contient piufieurs pieds cubes ! La veflie feule du foetus,
fi elfe n’eut pas été percée par le fond, fuffifoit pour
contenir cette petite quantité de liqueur ; comme elle
fuffit en effet dans 1 homme, & dans les efpèces d’animaux
où l’on n’a pas encore découvert l’allantoïde.
Cette membrane n’eft donc pas faite dans la vue de
recevoir 1 urine du foetus, ni même dans aucune autre
de nos vues ; car cette grande capacité eft non feulement
inutile pour cet objet , mais auffi pour tout autre ,
puifqu’on ne peut pas même fuppofer qu’il foit poflîble
qu’elle fe rempliffe, & que fi cette membrane étoit pleine,
elle formeroitun volume prefque auffi gros que le corps
de 1 animal qui la contient, & ne pourrait par confe-
quent y être contenue : &. comme elle fe déchire au
moment de la nailfance, & qu’on la jette avec les autres
membranes qui fervoient d’enveloppe au foetus, il eft
évident qu’elle eft encore plus inutile alors qu’elle ne
l ’étoit auparavant.
L e nombre de mamelles eft, dit-on, relatif, dans
chaque efpèce d’animal , au nombre de petits que la
femelle doit produire & allaiter : mais pourquoi le mâle,
qui ne doit rien produire, a-t-il ordinairement le même
nombre de mamelles ! & pourquoi dans la truie, qui fou-
vent produit dix-huit, & même vingt petits, n’y a-t-il que
douze mamelles , fouvent moins, & jamais plus i ceci ne
prouve-t-il pas que ce n’eft point par des caufes finales
que nous pouvons juger des ouvrages de la Nature, que
nous ne devons pas lui prêter d’aulfi petites vues, la faire
d u C o c h o n, ire. 107
agir par des convenances morales; mais examiner comment
elle agit en effet, & employer, pour la connoître,
tous les rapports phyfiques que nous préfente l’immenfe
variété defes productions! J ’avoue que cette méthode,
la feule qui puiffe nous conduire a quelques connoiflànces
réelles , eft incomparablement plus difficile que l’autre,
& qu’il y a une infinité de faits dans la Nature, auxquels,
comme aux exemples précédens , il ne paraît guère
poflîble de l ’appliquer avec fuccès : cependant, au lieu
de chercher à quoi fert la grande capacité de l’allantoïde
, & de trouver qu’elle ne fert & ne peut fervir à
rien, il eft clair qu’on ne doit s’appliquer qu’à rechercher
les rapports phyfiques qui peuvent nous indiquer quelle
en peut être l’origine. En obfervant, par exemple, que,
dans le produit de la génération des animaux qui n’ont
pas une grande capacité d’eftomac & d’inteftins ,
l’allantoïde eft ou très-petite , ou nulle ; que par
conféquent la production de cette membrane a quelque
rapport avec cette grande capacité d’inteftins, &c. de
même en confidérant que le nombre des mamelles n’eft
point égal âu nombre des petits , & en convenant
feulement que les animaux qui produifent le plus , font
auffi ceux qui ont des mamelles en plus grand nombre,
on pourra penfer que cette production nombreufe
dépend de la conformation des parties intérieures de la
génération ; & que les mamelles étant auffi des dépendances
extérieures de ces mêmes parties de la génération
, il y a entre le nombre ou l’ordre de ces parties &.