celui des mamelles , un rapport phyfique qu’il faut
tâcher de découvrir.
Mais je ne fais ici qu’indiquer la vraie route, & ce
n’efl pas Je lieu de la fuivre plus loin; cependant je
ne puis m’empêcher d’obferver en paffant | que j’ai
quelque raifon de fuppofer que la production nombreufe
dépend pluftôt de la conformation des parties intérieures
de la génération que d’aucune autre caufe : car ce n’efl
point de la quantité plus abondante des liqueurs fémi-
nales que dépend le grand nombre dans la production ,
puifque le cheval, le cerf, le bélier, le bouc & les
autres animaux qui ont une très-grande abondance
de liqueur féminale,. neproduifent qu’en petit nombre;
tandis que le chien, le chat & d’autres animaux, qui
n’ont qu’une moindre quantité de liqueur féminale, relativement
a leur volume, produifent en grand nombre.
C e n eft pas non plus de la fréquence des accouplemens
que ce nombre dépend ; air l ’on eft affuré que le
cochon & le chien n’ont befoin que d’un feul accou-:
plement pour produire, & produire en grand nombre.
La longue durée de l’accouplement, ou, pour mieux
dire, du temps de l ’émiffion de la liqueur féminale, ne
paroît pas non plus être la caufe à laquelle on doive
rapporter cet effet ; car le chien ne demeure accouplé
long-temps que parce qu’il eft retenu par un obftacle
qui naît de la conformation même des parties ( voye^
ci-après la description du chien ) ; & quoique le cochon
n’ait point cet obftacle, & qu’il demeure accouplé plus.
long-temps que la plufpart des autres animaux, on ne
peut en rien conclurre pour la nombreufe production ,
puifqu’on voit qu’il ne faut au coq qu’un inftant pour
féconder tous les oeufs qu’une poule peut produire en
un mois. J ’aurai occafion de développer davantage les
idées que j’accumule ic i, dans la feule vue de faire fentir
qu’une fimple probabilité, un foupçon, pourvu qu’il
foit fondé fur des rapports phyfiques, répand plus de
lumière & produit plus de fruit que toutes les caufes
finales réunies.
Aux fingularités que nous avons déjà rapportées/,
nous devons en ajouter une autre ; c ’efl que la graiffe du
cochon eft différente de celle deprefque tous les autres
animaux quadrupèdes , non feulement par fà confifîânce
& fà qualité, mais auffi par fa pofition dans le corps de
l’animal. La graiffe de l ’homme & des animaux qui n’ont:
point de fuif, comme le chien , le cheval, &c. eft
mêlée avec la chair affez également ; le fuif dans le
bélier, le bouc , le c e r f, &c. ne fe trouve qu’aux
extrémités de la chair ; mais le lard du cochon n’efl ni
mêlé avec la chair, ni ramaffé aux extrémités de la:
chair ; il la recouvre par-tout, & forme une couche
épaiffe, diflinéte & continue entre la chair & la peau.
L è cochon a cela de commun avec la baleine & les»
autres animaux cétacés , dont la graiffe n’eft qu’une
efpèce de lard à peu près de la même confifîance,,
mais plus huileux que celui du cochon : ce lard, dans»
les animaux cétacés , forme auffi fous la peau une
O iij