en a vu ne pouvoir plus marcher , niprefquefe remuer.
Ils engrailfent auffi heaucoup plus promptement en
automne dans le temps des premiers froids , tant à catîfe
de l’abondance des nourritures, que parce qu’alors la
tranlpiration eft moindre qu’en, été.
On n’attend pas, comme pour le refte du bétail, que
je cochon foit âgé pour l’engrailfer : plus il vieillit, plus
cela elt difficile, & moins là chair eû bonne.La caltra*
tion, qui doit toujours précéder l’engrais, fe fait ordinairement
à l’âge de fix mois, au printemps ou en automne ,
& jamais dans le temps des grandes chaleurs ou des grands
froids, qui rendroient également la plaie dangereufe ou
difficile à guérir; car c’ell ordinairement par incifion que
•fe fait cette opération, quoiqu’on la falfe auffi quelquefois
par une fimple ligature, comme nous l’avons dit.au
fujet des moutons. Si la caffiation a été laite au printemps,
on les met à l’engrais dès l’automne fuivante, &
il eû alfez rare qu’on leslailfe vivre deux ans ; cependant
ils croilfent encore heaucoup pendant la fécondé, & ils
continueroient de croître pendant la troifième, la quatrième,
la cinquième,&c. année. Ceux que l’on remarque
parmi les autres parla grandeur & lagroffeurde leur corpulence
, ne font que des cochons plus âgés , que l’on a
misplufieurs fois à lagfcndée. Il paraît que la durée de leur
accroilfement ne fe borne pas à quatre ou cinq ans : les
verrats ou cochons mâles que l’on garde pour la propagation
de l ’elpèce, groffilfent encore à cinq ou fix ans ; 6c.
plus un fanglier eû vieux, plus il elt gros, dur & pelant.
D U C O C H O N , dfc. 1 1 5
La durée de la vie du lànglier peut s’étendre jufqu’à
vingt-cinq ou trente ans*. Ariflote dit vingt ans pour les
cochons en général, & il ajoute que les mâles engendrent
& que les femelles produilent jufqu’à quinze. Ils
peuvent s’accoupler dès l’âge de neuf mois ou d’un an ;
mais il vaut mieux attendre qu’ils aient dix-huit mois ou
deux ans. La première portée de la truie n’ell pas nom-
breufe, les petits font foibles, & même imparlàits, quand
elle n’a pas un an. Elle elt en chaleur, pour ainfi dire,
en tout temps; elle recherche les approches du mâle,
quoiqu’elle foit pleine ; ce qui peut palfer pour un excès
parmi les animaux, dont la femelle, dans prefque toutes
les elpèces, refufe le mâle auffi-tôt qu’elle a conçu.
Cette chaleur de la truie, qui eû prefque continuelle, fe
marque cependant par des accès & auffi par des mouve-
mens immodérés, qui Unifient toujours par fe vautrer
dans la boue ; elle répand dans ce temps une liqueur blan-
cheâtre alfez épailfe & alfez abondante ; elle porte quatre
mois, met bas au commencement du cinquième , &
bien-tôt elle recherche le mâle , devient pleine une
fécondé fo is , & produit par conféquent deux fois
l’année. La laie-, qui relfemble à tous autres égards à la
truie, ne porte qu’une fois l ’an , apparemment par la
difette de nourriture , & par la nécelfité où elle fe trouve
d’allaiter & de nourrir pendant long temps tous les petits
qu’elle a produits ; au lieu qu’on ne fouffre pas que la
truie domellique nourrilfe tous fes petits pendant plus de
* w ÿÊ h vénerie de du Fouilloux, Paris, 1 6 1 4 • page ƒ 7,
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