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ils ont to rt lie te rm in e r o rdinairement réimraéralion des mé rite s de leurs gains p a r ces
mots ; malheureusement cette variété arrive à maturité au moment où les bonnes poires
abondent. Un hou fruit précoce de plus, c ’est toujours une heureuse découverte et plus
utile que ceRe d ’un fruit d ’hiver.
Contentons-nous donc des petites poires en ju ille t, et si les très-bonnes poires sont
encore rares, ne dédaignons pas celles qui, p a r leu r saveur, plaisent au goùl, et par la c o n sistance
assez fondante de leur chair sont utiles à la santé. Toutes ces variétés n ’exigero
n t presque d ’autres soins que celui d ’on cueillir les fruits. Cultivées, soit en h a u te -
tige ou mi-tige, rarement sous formes taillées, leurs récoltes seront mûres avant que les
vents d ’automne aient pu les décimer.
Plus tard, viendront les belles et bonnes variétés d ’août, de septembre et d'octobre,
dont nous répartirons et a ssureront la fécondité p a r une taille raisonnée, p a r des p in cements
pas trop sévères, p a r des palissages suivant la nécessité des expositions. Elles
nous récompenseront largement de ces soins el nous couvrirons les marchés de leurs
fruits si beaux, si délicieux. Nous aurons fait une bonne affaire en pourvoyant aux
besoins du plus grand nombre ; c ’est le b u t auquel nous devons tendre. Mas.
CORRESPONDANCE.
M. Heriucq nous a fait parvenir, en réponse à quelques lignes de la dernière chronique
de notre collaborateur M. André, la lettre qui suit, e t que l ’impartialité nous fait un
devoir d ’insérer.
A notre considération, et pour ménager l ’espace qui nous est si étroitement compté,
autant que pour clore des son d éb u t une discussion qui sort du cadre rie notre feuille, essentiellement
pratique et peu militante, M. André veut bien s’ab sten ir du d ro it de réponse,
qui lui serait acquis à son tour, en faisant soulenient rem a rque r que son opinion sur la
personnalité e t sur les oeuvres de M. Herincq a pu être modifiée p a r des actes plus
récents qui lui font un devoir de m a in ten ir les déclarations de sa dernièro chronique.
Nous renvoyons, du re ste, nos lecteurs au d e rn ie r numéro (5 janvier) du Journal de
l’agriculture, oh le débat est plus n e ttem en t développé q u ’il ne pouvait l ’être ici.
M.
Monsieur le rc d a c lc u r,
I.a (icrnicrc ch ro n iq u e de v otre co llab o ra teu r M. A n d ré co n tien t co n tre moi des in ju re s inqualifiables qui
p o rte n t a tte in te à m a ré p u ta tio n et qui p o u rra ie n t n u ire aux in té rê ts du jo u rn a l que j ’ai c réé en 1851 e t que
j ’ai to u jo u rs l ’iionneuv de d irig e r, si j e ne faisais co n n a ître to u t de suite la cause des in ju re s que m e p ro d ig u e
AI. An d ré. Voici donc m a réponse ;
« L'Horticulteur français a ju s q u ’ici em p ru n té a u ta le n t de ses c o llab o ra teu rs, à la science e t à la verve
de son cliro n iq u cu r en chef, M. H é rin cq , u n e force e t u n e n o to rié té incontestable s (André, Mouvement horti- '
cote, 1 8 6 4 , 1 8 6 5 , p . 6 8 j. VHorticulteur français c o n tin u e , sous la p lum e a le rte de son ré d a c te u r e n clicf,
AI. H é riu cq , à flageller les e r re u r s e t à re d re s se r les to rts de MM. de i’iio rtic u ltu rc . C’est u n Ju v é n a l a u p e tit
p ied , AI. H e rin cq , mais, au d em e u ra n t, le m e ille u r fils d u mo n d e. II est très-attaché au progrès horticole, e t a
donné l ’exemple eu p u b lia n t, ce lte an n é e , de bons a rtic le s s u r des points discutables de physiologie végétale
e t un e é tu d e bien faite s u r les deux voyageurs cé lèb re s, Michaux e t son fils.» {Mouvement horticole, 1 8 6 6 , p. 1 4 6 .)
Tel est le ju g em e n t q u e p o rta it AI. A n d ré , en 18 6 5 e t 1 8 6 6 , su r riio inm e q u ’il tra ite , en 1 8 6 7 , de bohème
de la presse horticole, qui déconsidè re l ’u tile e t airnuble science de l ’iio rtic u ltu ro , etc .
Comment c e t homme c st-il jiia in le n an t p o u r M. André u n boh èm e qui ch e rch e à a ttire r l’a tte n tio n s u r sa
p etite p e rso n n e ? C’est u n iq u em cn t-p a rcc q u e VHorticulteur p'ançais a re d re ssé qu elq u e s e r re u r s de M. A n d ré ;
q u 'il s ’esl p e rmis de d o u te r de lu scienc e de AI. A ndré e t de son im p a rtia lité dans scs ap p récia tio n s in d ép e n dan
te s de l ’Exposition universelle de 1 8 6 7 . E t M. A n d ré , (]ui sc p e rm e t to u t, n e p e rm e t pas q u ’on dévoile sa
valeur scientifique , comme vient de le fa ire dans son d e rn ie r n um é ro (d é cem b re 18 6 7 ) {'Horticulteur français.
Voilà la cause de la colè re aveugle de Al. A n d ré .
L’in sertio n de ce tte le ttre édifie ra vos n om b reu x le c te u rs su r la v ale u r des critiq u es in d ép e n d an te s e t im p a rtiales
de Al, A n d ré .
Veuillez, e tc . Signé: H e rix cq ,
Rédactuui’ e u c h e f de VIlo rlicuU cu r fi'anç.ain.
QUATRIÈME ANNÉE. 15 FEVRIER 1868.
LE VERGER
l'UliLlCATlON l'Él lIÜDlQUE D’ARBORICULTURE ET DE l’OMÜLüGlE
REVUE MENSUELLE
CHRONIQUE HORTICOLE.
La fin do l’an de grâce 1867, — d ’universelle mémoire, — et le commencement
de 1868 au ro n t été signalés p a r toute la collection des intempéries qui sont capables de
sévir contre notre pauvre globe terraqué. Tour à to u r, et à quelques jours seulement
d ’intervalle, nous avons subi 14 à 15 degrés de froid, autant de chaleur (c’e st-à-d ire des
écarts Ihermométriques de 30 degrés dans une semaine, à Passy, du moins), des calmes
plats superbes et dos tempêtes à « déraciner les navets », comme disent les Tourangeaux,
des pluies et du soleil, toute la série météorologique enfin. On d it même q u ’à tout oc
tapage des autans, — pour descendre d ’un coup dans no tre p e tit monde horticole, — il
faut jo in d re le b ru it fait p a rle s jardiniers furieux de n ’avoir pas été décorés et par ceux
qui sont tro p contents de l ’être. On se rappelle que nous avions, dans no tre dernière
chronique, exprimé le reg re t de n ’avoir pas vu, dans la liste du 5 janvier, apparaître des
noms vraiment dignes de la croix de leur pays. Nous ferions bien rire nos lecteurs si nous
disions quelles lettres nous avons reçues de certains braves gens et honnêtes pra tic iens,
piqués de la ta ren tu le crucimane, et se plaignant de n ’être p oint compris dans no tre desideratum.
Vanité des vanités !
En Angleterre, où l’on est beaucoup moins empressé de courir après la croix, par mille
raisons, dont la première est qu ’on n ’en distribue pas, nous avons trouvé, à notre dernier
voyage, deux choses assez curieuses, an point de vue de l ’arb o ricu ltu re. La première,
c’est une exposition de poires Belle-Angevine, dans la v itrine de Lewis Solomon,'au marché
de Covent Garden, à Londres, modestement cotées au prix de 32 shillings, soitiO francs
la pièce ! Les fruits é ta ien t beaux; ils venaient de France et ils trouvaient facilement
acheteur à ce taux. La conséquence de ces prix fabuleux est que, en dépit de tous les
anatbèmes fulminés contre la Belle-Angevine p a r les congrès et sociétés horticoles,
beaucoup do ja rd in ie rs spéculateurs p lan ten t et p lan te ro n t de plus en plus cette variété
dans leurs ja rd in s fruitiers. On peut bien se laisser ten te r p a r de semblables chilfres. Je
connais même quelqu’un qui se donne actuellement le plaisir de greffer eu boutons
à fruits de Belle-Angevine tous ses JJeurrés d’Amanlis en espalier, pour en vendre le p ro d
u it, q u itte à acheter lui-même, dans les rues de Paris, l ’aulomne p rochain, à trois sous
la pièce, les bonnes poires qui seraient venues à la place des mauvaises qu’il vendra
20 francs chaque. Moralité ; plantez de bons fruits dans vos ja rd in s fruitiers, mais gardez
une bonne place p our les très-belles poires qui ne valent rien et souvenez-vous de l'adresse
de Lewis Solomon. Je sais bien que M. Mas va me vouer aux gémonies, mais l ’argument
de Covent Garden a aussi son éloquence.
L’autre fait du .domaine arboricole est la querelle entre M. Hivers el M. W. Robinson.
En voici en quelques mots l ’historique. Au printemps dernier, trois grands journaux de
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