
Nos a rboriculteurs français sont et re sten t les p remiers du monde. Il n ’y a donc pas à
s’inquiéter des attaques de quelques cultivateurs é tran g e rs, jaloux de no tre supériorité
et qui l ’attaquent injustement dans certaines publications d ’outre-Mancbe. Nous parlons
notamment d ’une diatribe violente distillée par M. Rivers, de Savvbridgeworth, dans le
Gardener’s chronicle. M. Rivers discute malencontreusement la saveur incontestable de
nos fruits de France, lui qui est d ’un pays dont il a été d it qu ’on n ’y trouvait «de poli que
l’acier, et de fruits mûrs que des pommes cuites u .11 conclut à l’ineptie de nos ja rd in ie rs
français comparés aux anglais, en pomologie e t en pomiculture. Ne répondons pas à do
pareilles a ttaq u e s ; ne descendons pas à une justification qui est faite déjà p a r to u t
lecteur impartial. La seule punition que nous infligerons à M. Rivers et à ses compatriotes,
sera de leu r vendre un peu plus cher, si nous pouvons, nos fruits et nos arbres
fruitiers, qu’ils viennent ch erch e r chaque année p a r milliers à Paris et dans nos p ro vinces
de l’Ouest, très-heureux de les savourer et d ’en tir e r profit, sauf à déblatérer
ensuite co n tre eux.
Signalons quelques fruits nouveaux ou nouvellement édités. Ce sont des Poires pour
le plus grand nombre,
M. Diiguel, à Châlons-sur-Marno, a ,découvert un vieil a rbre , de 70 à 80 ans, qui porte
un fruit d ’été parfaitement inconnu ju s q u ’ici. Il lui donne le nom de Julie Dvguet.
Le Souvenir du Congrès est un très-beau fruit qui n ’a que le malheur de m û rir en même
temps que la Williams, et que M. M. Morel de Lyon a gagné; il a été couronné d ’un premier
prix à l ’Exposition universelle.
Le Beurré Caune est de Marseille. C’est une poire d ’août-septembre, trouvée p a r hasard
par le propriétaire qui lui a donné son nom.
Tous ces fruits sont destinés à un plus ou moins grand avenir. Mais ils re n tre n t sous
la ju ridiction des lecteurs du Verger, à qui nous conseillons de les mettre à l ’étude.
P o u r te rm in e r, nous signalons à tous les amis de Ta rb o ricu llu re la nouvelle édition
du Cours do SI. Dubreuil. Le savant professeur a divisé l ’oeuvre principale de sa vie en
plusieurs parties, dont la p rem iè re e t la plus im p o rtan te , q u ’il offre aujourd’hui au
public, avec de nombreuses et capitales améliorations, p o rte le titre de Culture des arbres
et arbrisseaux à fruits de table (1). Saluons la réapparition de ce bon livre, dont nous
n ’avons pas le loisir d'examine r tous les p e rfe c tionnements nouveaux et de dire les
sérieux mérites. Cela console des mauvaises farces de ces écrivains faux-plaisants, de
ces bohèmes de la presse horticole qui, comme M. Hérinoq et au tre s, P radon et Bonné-
corce de même force, dé considèrent c ette utile et c h arm an te science de l ’ho rticu ltu re,
donnant de la tête à to rt et à travers sur to u t e t su r to u s , e t espérant ainsi que le public
prê te ra a tten tio n à leurs petites personnes. Il n ’y a q u ’un moyen de faire justice de ce
monde-là, que peu de gens osent toucher parce q u ’on d it q u ’ils m o rd e n t; c ’est de leur
lim e r les dents, comme a déjà fait M. Joigneaux, quand ils c rie n t trop fort, et, en les
fustigeant d 'u n e main, élever de l’a u tre , comme ils le m é riten t, les hommes qui, comme
M. Dubreuil, com p ten t leurs années p a r des services rendus. Nous dirons, dans une
prochaine chronique quelles sont les inepties malveillantes de ces messieurs, que, fidèle
à notre critique indépendante, nous devons signaler à nos le c teu rs.
E d . A n d r é .
(1) 1 vol. in -1 8 , 700 pages. 000 fig u re s. — 8 f r ., clicz Victor Masson et Fils.
LE VERGER
PUBLICATION PÉRIODIQUE D’ARBORICULTURE ET DE POMOLOGIE
REVUE MENSUELLE
A NOS ABONNÉS
Nous inaugurons modestement notre nouvelle feuille, avec l ’espoir qu’elle prendra
prochainement une extension p ro p o rtio n n é e aux témoignages d ’adhésion qui nous
apportent de nouvelles forces et à l ’empressement de nos abonnés, dont les communications
donneront plus d ’imp o rtan c e e t de variété à sa rédaction. La p lu p a rt des a rb o riculteurs
et pomologistes les plus distingués do la France et de l’é tranger nous ont, dès
nos débuts, honoré de leur assentiment ; plusieurs nous p rom e tten t dès maintenant
de nous continuer leur sympathie par l’envoi de notes sur les ré sulta ts de leurs études,
sur les nombreuses questions que soulève le progrès de la culture raisoniiée des arbres
d ’articles spéciaux fruitiers.
Nous engageons aussi nos abonnés qui dé sireraient s ’éclairer dans leurs doutes à nous
adresser des questions ; nous nous empresserons de leur rép o n d re et de guider leur
pratique par des explications tirée s, soit de no tre pro p re expérience, soit de celle de collaborateurs
amis dont l ’excellent concours nous est déjà assuré.
Nous disons à tous : no tre nouvelle feuille est une oeuvre commune à laquelle tous sont
conviés. L’union de tous les zèles e t de toutes les aptitudes pro d u ira c erta inem ent un
enseignement utile, c ’est dans cet espoir que nous l ’avons entreprise.
MAS.
CHRONIQUE HORTICOLE.
Bonne année, paix générale et développement rapide de la prospérité publique, voilà
nos voeux pour 1868 ! Nous ne faisons pas d ’économies dans ces souliails sincères, et, si
vous le voulez bien, nous en ajouterons même d ’autres à l’adresse spéciale de l ’h o rticu ltu
re . Nous souhaitons qu ’elle sorte à grands pas des ténèbres de la rouline et de rornièro
dos préjugés ; nous souhaitons qu’elle devienne la troisième mamelle de la France, à côté
du labourage et du pastourage, q u ’aimait tant Sully. Nous souhaitons que les propriétaires