
tous les vergers devraient av o ir; c’e st to u t ce qu ’il y a de favorable pour la g rande cu ltu
re : fleurs n ’apparaissant qu’après les gelées ta rdive s — une qualité pas assez souvent
é tu d ié e ! — chair très-bonne e t se conservant on ne p e u t plus tard. — Hughe’s golden
pippin. — P etiote, mais bonne, mais sucrée e t de qualité su p érieu re. Excellente pe tite
rem e tte qui doit des rem e rc îm en ts au zèle des repré sentants de Paris et de Rouen. —
Pearmain d ’automne. On Ta appelée aussi Pearmain d'été parce q u ’elle e st quelquefois un
peu plus précoce, mais elle m û rit plus volontiers en octobre. Elle d a te ra it, paraît-il, de
p rès de deux siècles et demi ; c ’e st u n e anglaise. Elle e st striée de rouge, moyenne et
de très-bonne qualité ; il ne faut pas la confondre avec la suivante. — Pearmain Here-
fordshire, nommé également Royal pearmain. — Elle est plus grosse, striée aussi de
rouge, mais moins vivement ; elle e st d ’hive r e t d ’excellente q ualité. L arbre est trè s -
ferlile e t très-vigoureux, — / ‘¿pfw gris de Parker. — Admise aussi p o u r sa q ualité et sa
m a tu rité tardive. — Royal russet. — Sa forme, sa couleur et parfois sa chair o n t telleme
n t d ’analogie avec la Reinette grise du Canada q u ’on s ’e sl longtemps demandé si ce
n ’é ta it pas la même. Quand je dis que l ’on s ’est demandé cela, je ne parle que de ceux
qui ne cultivaient pas les deux arb re s ensemble, c ar le bois et le feuillage laissent voir
de notables différences. Du re s te, puisque Ton co nfonda it le fru it avec la Rem ette grise
du Canada, c ’est q u ’il est ta rd if et de bonne qualité ; c ’est ce qui Ta fait admettre.
Je vais finir ; encore un peu de patience.
CERISE . — Bigarreau Grand. — É tude suffisante depuis 1863 ; fru it recommandable
e t présenté jadis p a r la Société de Lyon.
R A IS IN S . —^On admet p o u r la table ; Alicante noir, q u ’on appelle à to r t Grenache dans
les environs d ’Agen, puis Muscat de Hambourg, qui s’est aussi nommé Muscat d!Alexandrie.
On adm e t p o u r la cuve : la Persagne móndense, Irès-cultivée dans TIsère; la Grosse
Vidure ou Gros Carbenet, qui donne un b o uque t aux vins les plus fins ; le Gros Verdot
e t le P e tit Vei-dot, tous deux bien cultivés dans la Gironde e t p roduisant d ’excellents
vins.
F IG E E S . — Bellone. — Col de dame (blanche). — Monaco. — Appréciées e t bien jugées
d ’après les é chantillons envoyés p a r les Commissions du Midi.
FR A ISE S . — Sont-ce des fruits ? sont-ce des légumes ? Ne riez pas ; il y en a q u i p ré te
n d e n t que ce so n t des légumes pa rc e que les maraîchers les cultivent. Est-ce que 1 on
ne voyait pas autrefois, à notre Société de Pa ris, enlever au Comité d ’a rb o ricu ltu re
Tétude des fruits forcés, pommes, pêches, pru n e s, e tc ., sous pré texte que cela re n tra it
dans la cu ltu re des s erre s? Bref, poussé p a r l’indulgence, on consent à a dm e ttre que les
fraises sont des fruits. Une question s ’est posée toutefois. La fraise est u n fru it tellement
fugace, les variétés paraissent, disparaissent et sont successivement remplacées d ’une
si p rom p te manière, q u ’il y au ra it p e u t-ê tre lieu de ne pas s ’a p p esan tir su r celte espèce
de produits. Plusieurs années d ’étude é ta n t nécessaires p o u r p ren d re une décision,
j ’avoue que Ton risq u e ra it fo rt de re c om m an d er la culture d ’une variété à peu près au
m om ent où chacun, la trouvant déjà vieillotte, se disp o se ra it à la rem p la c er p a r une
a u tre . Bref, la question a été renvoyée au Conseil d ’administration.
Telle a été l ’oeuvre du Congrès pomologique de 1869.
On se rappe lle qu’on devait d iscu te r la fameuse question de la Dégénérescence des
fruits, mais, d ’une p a r t...., le tem p s a manqué, et p u is.... d ’au tre p a rt.... oui, je disais
b ien , le temps a manqué.
J e n ’y étais pas, mais vous voyez que j ’ai vu to u t de même.
A Marseille, en 1870 !
T h . B u c h e t e t .
CINQUIÈME ANNÉE. N® 10 15 NOVEMBRE-1 8 6 9 .
LE VERGER
PUBLICATION PÉRIODIQUE D’ARBORICULTURE ET DE POMOLOGIE
REYUE MENSUELLE
CHRONIQUE HORTICOLE.
— Comme to u t est sombre, n’e st-ce p a s? e t to u t gris, e t to u t tris te ! ot comme, cette
année, Thiver, Thorrible hiver, a débuté so u rn o isem en t p a r un coup de th é â tre , avec
une neige qui nous a fait bien vite enlever nos fruits tardifs, encore p en d an ts e t se gau-
dissant au soleil, avec une pluie glacée, avec du grésil, de la gelée et de la grêle !
Ah ! dame ! chacun son tour. L ’h o rticu ltu re aussi — c ’était dans les beaux jo u rs , elle !
— avait eu ses pluies et ses grêles, grêles et pluies de méda ille s; médailles pleuvant du
no rd , du midi, du cen tre , de tous les points cardinaux; médailles g rêlant sur la France,
su r l ’Angleterre, la Belgique, la Hollande, su r la Russie e lle -m êm e ; médailles d ’or ou
de vermeil, médailles d ’arg en t ou de bronze ; médailles des souverains, médailles des
princes — des pe tits comme des grands ; — médailles des ministres, des préfets, des
am a teu rs; médailles des p ro te c teu rs e t des p ro te c tric e s, des dames p atronesses e t des
candidats p a tro n n é s; médailles de to u t le monde, to u t cela a roulé , cette année comme
les autres, — plus encore que les au tre s, je crois, — p a r dizaines, p a r poignées, par
centaines, au kilo et au litre, s’em p ilan t dans les mains, s’empilant dans les poches,
s’em p ilan t dans les c a d r e s ; un déluge, q u o i! Les belles fêtes, n’esl-cc p a s? el les
joyeuses récoltes, ja rd in ie rs , m a raîchers, p ro d u c teu rs de fruits et fleuristes ! Qui veut
des médailles? il en re ste.
Eh b ien ? ensuite? et qu’est-oe que cela p eu t vous faire? Puisque je vous dis que les
sociétés sont riches, a rcbi-riches, qu’elles ne savent plus quel emploi donner aux cotisations
qui les accablent, qu elles regorgent de ja rd in s d ’expériences, que leurs salles
de séances sont d ’un confortable inouï, e t que les bons vieux ja rd in ie rs qui leu r trouvent
un remède p o u r chasser les vers blancs sont écrasés sous le poids des encouragements
qui leur a rriv en t ! — Cela tue les Sociétés, dites-vous, m o n sieu r? et il ne serait pas difficile
de mieux employer to u t c et a rg en t au lieu de Tapla liren médailles et de le ren fe rm e r
dans des écrins de to u te s tailles? — Que voulez-vous? c ’est Tusage. Est-ce que vous
voudriez aller co n tre Tusage, p a r hasard? Les autres font comme cela, nous faisons
comme les autres. Du b ru it, du frou-frou, des réclames ! sans quoi pas d ’h o rticu ltu re ;
c ’est cla ir. Quand on n ’au ra plus de médailles à semer, on se re je tte ra sur les rappels;
c’est là qu’on en fera, des largesses !
Connaissez-vous les rappels de médailles? Vous dites à un ja rd in ie r: « Mon ch er raon-
» sieur, vous avez exposé des p roduits de toute beauté, e t nous vous avons promis une
» récompense, aussi nous empressons-nous de ne vous en délivrer aucune, mais nous