quinze jours ou trois femaines : on ne lui en faille alors
que huit ou neuf à nourrir, on vend les autres; à quinze
jours ils font bons à manger : & comme l ’on n’a pas
hefoin de beaucoup de femelles, & que ce font les
cochons coupés qui rapportent le plus de profit, &
dont la chair eft la meilleure , on fe défait des cochons
de lait femelles , & on ne laiffe à la mère que deux
femelles avec fept ou huit mâles.
Le mâle qu’on choifit pour propager l’efoèce , doit
avoir le corps court, ramaffé, & pluftôt quarré que
long , la tète greffe, le groin court & camus, les oreilles
grandes & pendantes, les yeux petits & ardens, le cou
grand & épais, le ventre avalé, les feffes larges, les jambes
courtes&grofTes, les foies épaiffes & noires : les cochons
blancs ne font jamais auffi forts que les noirs. La truie
doit avoir le corps long, le ventre ample & large , les
mamelles longues : il faut qu’elle foit auffi d’un naturel
tranquille & d’une race féconde. Dès qu’elle eft pleine,
on la fépare du mâle, qui pourrait la bleffer ; & lorfqu’elle
met bas, on la nourrit largement, on la veille pour
1 empecher de dévorer quelques - uns de fes petits , &
1 on a grand foin d’en éloigner le père, qui les ménagerait
encore moins. On la fait couvrir au commencement
du printemps , afin que les petits naiffant en été, aient
le temps de grandir, de fe fortifier, & d’engraifTer avant
1 hiver : mais lorfque l ’on veut la faire porter deux fois
par an , on lui donne le mâle au mois de novembre,
afin qu’elle mette bas au mois de mars, & on la fait
couvrir une fécondé fois au commencement de mai. Il
y a même des truies qui produifent régulièrement tous
les cinq mois. La laie, qui, comme nous l’avons dit,
ne produit qu’une fois par an , reçoit le mâle aux mois
de janvier ou de février, & met bas en mai ou juin ; elle
allaite fes petits pendant trois ou quatre mois, elle les
conduit, elle les fuit, & les empêche de fe féparer ou de
s’écarter, jufqu’à ce qu’ils aient deux ou trois ans ; & il
n’eft pas rare de voir des laies accompagnées en même
temps de leurs petits de l’année & de ceux de l’année
précédente. On ne fouffre pas que la truie domeftique
allaite fes petits pendant plus de deux mois ; on commence
même, au bout de trois femaines, aies mener aux champs
avec la mère, pour les accoutumer peu à peu à fe nourrir
comme elle : on les sèvre cinq femaines après , & on leur
donne foir & matin du petit lait mêlé de fon , ou feulement
de l ’eau tiède avec des légumes bouillis;
Ces animaux aiment beaucoup les vers de terre &
certaines racines, comme celles de la carotte fauvage ;
c ’eft pour trouver ces vers & pour couper ces racines,
qu’ils fouillent la terre avec leur boutoir. Le fanglier,
dont la hure eft plus longue & plus forte que celle du
cochon , fouille plus profondément ; il fouille auffi
prefque toujours en ligne droite dans le même fillon ,
au lieu que le cochon fouille çà & là, & plus légèrement.
Comme il fait beaucoup de dégât , il faut
l ’éloigner des terreins cultivés , & ne le mener que dans
les bois & fur les terres qu’on laiffe repofer.
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