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récolte p o u r la même variété e t- e n ap p ré cian t ensuite celle qui a donné les meilleurs
ré su lta ts. L’expérience prouve q u ’un Beurré Giffard mérite d ’être cueilli plus près e
m a tu rité q u ’uu Beurré d ’Amanlis. Mais, me direz-vous, comment prévoir qu une P o ire
sera à son entière m a tu rité dans trois jo u rs , dans q u a tre jo u rs , dans quinze jo u rs . Les
gens exercés ne se trom p en t guère à l’aspect du fru it et vous devez vous efforcer d a rriv e r
p a r l’observation à co tact d ’appréciation. C ependant voici un p e tit moyen dont vous
pourrez vous servir, su rto u t pour les Poires d ’été, en a tte n d an t que vous soyez devenu
plus habile. Il est ra re que quelques fruits a tte in ts p a r les insectes ou mal conformes ne
tom b e n t p rém a tu rém en t de l’a rb re avec toutes les couleurs de l ’en tiè re m a tu r ité ;
cueillez alors tous ceux les mieux exposés e t parvenus à le u r volume complet, et si
quelques-uns, cachés sous le feuillage, vous paraissent en re ta rd , reuvoyez-en la cu eillette
ju sq u ’à ce q u ’ils soient arrivés au même p oint de grosseur et d ’apparenc e . J ’ai aussi vu
employer un excellent moyen pour ju g e r de l ’é ta t de m a tu ra tio n des variétés de Poires
destinées aux usages de la cuisine e t de la confiserie auxquelles une c u e ille tte tro p pré -
coce ou tro p tardive enlèverait beaucoup de le u r valeur. A l’approche de 1 époque o rd ina
ire de leu r m a tu rité , de tem p s en temps on en ouvre quelques-unes, et lo rsq u e l’o n
rem a rq u e que leurs pépins c ommencent à b ru n ir, le m om en t de la cueillette e st a rriv é .
Ce moyen serait-il bon p o u r la p lu p a rt des variétés de Poires destinées à la table? C’e s t
une expérience à faire.
Les Poires mûrissant en octobre sero n t cueillies dès la fm de s ep tem b re e t s’a ch èv e ro n t
trè s -b ien au fruitier sous l ’influence d ’une tem p é ra tu re p eu élevée; celles de novembre,
d é cembre et tout Thiver a tte n d ro n t su r l ’a rb re ju sq u ’à ce que le feuillage, p a r sa co u leu r
e t son aspect te rne , annonce que la sève va b ie n tô t cesser de c ircu le r. Si le sol est sec
e t léger, l’exposition chaude, la cu eillette sera avancée; elle sera, au co n tra ire , re ta rd é e
p o u r les mêmes variétés si le sol e st aqueux et compacte e t l ’exposition froide. Ainsi
dans les petits ja rd in s de la ville ancien n em en t établis, pourvus d ’un te rre a u a b o n d an t
dans lequel les rayons du soleil se c o n c e n tren t et m a in tien n en t une tem p é ra tu re élevée
et où la c haleur de l ’air se m ultiplie p ar la rév e rb é ra tio n des m u rs de c lôture, un Doyenné
d ’hiver sera récolté de bonne h eu re si Ton ne veut le voir a rriv e r à m a tu rité avant la
fin de novembre. S ’il e st venu su r un a rb re planté en rase campagne, dans u n sol a rg ileux
ot dont l ’exposition incline au n o rd , il n ’au ra pas p e rd u sa facilité de conservation
on ne le cu eillan t q u ’aux jo u rs qui p ré c èd en t les p rem iè re s gelées. En p rin c ip e ,
plus une poire est de m a tu rité ta rdive , plus Tépoque de sa ré co lte d o it ê tre r e c u lé e .
Certaines variétés d ’une conservation à toute épreuve, m û rissan t s eu lem en t au p rin tem p s ,
g agnent sur Tarbre tan t q u ’il n ’a pas encore p e rd u ses feuilles, e t même si Ton n ’a tte n d a it
ju s q u ’à ce moment, la ch a ir de le u r fru it ne serait pas achevée dans sa te x tu re e t dans
ses sucs, et b ien tô t ils se rid e ra ien t e t se ra ien t de nulle valeur.
Ce que nous venons de d ire des Poires s ’applique en g ran d e p a rtie aux Pomm es que
Ton doit cependant ré c o lte r encore plus longtemps d ’avanoe. Les Pommes à ch air te n d re
se rid e ro n t moins si on les laisse plus longtemps à Tarbre, mais aussi le u r m a tu ra tio n
sera moins prolongée. Les Pom m es à chair d u re , cassante, gagneront ju s q u ’au m om en t
de l ’a rrê t de la séve et ne p e rd ro n t rien de le u r faculté de longue c onse rva tion.
Les observations p ré c éd en te s to n d e n t à é tab lir q u ’un b o n fru itie r est aussi n é ce s sa ire
à l’amélioration des fruits d ’été q u ’à la conservation des fruits d ’hiver. Nous essayerons
bientôt de faire connaître les meilleures conditions de son établissement.
Mas.
P a r i s , — Im p r im e r ie d e E . MARTINET, r u e M ig n o n , 2 .
GLNQUIÈME ANNÉE. N° 8 Î 5 SEPTEMBRE 1 8 6 9 .
LE VERGER
PUBLICATION PÉRIODIQUE D’ARBORICULTURE ET DE POMOLOGIE
REVUE MENSUELLE
CHRONIQUE HORTICOLE.
— En tê te de la liste, q u e je me faisais une fête d ’inscrire ici, des décorations
accordées à THorticulture au m om en t où p araissait le Va-ger du 15 ao û t, je citerai
M. Mennechet, P rés id en t de la Société de Picardie. Lorsque des Sociétés horticoles
savent re n d re de réels services dans les régions où elles se sont constituées, o est acco rd e r
u n juste hommage à le u r zèle que de les en ré com pense r dans la personne de leu r
P résident, et, dans ce cas-là, on ne s au ra it tro p applaudir.
E n su ite ensuite, ma foi, j ’en demande bien p a rd o n aux h o rticu lteu rs , mais je ne
trouve plus personne, e t ce n ’est pas ma faute. Durant une sem a in e , j ’ai g u e tté in v a ria blem
en t, m a tin et soir, le jo u rn a l de M. W ilte rsh eim ; j ’ai eu beau fu re te r dans le flou-
flou des ru b an s q u ’il ap p o rta it chaque jo u r, je n ’ai rie n amené p o u r l ’H o rticu ltu re.
Les h o rticu lteu rs , du re s te, sont h ab itu é s à ces in tem p é rie s, aussi bien dans le ciel des
faveurs que dans le ciel du bon Dieu ; ce n ’e s t pas la prem iè re fois qu’ils sèment e t q u ’il
ne vient rien. C’est l’é ta t qui veut ça !
— J ’ai lu ce qui suit dans un jo u rn a l belge ; « Il est bien ra re de voir un b eau p om m ie r
» d ro it; les a rb re s se to rd e n t et, lo rsq u ’ils d e v ien n en t vieux, se courbent, serp en ten t
1) au lieu de se dresser. Il arrive q u ’une végétaiion lu x u rian te développe Tarbre dans des
» p ro p o rtio n s désespérantes. T out pousse en bois et le fruit ne donne pas. MM. Ster et
» de Coudé o n t trouvé le moyen d ’éviter cette recrude sc ence des pousses vigoureuses
» e t de faire fructifier quand même le p om m ie r, en p la n ta n t un coin de bois dans une
» des plus grosses racines. Ils l ’enfoncent même si profondément, q u ’il est impossible
I) de Ta rrache r avec la m a in . La séve s ’écoule p a r là et Tarbre donne des fruits. »
J e ne voudrais pas n ie r a ssu rém e n t la co opération des coins de bois à la prod u c tio n
des pommes, je sais trop com b ien to u t ce qui a rrê te u n e végétation excessive p e u t c o n trib
u e r à u n e plus grande p ro d u c tio n en fleurs et, p a r co nséquent, en fruits ; sans même
me d em an d er ce q u ’en pensent m e s bons amis b e lg e s , je p o u rra is b ien d ire , en passant,
que chez nous on ap p ellerait v u lg a irem en t c ette o p é ra tio n compliquée « c h e rch e r midi
à quatorze h eu re s », mais ce n ’e st pas de cela q u ’il s’agit. Tout plein de re sp e c t que je
sois p o u r l ’Écho du parlement belge, je le p rie ra i de v o u lo ir b ien ren d re ju stic e à to u t le
m o n d e et d ’ajouter aux noms de MM. Ste r e t de Condé, qui o n t trouvé c et excellent
moyen, celui d ’un Monsieur Pa llad iu s qui écrivait, il va y avoir u n de ces jours 1700 ans :
« Lorsqu’un P o irie r languit, déchaussez-le, percez sa ra c in e à l’aide d ’ime ta riè re , puis