructif.
Nous connaissons Chaltrait; nous savons oùM. L. de Lambertye puise ses vastes connaissances
théoriques et pratiques : dans le travail du matin au soir, dans les lectures
pendant les veillées, et dans le professorat volontaire pendant les loisirs du maître.
I.C mouxcmcnt horticole dc 1 8 6 «, par M. Ed. A n d e é . — En nous quittant, — provisoirement
bien entendu, — M. Edouard André nous remet son dernier volume. Frère
cadet du Mouvement horticole de 1865 et de 1866, le nouveau venu est supérieur à ses
aînés, non par le luxe typographique, mais par l’abondance des matériaux, le choix des
sujets, leur agencement. Fond sérieux, forme attrayante, te l est le caractère du livre.
Le litre d it assez que nous assistons au panorama des faits el gestes de rh o rtic u ltu re
en 1867. Écril en dehors des sentiers battus de l ’almanach, il est en plein sur la voie
du Gardener’s year-book du docteur Robert Ho g g , \e. vade-mecum de l’horticulture
anglaise.
Mieux inspiré que l ’Exposition universelle, l’ouvrage de M. André fait les honneurs à
l’arboriculture en lui offrant la première place. Aussitôt sa révérence tirée à M. de Ray-
nal dans la dédicace dc son oeuvre, l’auteur aborde la grande question de la dégénérescence
des fruils et se range du côté de MM. Brongniart, Forest, etc., qui nient la dégénérescence
réelle de la variété. Nous sommes heureux d ’avoir soutenu la môme thèse
au congrès d ’Amsterdam en 1865.
Dans un ordre d ’idées plus tangibles, le pincement court et le pincement long du
Pêclier, les a rboriculteurs sont partagés en deux camps,— deux p our le moins. M, André
qui est allé à Chartres (pour donner une conférence sur VArt des jardins), a examiné les
arbres soumis aux divers traitements et n ’hésite pas, comme certain juge do la fable,
à couper la poire en deux. Il renvoie les champions dos à dos, et accorde la préférence
au procédé mixte do M. Gougis, consistant à pincer long (à cinq yeux) la branche fruitière
du Pécher, et à pincer court les rameaux herbacés issus du premier pincement.
A propos d ’un Poirier situé à Publier (Haute-Savoie) et cité par M. Jules Guyot, pour
sa production extrordinaire de 10 à 20 hectolitres de poires dans une année, M. André
rappelle qu’il existe, dans le Cher, un poirier de Cogné à petit fruit précoce comme le
Citron des carmes, qui fournit ju sq u ’à 80 000 poires vendues 20 centimes le cent. Véritablement,
on ne sait pas suffisamment apprécier la valeur comme capital d ’un arbre fruitier,
ni le mérite des variétés locales.
Après avoir parlé de la taille des arb re s à l’automne, de la taille en trois temps appliquée
aux contre-espaliers, de l’abricot à amande douce, du Pêcher tabulaire exposé
à Billancourt par M. Sahut, de Montpellier, et qui po u rrait bien être appelé à modifier
sensiblement la culture en plein vent du Pêcher dans le midi de la F rance, l ’auteur passe
en revue les fruits nouveaux.
Si nous en jugeons par les variétés décrites, M. André ne s ’est pas arrêté aux fruits
inédits ; les Poires Beurré de Nantes, Saint-Germain Puvis le prouvent. Sans doute que
l’année 1867 en aura confirmé la valeur, l e V e r g e r les ayant inscrites sur ses tablettes.
Le chapitre consacré aux légumes est moins étendu. Ici nous pénétrons dans les carriè
re s de Champignons, àMé ry, près Paris, où deux cultivateurs récoltent par jo u r el
pendant quelques mois, 2000 kilogr. du cryptogame comestible sur une longueur de
45 000 mètres de couches ; la mise de fond est évaluée à 112 000 francs p o u r chaque exploitant.
De là, nous assistons aux expériences de M. Carbou, multipliant l ’Artichaut par
bouture de racines. Puis nous sourions à l’embarras de cette cuisinière achetant du
Pisum viridum, pour se conformer aux prescriptions des latinistes enragés. Enfin nous
applaudissons aux inventeurs de mets nouveaux, lesquels, d ’après un homme dc goût,
rendraient plus de services à l’humanité que les chercheurs de planètes.
Avec la floriculture, M. André est dans son élément. Remarquons les observations
relatives à la physiologie végétale, les productions inédites de fleurs ou de fruits dans les
végélaux d’ornemenl, la classification des Rhododendrons basée sur leur époque de floraison
par M. A. Leroy, un travail analogue pour le Geranium zonale, par le fleuriste