formés. On fit voir ce bélier à M . le Duc de Chaulnes, que
fon amour pour les Sciences rend attentif à tout ce qui peut
contribuer à leur avancement ; il jugea que cet animal méritait
detre difféqué, & nous le fit amener à Paris. L ’orifice du prépuce
& le gland ( A , planche v ) fe trouvoient placés comme
à l’ordinaire, mais le gland n’était pas percé; il n’y avoit qu’une
gouttière ( B B ) qui commençoit au bord du prépuce , elle
s etendoit le long de la v erg e , paffoit entre les deux teflicules
( C C ) & fe proiongeoit jufqu’à la queue. L ’ouverture ( D ) par
où l’urine fortoit, était dans cette gouttière, à quelques diftances
de l’anus (EJ .
L ’animal ayant été ouvert, les parties de la génération fe trouvèrent
conformées comme à 1 ordinaire, excepte que luietre le
terminoit à la racine de la v erg e , comme on peut le, voir p l vr.
A , le prépuce fendu dans fa longueur & étendu pour faire voir
le gland; B , le gland coupé tranfverfalement fans aucun veftige de
l ’urètre ; C, la gouttière qui s’étendoit le long de la verge ; Z), 1 anus;
E , le reclum; F , l’endroit où le terminoit l’urètre, & par où
l ’urine fortoit au dehors. G G , les veficules familiales ; H I , des
fiiïets qui ont été introduits dans 1 uretre a travers les canaux
déférens ( h h ) pour marquer les orifices ( E h ) des yéficules
féminales. M M , les teflicules ; N N, les cordons des vaiflèaux
fpermatiques \ O , la veffie ; P P , les ureteres. Il fe trouva a
l ’endroit où efl placée la matrice des femelles, deux corps charnus
( Q_Q_) qui paroifîôîent, au premier coup d oeil, reflèmbler
en quelque façon, par leur figure & leur fituation, à une matrice
oblitérée; mais en les examinant attentivement, je n’y ai trouvé
aucun autre rapport avec ce vifcère. On peut juger parlexpofé
des parties de la génération du bélier dont il efl queflion, qu.il
avoit une liqueur prolifique bien élaborée, & qui! pouvoit
même en faire l’émiffion par l’ouverture qui était dans le périnée;
mais il n’y avoit point de canal dans-la verge pour le cours de
-l’urine ni pour l’éjaculation de la femence.
L e foetus du bélier a dés enveloppes fort reflèmblantes à celles
du foetus du taureau, foit par les cotylédons qui attachent le
chorion à la matrice, foit par la fituation & la figure de l’allantoïde,
-foit par le fédiment qui fe forme dans la liqueur de. cette
membrane.
Ayant fait ouvrir, au milieu du mois d’avril, une brebis pleins
qui était près de fon terme, je trouvai que les cotylédons étaient
au nombre de cinquante-quatre, le cordon ombilical avoit deux
pouces à deux pouces & demi de longueur. On ouvrit la veffie
du foetus pour fôuffler l’allantoïde; cette membrane parut êtte
beaucoup plus prolongée d’un côté que de l’autre, car l’une des
cornes n’avoit qu’un pied de longueur fur deux ou trois pouces
de diamètre dans les endroits les plus gro s, & la longueur de
l’autre corne était de près de deux pieds fur deux pouces ou deux
pouces & demi de diamètre : dans le milieu de la longueur de
cette corne il y avoit deux étranglemens à trois pouces & demi
dediflance, qui réduifoient le diamètre à une ou deux lignes; la
portion de l’allantoïde qui fe trouvoit entre les deux étranglemens,
n’avoit pas quatre pouces de circonférence, le refie de la corne
avoit environ deux pouces de diamètre dans les endroits les plus
gros. J’ai vu dans la liqueur de l’allantoïde du bélier, de petits
corps flottans, grumeleux, de couleur verdâtre, &-de confiftance à
peu près femblabie à celle de l’hippomanès : par l’évaporation de
cette liqueur il s’efl formé un réfidu de même nature que les
corps flottans, ce qui prouve qu’ils font auffi, comme l’hippomanès
, un fediment de la liqueur de l’allantoïde *.
* Voy, les Mêm, de l’Acad. Roy. des Sciences,années i y j / df zypz .